Les Sudistes progouvernementaux s'en prennent à Khartoum

L’Union des factions sudistes progouvernementales a accusé hier Khartoum de violer l’accord de paix signé en avril 1997. Cité par le quotidien al-Raï al-Am, le porte-parole du Front démocratique uni pour le salut (FDUS), M. Teny Youk, a affirmé que le chef du FDUS Riek Macher a informé ses collaborateurs jeudi que les pourparlers avec le gouvernement sur l’application à court terme de l’accord de paix étaient dans «l’impasse». Selon M. Youk, le FDUS a décidé de mettre en place un comité présidé par M. Macher pour examiner avec le vice-président soudanais Ali Osmane Mohamed Taha les «violations répétées des accords de paix et le refus du gouvernement de mettre en place les arrangements prévus par cet accord». Parmi ces violations, il a cité l’expulsion des milices dépendant des factions sudistes des positions qu’elles occupaient. Il se référait aux affrontements qui ont opposé début mai dans l’État d’al-Wihda (sud) des troupes gouvernementales aux combattants des Forces de défense du Soudan-Sud (FDSS qui fait partie du FDUS) menées par M. Macher, assistant du président soudanais. Ces accrochages ont abouti à l’expulsion par les troupes gouvernementales des forces sudistes qui étaient en charge de la garde des champs pétroliers, situés entre Bentiu et Leer, distantes de 100 km. Selon le FDUS, l’accord d’avril 1997, signé entre Khartoum et six factions sudistes minoritaires, stipulait que les forces appartenant à ces factions restent stationnées dans leurs positions. M. Youk avait fait état le 10 mai d’un accord atteint, il y a deux mois avec Khartoum, et qui stipulait que les troupes du FDUS prennent en charge la protection des champs pétroliers d’al-Wihda. Le FDUS réclame la mise en place d’un comité militaire conjoint avec le gouvernement pour mettre un terme aux hostilités et remédier à la situation.