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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - Londres propose de réinstaurer un contrôle sur l'armement Bagdad dénonce le nouveau jeu britannique

L’Irak a dénoncé vendredi la nouvelle proposition britannique sur les moyens de réinstaurer un contrôle sur l’armement irakien et l’a qualifié de «nouveau jeu» pour perpétuer l’embargo qui lui est imposé. «Le projet-complot soumis par la Grande-Bretagne pour tenter de ramener en Irak les espions de la Commission spéciale (chargée du désarmement irakien) est un rêve irréalisable d’une Administration américaine malade et des vilains sionistes», écrit le quotidien al-Iraq. Il estime que Londres a «tenté en vain dans le passé de transformer l’objectif humanitaire du programme pétrole contre nourriture en un objectif politique pour consacrer la colonisation» de l’Irak. «Ce nouveau jeu (projet) s’inscrit dans le cadre de la méthode colonialiste qui vise à engloutir toutes les richesses de l’Irak», écrit al-Iraq. Pour sa part, le journal as-Saoura, organe du parti Baas au pouvoir en Irak, a estimé que ce projet «vise à mettre ce pays indépendant et souverain sous un nouveau mandat et peut-être le remettre sous mandat britannique». «Ils (les Américains et les Britanniques) veulent maintenir l’Irak sous l’embargo pour perpétuer les souffrances du peuple irakien», a poursuivi le journal. La Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont fait circuler mardi un texte proposant de permettre à des firmes étrangères d’investir dans le secteur pétrolier en Irak, à condition que les inspecteurs en désarmement puissent revenir dans le pays. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu n’avaient pas réussi mercredi à se mettre d’accord sur les moyens de réinstaurer un contrôle sur l’armement irakien et d’améliorer le sort de la population touchée par l’embargo, selon des diplomates. Washington et Londres ont rejeté comme «inacceptable» la proposition russe, soutenue par la Chine et la France, d’une suspension, par période de 100 jours renouvelable, des sanctions en place depuis 1990 contre Bagdad. Les Émirats écartent toute normalisation avec Bagdad Par ailleurs, le ministre émirati de l’Information Abdallah ben Zayed a écarté vendredi toute normalisation entre tous les pays arabes du Golfe et l’Irak, dans une interview à l’agence officielle koweïtienne Kuna. «La question des prisonniers et des disparus (koweïtiens) est très sensible pour le Koweït et les autres pays (arabes) du Golfe et nous ne pouvons pas imaginer une normalisation sans le règlement de ce problème», a déclaré cheikh Abdallah. Le Koweït a demandé à maintes reprises des informations sur le sort de quelque 600 «disparus ou détenus» koweïtiens. Bagdad reconnaît que son armée a emmené des prisonniers après son retrait du Koweït, mais affirme avoir perdu leur trace à la suite d’une insurrection chiite qui a éclaté à la suite de la défaite irakienne dans la guerre du Golfe. L’Irak a pour sa part lancé un appel en faveur de 1 037 Irakiens «disparus ou détenus», selon lui, au Koweït, depuis la guerre du Golfe (1991). En réponse à une question sur la situation en Irak, cheikh Abdallah, fils du président émirati Zayed ben Sultan al-Nahyane, a affirmé : «Il ne fait aucun doute que le régime irakien est le principal responsable des souffrances des Irakiens». «L’Irak avait une opportunité qu’il aurait dû exploiter positivement après les frappes américaines et britanniques (du 16 au 19 décembre dernier) pour alléger les souffrances de son peuple, mais a réagi négativement comme s’il était favorable au maintien des sanctions», a-t-il dit. Cheikh Zayed avait à maintes reprises appelé à une levée des sanctions imposées par l’Onu à l’Irak et même appelé les pays arabes à ouvrir une nouvelle page avec Bagdad. En février dernier, les Émirats, qui assurent la présidence tournante du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ont rejeté lundi les «menaces» irakiennes d’attaquer l’Arabie séoudite et le Koweït, deux membres influents de cet ensemble régional. «Ces menaces sont totalement inacceptables», a déclaré le ministre émirati des Affaires étrangères, Rached Abdallah, interrogé aussi par Kuna, sur les propos du président irakien Saddam Hussein qui a menacé dimanche d’attaquer les bases en Arabie séoudite et au Koweït, d’où décollent les avions qui frappent l’Irak. Le président irakien a prévenu «les dirigeants d’Arabie séoudite et du Koweït qu’ils s’impliquaient actuellement dans une guerre agressive haïssable» contre l’Irak, en permettant aux avions alliés d’utiliser leur territoire. Lors d’une réunion en janvier à Ryad des ministres des Affaires étrangères du CCG – Arabie séoudite, Koweït, Émirats, Qatar, Bahrein et Oman –, M. Abdallah avait affirmé que les pays du Golfe étaient «profondément choqués» par les menaces irakiennes. Le président irakien avait alors appelé les peuples arabes à renverser certains de leurs dirigeants alors que le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz avait estimé que la Grande-Bretagne avait créé l’État du Koweït sur une portion du territoire irakien pour affaiblir Bagdad. La plupart des monarchies du Golfe refusent de renouer avec Bagdad tant que le régime du président Saddam Hussein est en place, mais affirment cependant que les changements en Irak devraient être effectués de l’intérieur et non de l’extérieur.
L’Irak a dénoncé vendredi la nouvelle proposition britannique sur les moyens de réinstaurer un contrôle sur l’armement irakien et l’a qualifié de «nouveau jeu» pour perpétuer l’embargo qui lui est imposé. «Le projet-complot soumis par la Grande-Bretagne pour tenter de ramener en Irak les espions de la Commission spéciale (chargée du désarmement irakien) est un...