Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Une manoeuvre électorale, selon le Hezbollah

Alors que dans certains milieux, notamment ceux du chef du Parlement Nabih Berry et du Conseil supérieur de la communauté chiite, on prend l’affaire d’Arnoun très au sérieux, le Hezbollah a entrepris de dédramatiser la situation. Il a mis en doute le fait que le village ait été véritablement incorporé à la zone occupée et estimé que les mesures prises par l’armée israélienne dans ce village revêtaient uniquement un aspect de propagande «électorale». Plus important encore est le fait que le Hezbollah a considéré que cette affaire ne méritait pas qu’il modifie son programme d’action sur le terrain. C’est le chef du bureau politique du parti Mohammed Raad qui a commenté les développements des dernières heures, affirmant que «les mesures israéliennes s’inscrivent dans le cadre des tiraillements électoraux que connaît l’entité sioniste». Pour M. Raad, «les tirs d’artillerie contre les civils à Majdel Selm et l’encerclement d’Arnoun, par lequel (les Israéliens) veulent donner l’impression d’avoir intégré le village à la zone occupée, ne sont que des actes de propagande agressive». «Les candidats aux élections cherchent par là à transmettre aux électeurs sionistes un message disant que tout est fait pour éviter des pertes dans les rangs de l’armée d’occupation», a-t-il expliqué. «En réalité, a ajouté M. Raad, ces mesures font partie des agressions quotidiennes qui font l’objet de ripostes effectives de la part de la Résistance, laquelle ne se laissera pas entraîner dans des réactions non programmées». Rencontre Berry-Nasrallah Toujours est-il que la situation au Liban-Sud a été jugée suffisamment sérieuse pour avoir justifié une rencontre au plus haut niveau entre les deux principales formations de la Résistance, le Hezbollah et le mouvement Amal. C’est ainsi, que le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, a reçu hier au siège du parti le chef du Parlement et président d’Amal Nabih Berry, venu à la tête d’une délégation de ce mouvement. Les discussions, selon un communiqué du Hezbollah, ont porté, entre autres sujets, sur «les dernières mesures israéliennes» et sur la nécessité de considérer la Résistance comme étant «l’unique option pour le Liban de faire face à l’occupation sioniste». La question d’Arnoun n’est cependant pas explicitement mentionnée. M. Berry qui, lui, croit à l’intégration d’Arnoun à la zone occupée, devait par ailleurs présider une réunion du comité directeur d’Amal, à l’issue de laquelle un communiqué a été publié à ce sujet. Dans ce texte, Amal estime que «l’intégration d’Arnoun à la zone occupée constitue une agression d’un type nouveau contre le Liban dans sa totalité, et une importante escalade de la part d’Israël». Pour Amal, il s’agit de l’entrée en matière d’«une nouvelle stratégie israélienne visant à étendre la bande frontalière occupée sous des prétextes sécuritaires». En conséquence, le mouvement a invité le gouvernement à saisir le comité de surveillance, à entreprendre des contacts tous azimuts et à faire parvenir un message au Conseil de sécurité. Pour sa part, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, est entré en contact avec le Premier ministre, auprès duquel il a plaidé pour que le Liban ne se contente pas d’une plainte auprès du comité de surveillance, mais porte sans tarder l’affaire devant les Nations unies. Le président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, le député Ali el-Khalil a quant à lui estimé que les mesures prises à Arnoun constituaient «le développement le plus dangereux depuis l’invasion israélienne du Liban en 1982» et réclamé rien de moins qu’une plainte au Conseil de sécurité.
Alors que dans certains milieux, notamment ceux du chef du Parlement Nabih Berry et du Conseil supérieur de la communauté chiite, on prend l’affaire d’Arnoun très au sérieux, le Hezbollah a entrepris de dédramatiser la situation. Il a mis en doute le fait que le village ait été véritablement incorporé à la zone occupée et estimé que les mesures prises par l’armée...