Sud - Tel-Aviv responsable de l'escalade Israël prépare une agression, accuse Beyrouth

Par la voix du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, le Liban a répondu hier à la lettre adressée par Tel-Aviv au secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, et a rejeté sur Israël toute la responsabilité de l’escalade de la violence au Liban-Sud, n’écartant pas la possibilité que l’État hébreu «déforme la vérité pour justifier une nouvelle agression». Dans une déclaration faite hier, M. Hoss a affirmé : «L’occupation israélienne est responsable de la violence et non le gouvernement libanais ou la résistance comme le prétend Israël. Il est étonnant que l’agresseur accuse l’agressé et lui fasse assumer la responsabilité d’actions relevant de la résistance, un droit légitime de tout peuple dont la terre est occupée». Pour M. Hoss, «si la situation qui prévaut au Liban-Sud, l’inquiète, Israël n’a qu’à mettre en application la résolution 425». «Mais qu’il continue d’occuper nos régions et qu’il se plaigne des opérations de résistance est plus qu’étonnant. Cela prouve qu’une nouvelle agression se prépare contre le Liban et qu’il tente de la justifier en déformant la vérité», a-t-il ajouté. Réponse à Indyk M. Hoss a par ailleurs répondu au sous-secrétaire d’État américain, M. Martin Indyk, qui avait récemment déclaré qu’Israël avait proposé de se retirer du Liban-Sud sans conditions, conformément à la 425, mais qu’il n’avait pas obtenu une réponse de Beyrouth. «Si l’État hébreu voulait mettre en application la 425 sans poser de conditions, qu’est-ce qui l’en a empêché ? La vérité est qu’Israël continue de manœuvrer et de lier son repli du Liban-Sud à une série de conditions que le Liban rejette et qu’il continuera de refuser, parce qu’elles vident de tout son sens cette résolution de l’Onu», a-t-il déclaré. De son côté, le ministre de la Défense, M. Ghazi Zeayter, a lui aussi accusé les Israéliens de manœuvrer pour imposer leurs conditions de sécurité. Selon l’ambassadeur d’Israël à l’Onu Dore Gold, «le gouvernement libanais continue d’être directement responsable de la situation instable qui règne à la frontière israélo-libanaise en matière de sécurité».