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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Face à Hariri et Joumblatt Le régime vole au secours de Hoss

L’intervention du chef de l’État en faveur du gouvernement n’a pas manqué de provoquer des remous dans le landerneau politique. L’opposition a été prise de court. Car jusque-là, sauf les quelques saillies antimilitaristes de M. Walid Joumblatt, les contestataires avaient bien pris soin de distinguer entre le régime et le Cabinet, en ménageant ostensiblement le premier. Mais l’occasion était trop belle : pour mieux réfuter dans les actes l’ancien système diviseur de la troïka, le président de la République s’est solidarisé avec son Premier ministre. Avec l’éclat suffisant pour prouver que le pouvoir est désormais un tout aux parties solidement soudées. Et qu’il n’entend pas laisser se propager impunément les dangereux thèmes confessionnalistes que développe une frange de l’opposition. On sait en effet que certains haririens , alors que leur chef se garde de tomber dans un tel travers, soutiennent que M. Hoss a en quelque sorte trahi les intérêts de la présidence du Conseil. Donc de la communauté sunnite. Et cela en s’alignant sur l’hôte maronite de Baabda et en lui concédant l’autorité de fait que Taëf avait dévolue au Conseil des ministres. Mais cette même autorité, le président Lahoud s’en est servi pour défendre le Cabinet et son chef. L’attaque étant la meilleure des défenses, le chef de l’État a choisi, en bon stratège, de rafraîchir la mémoire des opposants en rappelant les fumeux exploits qu’ils ont eux-mêmes réalisés lorsqu’ils étaient au pouvoir. M. Lahoud a souligné que l’actuelle équipe, qui n’a pas encore deux mois d’existence, ne peut évidemment pas être tenue pour responsable du lourd héritage que les anciens dirigeants lui laissent sur tous les fronts, économique, financier, social ou administratif. Des faits concrets Pour que nul n’en ignore et pour que l’on comprenne bien qu’il n’a pas développé en Conseil des ministres un simple plaidoyer de convenance, le président Lahoud a répété avec force, devant ses visiteurs, sa dénonciation de «la campagne calomnieuse» ourdie à son avis par l’opposition. Évoquant la neutralité qu’il avait paru observer précédemment, ainsi que la retenue dont le gouvernement a fait montre face aux attaques subies, il a expliqué que certains ont voulu y voir un signe de faiblesse et qu’il a donc fallu les détromper. Il a ajouté que le pouvoir s’en tient aux principes énoncés dans son discours d’investiture. Et dont l’un des principaux est que le peuple, source de tout pouvoir, arbitre tout conflit. Dès lors le gouvernement répond à la campagne dont il fait l’objet en présentant à l’opinion des faits concrets pour qu’elle puise juger qui du camp loyaliste ou de l’opposition a raison. En d’autres termes, le président Lahoud fait profiter le gouvernement de l’incontestable soutien populaire dont il jouit lui-même. Cela parce que le chef de l’État a solidement confiance dans le président du Conseil, d’une part. Et d’autre part parce que de toute évidence que la plupart des membres du gouvernement mis en place, essentiellement technocratique, manquent de poids politique face à des leaders de l’envergure de MM. Hariri et Joumblatt. Il reste que la nouvelle opposition, montre assez de mordant pour marquer des points. Comme la pause dans l’épuration administrative.
L’intervention du chef de l’État en faveur du gouvernement n’a pas manqué de provoquer des remous dans le landerneau politique. L’opposition a été prise de court. Car jusque-là, sauf les quelques saillies antimilitaristes de M. Walid Joumblatt, les contestataires avaient bien pris soin de distinguer entre le régime et le Cabinet, en ménageant ostensiblement le premier. ...