Tollé contre l'exclusion de Baalbeck

La volonté de l’État de construire deux stades à Tripoli et à Saïda en prévision de la Coupe d’Asie de l’an 2000 a été mal accueillie dans certains milieux où l’on a notamment protesté contre l’exclusion de Baalbeck. C’est que le projet de l’État prévoyait à la base la construction de trois stades, à Tripoli, à Saïda et à Baalbeck, afin de favoriser le développement de ces régions en drainant vers elles les dizaines de milliers de visiteurs que le Liban s’apprête à accueillir en l’an 2000 à la faveur de la Coupe d’Asie. Le coût du projet, approuvé comme on le sait par le Cabinet Hariri, est de 60 millions de dollars. Le gouvernement de M. Sélim Hoss a préféré s’en tenir au strict minimum et a ainsi décidé de construire deux nouveaux stades dont le coût était évalué à 44 millions de dollars par le Cabinet Hariri. Mais même ce chiffre a été réduit à 25 millions. Les réactions à cette compression budgétaire ne se sont pas fait attendre. Les députés Mohammed Abdel Hamid Beydoun (Tyr), Mahmoud Abou Hamdane (Békaa-Ouest), tous deux proches d’Amal, et Marwan Farès (Békaa-Ouest) ont vivement protesté contre l’exclusion de Baalbeck de «la carte sportive». Considérant que la décision du ministère de l’Éducation de renoncer à la construction d’un stade à Baalbeck «va à l’encontre du principe du développement équilibré des régions». Le député de Tyr a estimé que le ministre de l’Éducation et de la Jeunesse et des Sports, M. Mohammed Youssef Beydoun, devrait attendre que le Conseil des ministres prenne sa décision avant d’annoncer les lieux où de nouveaux stades doivent être construits. Pour protester contre l’exclusion de Baalbeck, un des membres du conseil municipal de la ville, M. Ahmed Ghoz, a présenté sa démission. Dans une conférence de presse qu’il a tenue hier, M. Ghoz a reproché à l’État de négliger la région de Baalbeck. Il a rappelé que les autorités avaient promis d’aider cette région à développer son agriculture après avoir éradiqué la culture de haschisch mais que cette promesse était restée lettre morte. Mme Bahiya Hariri, député de Saïda, s’est en revanche félicitée de la volonté de l’État de construire un stade à Saïda.