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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - Entretien de franche explication Lahoud-Hariri Hoss dénonce le double jeu de l'opposition (photos)

Deux heures d’entretien entre le président Émile Lahoud et l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, au palais de Baabda, ont renoué un dialogue qui paraissait rompu entre les deux hommes depuis plusieurs semaines. Cette rencontre fait suite à la réunion que le chef de l’État a tenue il y a quelques jours à sa résidence de Baabdate avec le leader du Parti socialiste progressiste, M. Walid Joumblatt, qui représente avec M. Hariri l’un des principaux pôles de l’opposition. Dans une déclaration faite avant l’entrevue de Baabdate, M. Joumblatt avait mis l’accent sur sa volonté d’entamer un dialogue avec le président Lahoud tout en maintenant son opposition au gouvernement de M. Sélim Hoss. M. Hariri a visiblement suivi cette même voie en établissant une distinction entre le régime du président Lahoud et le gouvernement de M. Hoss. Une manœuvre qui a été vivement dénoncée hier par le Premier ministre qui l’a perçue comme une tentative de semer la discorde entre lui et le chef de l’État. La rencontre d’hier matin entre le président Lahoud et M. Hariri a été qualifiée de «plus que positive» par les milieux de l’ancien chef du gouvernement qui ont précisé à ce propos que l’entretien a été marqué par «un climat de franchise et de cordialité». Il a été convenu de maintenir le contact entre Baabda et Koraytem, soulignent les sources proches de M. Hariri qui indiquent que le dossier de la loi électorale a été passé en revue sans rentrer dans les détails. Le président Lahoud et M. Hariri sont tombés d’accord à ce sujet sur le fait que la nouvelle loi électorale devrait faire l’objet d’un consensus entre les différentes fractions locales. De source digne de foi, on indique, par ailleurs, que le chef de l’État a réaffirmé, lors de l’entretien, qu’il était disposé à engager le dialogue avec toutes les parties, sans exception, «car nul ne peut éliminer l’autre». Le président Lahoud a notamment mis l’accent sur la nécessité de resserrer les rangs internes dans les circonstances présentes afin de faire face aux échéances cruciales qui pointent à l’horizon au niveau régional. De même source, on affirme, en outre, que le chef de l’État aurait invité M. Hariri à ne pas limiter son ouverture à la présidence de la République. Il aurait souligné dans ce cadre l’importance d’un dialogue avec le Premier ministre. M. Hariri n’aurait pas réagi favorablement à la demande du président Lahoud, soulignant qu’il préférait, au stade actuel, limiter le dialogue au seul chef de l’État en raison de ses griefs concernant la gestion et les orientations du gouvernement de M. Hoss. En clair, l’opposition représentée par MM. Hariri et Joumblatt s’en tient à sa politique déclarée consistant à établir une dissociation entre le régime du président Lahoud et le gouvernement de M. Hoss, ce qui a pour implication un dialogue limité au chef de l’État et un boycott de M. Hoss et de son gouvernement. La réponse de Hoss C’est précisément une telle approche que le Premier ministre a dénoncée hier, s’élevant contre la politique de boycott pratiquée contre lui et son équipe ministérielle. Commentant ainsi l’ouverture de l’opposition en direction du chef de l’État, M. Hoss a déclaré que «le boycott est l’arme du faible, impuissant à initier une motion de censure contre le gouvernement qui demeurera en place tant qu’il bénéficiera de la confiance du Parlement». Le chef du Gouvernement a assuré que «ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition pratique la politique de deux poids, deux mesures : elle dialogue avec le président de la République et boycotte le Premier ministre. Tout comme il serait inconvenant de parler de demi-vérité, de demi-liberté et demi-entente, il est également inconvenant de parler de demi-ouverture et de demi-dialogue. Nous comprenons que ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition cherche à écarter le gouvernement pour occuper sa place. La pratique du ôte-toi que je m’y mette est aussi vieille que la politique au Liban. Nous comprenons également que ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition désire maintenir le contact avec le chef de l’État qui demeure en poste six ans durant, car il est naturel quelle cherche à ménager ses intérêts. Mais nous ne pouvons concevoir que ces manœuvres soient qualifiées d’ouverture, de dialogue ou de démocratie. Nous avons, par le passé, pratiqué l’opposition constructive et nous n’avons jamais boycotté, insulté ou calomnié qui que ce soit. Nous nous référons à la prétendue, opposition et non à l’opposition tout court, car l’opposition implique essentiellement la reconnaissance d’autrui, le respect de son avis et l’établissement d’un dialogue. Le dialogue ne peut s’établir qu’avec autrui et, plus spécifiquement avec celui dont les idées ne sont pas identiques aux nôtres. Nous ne voyons aucun inconvénient à ce qu’ils nous remplacent. Mais le boycott ne peut les mener à leurs buts. Le boycott est l’arme du faible, impuissant à provoquer une motion de censure contre le gouvernement qui restera en place tant qu’il bénéficiera de la confiance du Parlement. En définitive, leur dessein serait éventuellement de créer un différend entre la présidence de la République et la présidence du Conseil. Ceci n’arrivera jamais, quelles que soient les circonstances. De toute manière, le dialogue avec eux ne saurait nous enrichir, tout comme leur boycott ne saurait nous porter préjudice». Sur un tout autre plan, rappelons que le Premier ministre Sélim Hoss a reçu, samedi, le président de la Chambre de commerce internationale Adnan Kassar, puis une délégation de l’association des promoteurs immobiliers venus, sous la conduite de M. Élie Sauma, lui soumettre la liste de leurs revendications. M. Hoss a également reçu une délégation de la fédération des ingénieurs- architectes arabes, venue l’inviter à l’inauguration du congrès qui doit s’ouvrir aujourd’hui au palais de l’Unesco, sous le thème «Jérusalem, maintenant». La délégation groupait le Dr Walid Khalidy, le président de la fédération Assem Salam et le Dr Mohammed Soueid. Parmi les autres visiteurs de M. Hoss : le député Mohammed Raad et le ministre des Postes et télécommunications Issam Naaman.
Deux heures d’entretien entre le président Émile Lahoud et l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, au palais de Baabda, ont renoué un dialogue qui paraissait rompu entre les deux hommes depuis plusieurs semaines. Cette rencontre fait suite à la réunion que le chef de l’État a tenue il y a quelques jours à sa résidence de Baabdate avec le leader du Parti socialiste...