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Actualités - REPORTAGES

L'infirmière, collaboratrice du médecin : débouchés garantis (photo)

Doyenne de la faculté des sciences infirmières de l’Université Saint-Joseph, Ruth Akatchérian présente aux jeunes le métier d’infirmière, avec ce qu’il comporte comme difficultés, satisfactions et débouchés, dans le Liban d’aujourd’hui (voir L’Orient-Le Jour de samedi 15 mai 1999). En pleine expansion, le métier d’infirmière offre des débouchés certains aux jeunes diplômés puisqu’il n’est nullement touché par le chômage ni par la crise économique. En milieu hospitalier, dans les dispensaires ou les centres de santé, dans les écoles ou en temps qu’enseignante dans les universités, l’infirmière est sollicitée et recherchée. Profession à majorité féminine au Liban, le métier n’en compte pas moins près de 10 % d’hommes. S’ils sont minoritaires dans la capitale, ils sont plus nombreux dans les régions du Sud et de la Békaa. «L’infirmière est aujourd’hui la collaboratrice du médecin, explique Ruth Akatchérian. Et même si ce métier nécessite un perpétuel don de soi, on ne le choisit plus par vocation, mais par amour de la profession». Qualités nécessaires Avant d’embrasser la carrière, il faut être sûr de bénéficier des qualités nécessaires pour pouvoir l’exercer le mieux possible et devenir l’infirmier ou l’infirmière qui excellera dans sa profession. L’amour des relations humaines est primordial, car l’infirmière effectue un travail d’équipe perpétuel. «C’est un métier social où l’on ne travaille pas seul, mais en groupe», insiste cette femme d’expérience. «Et une infirmière doit constamment être capable de communiquer avec le malade, sa famille, ainsi qu’avec l’équipe de travail. À cette qualité, doit s’ajouter l’envie de servir le malade, de donner de soi. Il est, de plus, essentiel d’aimer le domaine médical et d’être apte à étudier les matières y relatives. Quant à la logique et à la rigueur, ce sont des atouts précieux», ajoute Ruth Akatchérian. La profession d’infirmière requiert de plus une bonne forme physique car elle nécessite un effort physique important. C’est pourquoi l’infirmier ou l’infirmière doit jouir d’une parfaite santé et d’une certaine robustesse, un problème de santé important devenant un handicap majeur pour l’exercice de ce métier. Si la dextérité manuelle est indispensable, elle s’acquiert progressivement durant les années et de pratique. Toutes ces qualités distingueront une bonne infirmière d’une autre. Il ne faut cependant pas oublier qu’une infirmière côtoie quotidiennement la souffrance. Elle doit avoir les nerfs solides, afin de prodiguer les soins et le soutien moral dont a besoin le malade, dans les meilleures conditions possibles. Contraintes de la profession «Mais certaines infirmières s’usent parfois à côtoyer cette souffrance, constate Mme Akatchérian, qui a elle-même travaillé sept ans en milieu hospitalier. Celles qui restent trop longtemps dans des services lourds, trop contraignants, où le malade vit des souffrances pénibles, souffrent autant que le patient». La mobilité des infirmières dans les différents services d’un hôpital est donc nécessaire. Et il est important qu’elles soient déplacées vers des services moins éprouvants, où elles peuvent partager les joies des patients, et pas uniquement leurs souffrances. Si cela n’est pas réalisé, «l’infirmière risque un “burn out”, c’est-à-dire qu’elle pourrait décrocher et abandonner», explique Ruth Akatchérian. Quant aux horaires, ils peuvent être vécus comme une contrainte pour certaines, car elles travaillent souvent le weed-end et la nuit. Cependant, des roulements sont assurés en milieu hospitalier, et les veilles sont compensées par des périodes de repos qui permettent à l’infirmière de récupérer. Satisfactions Si ce métier n’est pas des plus aisés à exercer, il n’en procure pas moins des satisfactions. Une infirmière diplômée ne risque pas de se retrouver sans travail à la fin de ses études universitaires. Les hôpitaux sont constamment à la recherche d’infirmières qualifiées, et les salaires sont respectables, voire relativement élevés comparés à ceux pratiqués dans d’autres secteurs du pays. Les débouchés sont de plus assurés dans les écoles et les universités. En effet, une infirmière fraîchement diplômée démarre à 600 dollars environ, dans un grand hôpital de la capitale. Elle est tout aussi bien payée dans une école, sinon mieux, où elle bénéficie aussi de la gratuité des frais de scolarité pour ses enfants, de la sécurité sociale, d’une assurance médicale, ainsi que de tous les avantages horaires et matériels dont bénéficie le corps enseignant. «Son rôle dans les établissements scolaires ne se limite pas seulement à soigner les bobos des enfants, insiste la doyenne. Elle a un rôle essentiel d’information et d’éducation à la santé». Une infirmière expérimentée peut même prétendre à une rémunération élevée, pouvant atteindre 3000 dollars, tant en milieu hospitalier qu’en milieu universitaire. «Les salaires sont certes moins valorisants dans les hôpitaux de villages et dans les centres de santé, où l’infirmière vit des conditions de travail plus difficiles. Mais on assiste à un début de changement, constate Ruth Akatchérian, et la profession est en constante amélioration». La profession d’infirmière procure aussi des satisfactions personnelles. Car l’infirmière prodigue des soins, aide à la guérison et soulage la souffrance. Et finalement, il s’agit d’une profession qui n’est pas incompatible avec la vie familiale, car d’un côté, une infirmière mère de famille peut organiser ses gardes de manière à rester le plus possible avec ses enfants ; d’un autre côté, sa formation constitue un atout majeur dans l’éducation de ses propres enfants.
Doyenne de la faculté des sciences infirmières de l’Université Saint-Joseph, Ruth Akatchérian présente aux jeunes le métier d’infirmière, avec ce qu’il comporte comme difficultés, satisfactions et débouchés, dans le Liban d’aujourd’hui (voir L’Orient-Le Jour de samedi 15 mai 1999). En pleine expansion, le métier d’infirmière offre des débouchés certains aux...