Yougoslavie Blocage diplomatique au 50e jour des bombardements

Boris Eltsine menace toujours de se retirer de la table des négociations. En visite à Moscou, le président français Jacques Chirac n’a pu obtenir la moindre certitude quant à la poursuite par la Russie de son rôle de médiation. Situation difficile pour l’Alliance, qui en cinquante jours de bombardements n’a pas réussi à faire ployer les Serbes et se heurte à la mauvaise volonté croissante de la Russie et à l’hostilité de la Chine. Pékin, cependant, commence à faire la part des choses. Jiang Zemin, le chef de l’État, a demandé à ses compatriotes de «convertir en énergie leur indignation à l’égard de l’acte barbare de l’Otan afin de garantir l’invincibilité de la Chine». C’est la deuxième fois que le président chinois transmet un tel message au peuple chinois. Mais Jiang Zemin a aussi tenu à réitérer son opposition à un réglement de la crise au Kosovo tant que se poursuivraient les frappes alliées. Sur le terrain, un groupe de 250 soldats yougoslaves a quitté tôt hier matin le Kosovo en direction du centre de la Serbie, un mouvement présenté comme faisant partie du retrait partiel annoncé par Belgrade de ses forces déployées dans la province. À Bruxelles, un responsable de l’Otan a toutefois fait savoir que ce retrait «n’est pas significatif».