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Actualités - CHRONOLOGIE

Intempéries - Des rafales de vent de 100 km/heure ont accompagné le déluge de dimanche Un bilan catastrophique (photo)

Le rare phénomène climatique qui a frappé la capitale dimanche continuait d’alimenter hier aussi bien la chronique sociale que politique. Le déluge s’est abattu sur Beyrouth de façon totalement imprévisible. L’eau était partout, d’abord sur les murs, les rues et les balcons, mais très vite dans les salons, les cages d’escalier, les établissements commerciaux en rez-de-chaussée et sous-sols, les cinémas, les tunnels, les bas quartiers, baraquements, chalets squattés de Jnah et jusqu’au dépôt du Palais de justice. Le tout en quelque 60 minutes durant lesquelles on se serait cru en pleine tempête tropicale avec une pluie horizontale, accompagnée de rafales de vent atteignant 45 nœuds (100 km/heure). Et puis, une heure plus tard, de nouveau le ciel bleu et la chaleur. Ailleurs, rien, le calme plat, une pluie sage. Cela ne s’était jamais produit au Liban. Le bilan est catastrophique : des centaines de logis envahis par les eaux, des milliers de sans-abri et des dégâts très lourds. Bouleversement climatique ? Peut-être. Mais les services météo de l’AIB expliquaient le phénomène de façon plus prosaïque. Pour le chef d’équipe de service hier, les pluies diluviennes sont dues à la rencontre d’une descente d’air polaire soufflant de Turquie, donc du Nord, avec une masse d’air chaud. Les très basses températures de l’air expliquent, en particulier, les grêlons qui ont accompagné les pluies de dimanche. La météo avait prévu ce changement climatique trois jours à l’avance, grâce aux photos transmises par satellite qui lui parviennent, mais ne pouvait pas prévoir l’intensité des pluies qui l’accompagneraient, fait-on valoir. Les sombres cumulo-nimbus qui pouvaient être observés de la montagne ont choisi Beyrouth pour déverser leurs charges de pluie. En moins d’une heure, 64 mm de pluie à Beyrouth, alors que pendant le même délai, la pluviométrie enregistrait 27 mm à l’AIB, et zéro mm à Naamé ou Damour. Hier, c’était de nouveau un temps capricieux, imprévisible. Normalement pluvieux avec des vents soufflant sud, sud-ouest, sur le littoral, il s’est accompagné de pluies localisées très violentes au-dessus de 1 000 mètres d’altitude, ainsi que dans certaines parties de la Békaa (Ras Baalbeck) (VOIR AUSSI LA MÉTÉO PAGE 7). L’opposition dénonce l’imprévoyance L’opposition a trouvé dans l’orage de dimanche une occasion en or pour dénoncer l’imprévoyance du gouvernement. Refusant d’y voir seulement une catastrophe naturelle, elle a reproché aux autorités d’avoir tardé à renouveler les contrats d’entretien des conduites d’évacuation de Beyrouth, et d’être donc en partie responsable des importants dégâts provoqués par les eaux de ruissellement. Les FSI accourues à la rescousse des occupants des taudis de Jnah ont été accueillis à coups de pierre, parce qu’ils leur avaient interdit de construire des murets de protection. Une source proche du ministre de l’Intérieur a énergiquement rejeté ces accusations. Il est tombé plus d’un million de mètres cubes d’eau dans le Beyrouth administratif, en l’espace d’une heure, alors que les canalisations (de 30 centimètres de diamètre) sont prévues pour des quantités bien moindres, a-t-on expliqué. La source a par ailleurs indiqué que, contrairement à ce qu’a affirmé le président de la municipalité de Beyrouth Abdel Monhem Ariss, les contrats d’entretien ont été renouvelés en été par le mohafez Yaacoub el-Sarraf, qui en supervise personnellement l’exécution. M. Murr a chargé une commission d’enquête de faire la lumière sur cette question. La commission est formée comme suit : mohafez de Beyrouth, mohafez du Mont-Liban, chef d’état-major des FSI, directeur de la Défense civile, commandant de la police de Beyrouth, commandant de la place du Mont-Liban, commandant de la brigade des pompiers. La commission est chargée de recenser tous les dégâts provoqués par les pluies, et de se prononcer sur l’éventuelle responsabilité des autorités publiques en la matière. Elle doit remettre son rapport demain mercredi. La formation d’une commission d’enquête répond en particulier à un appel urgent lancé par le député Nassib Lahoud à l’adresse du chef du gouvernement. «Si l’intensité de l’orage est une circonstance atténuante», a déclaré pour sa part le député Bahaeddine Itani, «il reste que les inondations de moindre envergure se produisent tous les ans dans certaines régions basses vers lesquelles se dirigent les eaux de ruissellement , comme à Wata Mousseitbé». Dans cette partie basse du quartier de Mousseitbé, le niveau des eaux a atteint par endroits deux mètres. À Mousseitbé, rappelle-t-on, les eaux ont fait deux victimes : un homme mort par noyade, et un autre décédé par électrocution. Le député du Hezbollah Ibrahim el-Amine a demandé que les pertes matérielles provoquées par les inondations soient indemnisées et a considéré que les travaux d’infrastructure exécutés ne répondent pas aux besoins. Le député Salah el-Haraké a indiqué, quant à lui,que la demande d’indemnisation pour les victimes des inondations a été fraîchement accueillie par le chef du gouvernement . «Mais nous allons porter l’affaire devant le Parlement », a-t-il ajouté.
Le rare phénomène climatique qui a frappé la capitale dimanche continuait d’alimenter hier aussi bien la chronique sociale que politique. Le déluge s’est abattu sur Beyrouth de façon totalement imprévisible. L’eau était partout, d’abord sur les murs, les rues et les balcons, mais très vite dans les salons, les cages d’escalier, les établissements commerciaux en...