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Actualités - CHRONOLOGIE

Pas de plainte libanaise, mais une note verbale à l'Onu

Sur le plan diplomatique, le pli est pris depuis 1996 sur pression des Américains : lorsque Israël l’agresse, le Liban s’en tient aux travaux du comité de surveillance et s’abstient de porter plainte officiellement devant le Conseil de sécurité des Nations unies, où, à cause du veto US, il n’aurait pratiquement aucune chance de décrocher une résolution qui condamne l’État hébreu. Il a donc été décidé, à la suite de la toute dernière série d’agressions israéliennes, de remettre aux membres du Conseil une note verbale (qui, en diplomatie, constitue en fait un document écrit) pour dénoncer les nouveaux crimes de l’occupant au Sud comme dans la Békaa-Ouest. À Beyrouth, on estime que les raids aériens israéliens, les bombardements massifs de villages libanais rendent la situation si grave que le recours au seul comité de surveillance ne suffit plus et qu’il faut donc alerter les Nations unies. Des instructions ont été données dans ce sens par le palais Bustros à notre délégation au palais de Verre de New York. De leur côté, les Américains s’activent depuis plusieurs jours pour calmer le jeu en effectuant des pressions dans ce sens sur Tel-Aviv et en pressant les Libanais de faire en sorte que la Résistance, de son côté, mette de l’eau dans son vin. Le fait est que la dangereuse dégradation au Liban-Sud risque d’entraver le forcing que la Maison-Blanche et le département d’État déploient pour faire redémarrer les négociations syro-israéliennes et israélo-libanaises. Du côté du comité de surveillance international chargé de veiller à l’application des accords d’avril 1996, la séance de mercredi a été houleuse. Le comité était saisi de cinq plaintes israéliennes se rapportant à des attaques montées principalement contre les positions de la milice lahdiste. La délégation libanaise a riposté en faisant valoir que sous aucun prétexte Israël ne peut s’arroger le droit de représenter des éléments libanais de la zone frontalière. Toujours est-il que l’importance des moyens militaires mis en œuvre par Israël «confirme, souligne une source diplomatique à Beyrouth, que l’ennemi s’affole face aux succès de la Résistance. Il recourt massivement aux raids de bombardiers lourds et aux hélicoptères de combat pour éviter une confrontation au sol et tenter de se protéger des opérations de harcèlement de la guérilla». «Mais en même temps, ajoute cette source, le dispositif utilisé par l’armée israélienne indique que son état-major pourrait ordonner un élargissement géographique et une intensification des frappes. Une telle orientation rend sujettes à caution les déclarations de Barak sur un retrait de l’armée israélienne avant le 7 juillet prochain. Car l’occupant se comporte sur le terrain comme s’il voulait rester, voire étendre son occupation. À moins qu’il ne commence à appliquer une sorte de politique de la terre brûlée consistant à causer à notre pays le plus possible de préjudices avant de partir. Notre infrastructure serait alors menacée…». De fait, certains diplomates occidentaux en poste à Beyrouth ont discrètement prévenu les autorités locales que, tout comme Netanyahu en juin dernier, Barak pourrait être tenté de frapper les routes, les ponts, les ports, les aéroports, les réseaux d’eau, d’électricité et de téléphone au Liban. Rien que par vindicte et pour handicaper sérieusement ce pays sur le plan économique. La même source diplomatique libanaise doute donc «des intentions de Barak. Il déclare en public, pour l’effet d’annonce, qu’il veut se retirer avant le 7 juillet. Mais, d’après ce que l’on nous rapporte, il n’a confirmé officiellement ce projet ni aux Américains ni aux Français qu’il a rencontrés récemment». Il n’empêche que, prié par Beyrouth de donner son avis sur les déclarations de Barak et sur le projet de retrait, le secrétaire d’État adjoint américain, M. Martin Indyk, a répondu : «Il semble que cela soit sérieux». De leur côté, les Français ont indiqué que la crédibilité des engagements de départ de Barak leur paraît aussi certaine que le sérieux de ses menaces de riposte dévastatrice en cas d’opération contre la Galilée après le retrait israélien.
Sur le plan diplomatique, le pli est pris depuis 1996 sur pression des Américains : lorsque Israël l’agresse, le Liban s’en tient aux travaux du comité de surveillance et s’abstient de porter plainte officiellement devant le Conseil de sécurité des Nations unies, où, à cause du veto US, il n’aurait pratiquement aucune chance de décrocher une résolution qui condamne...