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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Liban risque-t-il de faire les frais de la paix ? Le Amid rappelle le message qu'il avait adressé en juin 1976 à Kissinger

Dans la perspective d’une prochaine relance des pourparlers de paix entre Israël, d’une part, et le Liban et la Syrie, d’autre part, et alors que diverses sources affirment que la conclusion d’un accord de paix global avec l’État hébreu est proche, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a rappelé la teneur d’un message qu’il avait adressé au début du mois de juin 1976 à M. Henry Kissinger, alors secrétaire d’État américain. Dans ce message à M. Kissinger, M. Eddé dénonçait les informations faisant état d’un «plan secret» américain visant à céder à la Syrie une partie du Liban – plus précisément la Békaa, Tripoli et la plaine du Akkar – en compensation du Golan qui resterait entre les mains d’Israël. Après avoir rappelé que le Liban «respecte toutes les libertés démocratiques et jouissant (avant la guerre) d’une économie libérale qui eut pour effet de faire de Beyrouth un centre financier de classe internationale», le Amid soulignait dans son message que la politique menée à l’époque par M. Kissinger avait eu pour résultats : «1 – d’assurer un état de non-belligérance entre la Syrie et l’Égypte d’un côté, Israël, de l’autre ; «2 – de faire du Liban le seul champ de bataille de la région ; «3 – de renvoyer, sine die, le règlement du problème palestinien ; «4 – de maintenir au Liban près de 400 000 Palestiniens, parce qu’en plus d’Israël, aucun État ne désire les accueillir et leur donner la liberté d’exprimer leurs justes revendications. Et M. Eddé de poursuivre dans son message : «Pis encore, on prétend que vous auriez dit devant certains de vos amis – on ne prête qu’aux riches (!) – : “to have peace give Lebanon to Syria”. «Si vous l’avez vraiment dit et si tel est votre plan secret, tout ce qui se passe au Liban devient compréhensible. Je suis, en tout cas, obligé de constater que l’armée syrienne, qui a pénétré au Liban sans l’autorisation des autorités compétentes ni dans les formes requises, n’a pu le faire qu’avec le consentement du gouvernement américain. Je ne peux concevoir un instant que Hafez el-Assad, votre nouvel ami, se soit permis de nous occuper sans obtenir le feu vert de Washington. «De mauvaises langues prétendent que votre plan ne consiste pas à donner tout le Liban à la Syrie, mais une partie seulement : la Békaa, Tripoli et la plaine du Akkar qui ont été, à la demande des Libanais, restitués au Liban par la France en 1920. L’annexion de ces territoires à la Syrie se ferait en compensation du Golan qu’Israël n’acceptera jamais de céder, malgré tous les efforts que vous pourriez déployer. «Ces mêmes mauvaises langues prétendent, aussi, que vous auriez décidé de partager le reste du Liban en trois parties : l’une, au nord de la route Beyrouth - Chtaura, serait réservée aux chrétiens. «L’autre, située au sud de ladite route jusqu’au fleuve Litani, serait accordée aux Libanais musulmans et aux Palestiniens. «La troisième, située entre le Litani et la frontière libano-israélienne, serait occupée par Israël, pour une histoire d’eau. «Tout cela n’est peut-être que calomnie, mais jamais calomnie ne prit figure de vérité comme cette fois-ci. «Mais pour réaliser ce joli projet, il fallait d’abord anéantir le Liban, affamer sa population et la faire vivre dans l’obscurité et la terreur. Voilà qui est presque fait (…). M. Eddé déclare encore dans son message : «M. Kissinger, vous n’avez certainement pas oublié Watergate. Alors, dites-nous qui est responsable de l’assassinat du Liban ? «Cela vous dérange ? «Alors, passons. «Hier encore – aujourd’hui, cela semble déjà avoir changé – Washington se réjouissait de l’intervention de la Syrie qu’elle voyait accourir au secours du Liban, une branche d’olivier à la main, pour instaurer la sécurité, rétablir nos institutions nationales et, peut-être, pourquoi pas (?), restituer tout ce qui a été volé et reconstruire tout ce qui a été détruit (…). M. Kissinger, vous savez que le Liban n’a jamais fait de tort à aucun pays, n’a jamais attaqué ses voisins, même pas Israël, alors qu’il aurait dû le faire, ne fût-ce que pour l’honneur, notamment après l’attaque de l’Aéroport de Beyrouth en décembre 1968. Mais il n’a pas osé le faire. Aujourd’hui il faut aider le Liban. Il faut sauver son indépendance, sa souveraineté, car son existence est encore utile au monde. «Croyez, je vous prie, M. Kissinger, à la sincère amitié que je porte au peuple américain».
Dans la perspective d’une prochaine relance des pourparlers de paix entre Israël, d’une part, et le Liban et la Syrie, d’autre part, et alors que diverses sources affirment que la conclusion d’un accord de paix global avec l’État hébreu est proche, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a rappelé la teneur d’un message qu’il avait adressé au début du mois de...