Processus de paix - Les USA confirment le report de la tournée d'Albright Washington s'arme de patience

C’est à la demande de Ehud Barak, et après avoir consulté le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, que le secrétaire d’État américain Madeleine Albright a décidé de reporter son voyage au Proche-Orient jusqu’à fin août, confirmant ainsi les difficultés qui retardent la relance du processus de paix. Ce report, annoncé officiellement hier par le département d’État, même s’il a été «compris» par M. Arafat, n’en a pas moins été interprété par les Palestiniens comme «une pression» israélo-américaine contre eux. «La véritable raison, rétorque l’État hébreu par la bouche de son ministre de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, c’est que nous voulons entre-temps rétablir un climat de confiance avec M. Arafat». Cependant, selon un responsable du département d’État qui a tenu à garder l’anonymat, Washington a décidé de s’armer de patience et de donner un délai supplémentaire à M. Barak car «il a besoin de temps pour remettre de l’ordre» dans son plan d’application des accords de Wye Plantation ajoutant qu’«Albright a confiance et considère que le Premier ministre Barak travaille dans ce sens». À ce propos, dans une tentative de rassurer les Palestiniens sur ses intentions, M. Barak a fait savoir hier que même en cas de désaccords sur les modalités de l’accord avec les Palestiniens, il comptait achever la troisième et dernière étape du retrait de Cisjordanie «le 15 février de l’an 2000». Reste cependant à régler les difficultés qui entravent l’application de la deuxième étape. Concernant, par ailleurs, le volet syro-israélien, l’État hébreu a décidé de dépêcher aujourd’hui en Jordanie son ministre des Affaires étrangères, David Lévy, qui devrait demander au roi Abdallah de convaincre Damas «de la nécessité de négociations directes entre la Syrie et Israël».