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Actualités - REPORTAGES

Société - Ils viennent de Syrie avec femmes, enfants et .. provisions Des travailleurs saisonniers dans la Békaa pour 15000 livres par jour(photos)

L’ancien aéroport militaire d’Ieat, à proximité de Baalbeck (construit sous le mandat français), est actuellement le lieu de séjour de plusieurs dizaines de familles. Hommes, femmes et enfants, tous des travailleurs saisonniers qui traversent la frontière syro-libanaise à la recherche d’un emploi et qui vivent dans des tentes pour une saison agricole entière. Ces travailleurs saisonniers sont présents dans la Békaa depuis plusieurs dizaines d’années. De tout temps, les agriculteurs libanais les ont employés pour travailler dans les champs. Ils sont devenus de plus en plus nombreux aux cours des dernières années, au point que certains habitants de la région déclarent en plaisantant que «dans chaque village libanais de la Békaa, il existe un autre village syrien». Au début de la saison agricole, ces travailleurs saisonniers viennent de Syrie en voiture avec toutes leurs affaires dedans : matériaux pour dresser les tentes, ustensiles de cuisine, produits alimentaires… «On achète rarement de choses au Liban, le pays est tellement cher», indique un homme. «Si nos enfants tombent malades, on les emmène en Syrie», renchérit un autre. La frontière est à deux pas et les consultations, de l’autre côté des postes douaniers, sont gratuites. Ils arrivent en terre libanaise, dressent leurs tentes et vivent dans des conditions précaires : ils n’ont ni eau courante, ni électricité. Leurs enfants, en bas âge, jouent toute la journée au soleil tandis que les femmes de la famille travaillent aux champs à 1 000 livres l’heure (entre 5 000 et 6 000 livres par jour). Les hommes eux, sont employés dans des terrains de construction et leur paie varie entre 10 000 et 15 000 livres par jour. La plupart de ces travailleurs saisonniers parlent de la générosité de leurs employeurs. «Ils nous envoient de l’eau, et parfois de la nourriture pour tout le monde», racontent-ils. Suivre les saisons agricoles Ce sont des familles entières de trois générations (grand-père, père et fils) qui vivent parfois sous la même tente. Un espace, ne dépassant pas les quinze mètres carrés, où l’on fait la cuisine, où l’on se repose après une journée aux champs et où l’on dort. Le nombre de ces tentes varie selon les localités de la région ainsi que le travail à fournir. Bref, en moyenne une trentaine d’habitations en tissus, logeant chacune une dizaine de personnes, se dressent dans les terrains vagues, entre les terres labourées, de chaque localité du caza de Baalbeck. Comment vivent-ils dans leur pays ? Originaires de localités situées à proximité d’Alep, ils affirment «vivre dans des maisons en dur». Les femmes et les hommes effectuent des métiers artisanaux : couture, menuiserie... en tout cas, ils ne restent chez eux que quelques mois. Ils suivent les saisons agricoles. Quand ils achèvent leur travail au Liban, certains se dirigent vers la frontière syro-turque pour trouver des emplois, en territoire turc. Les enfants, obligés dès leur plus jeune âge à suivre leurs parents, apprennent très tôt à travailler dans les champs. Vivant sans racines, ils perpétuent la tradition de l’emploi saisonnier.
L’ancien aéroport militaire d’Ieat, à proximité de Baalbeck (construit sous le mandat français), est actuellement le lieu de séjour de plusieurs dizaines de familles. Hommes, femmes et enfants, tous des travailleurs saisonniers qui traversent la frontière syro-libanaise à la recherche d’un emploi et qui vivent dans des tentes pour une saison agricole entière. Ces travailleurs...