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Actualités - REPORTAGES

Rencontre - Après Beyrouth, l'Iran, le Pakistan et l'Inde à vélo Samuel Cavagnis, 26 ans, cuisinier-aventurier(photos)

Cuisinier de profession, Samuel Cavagnis, 26 ans, se trouve au Liban depuis deux mois. Une escale de plus pour cet aventurier qui a décidé de faire le tour du monde. Ou presque. Il a entamé son voyage il y a neuf mois. Et il voudrait être rentré chez lui pour le Nouvel an 2000. Pour passer le cap du millénaire parmi les siens. Originaire de Belley, dans l’Ain (en Savoie), Samuel Cavagnis se passionne pour la cuisine dès l’âge de 14-15 ans. Après avoir suivi pendant cinq ans un apprentissage professionnel, il commence par travailler dans un petit restaurant. Avant d’atterrir chez le célèbre Georges Blanc, une des plus grandes références en France. Un trois étoiles Michelin. «C’est alors que j’ai voulu mieux connaître les produits que je travaillais, aller à la source de mon métier, indique-t-il, car je crois qu’il est très difficile, autrement, de faire de la qualité». Il prend son balluchon et s’en va tâter du côté de la pâtisserie, de la boulangerie, de la chocolaterie, du gavage d’oies, du ramassage de truffes, de la pêche des crustacés, de la pêche du saumon. Pendant 15 mois, il parcourt ainsi la France mais pousse aussi du côté du Canada, des États-Unis et de la Suède. Pour payer son voyage, il trouve une formule. «Je demandais à travailler gratuitement chez les gens et, en échange, ils m’offraient la soupe et un lit», raconte-t-il. Impressionnés par son jeune âge, les gens se montrent avenants. Certains, pour l’encourager, lui donnent même un peu d’argent. «La réaction des gens est toujours positive», insiste-t-il. «Même s’il y a une pointe de folie qui m’est attribuée. On m’admire et, dans le même temps, je décèle chez les autres une certaine incompréhension». Chez les professionnels du fromage, Samuel Cavagnis apprend à connaître le fromage. Chez les bouchers, il travaille la viande. En Bretagne, il pêche le homard et le crabe. «J’ai rencontré des gens vraiment passionnés et j’ai essayé de m’imprégner de leurs connaissances». Concours À 19 ans, Samuel Cavagnis participe à un concours international de cuisine, «Les Olympiades des métiers». Premier en France, il est ensuite appelé à représenter son pays à Taïwan. Il y passera un mois, puis retourne en France. Et se retrouve… dans les cuisines de l’Élysée. «J’ai fait la cuisine pour le président François Mitterrand, pendant un an. C’est en cela qu’a consisté mon service national», dit-il. En parallèle, il travaille chez le traiteur parisien Le Nôtre. Il apprend la décoration. Il décide ensuite d’aller aux États-Unis faire quelques démonstrations, préparer des repas pour des particuliers. C’est alors qu’il entame un voyage, sac au dos : Australie, Chine, Vietnam, Thaïlande, Hong Kong, Malaisie. Sur une île en Australie, il rencontre un compatriote, expert-comptable. Ils décident de s’associer pour créer, à leur retour à Paris, une société. Chose faite. Samuel Cavagnis réussit à obtenir une bourse du gouvernement qui trouve son projet intéressant. «Il s’agissait d’une société d’événementiels. On organisait des soirées et des cocktails pour des particuliers. En France, mais aussi à l’étranger. Il m’est arrivé de faire Paris-Miami juste pour un soir, pour un dîner de 10 personnes», se souvient-il. L’appel du large Mais au bout d’un an et demi, bien que son business marche fort, Samuel Cavagnis lâche tout. Convaincu que «l’avenir appartient à celui qui croit à la beauté du rêve», il vend tout ses biens, reprend son sac à dos et se remet en route. À pied, en bus, en stop, il traverse la Grèce, fait l’Égypte, la Jordanie, la Syrie, et le voici au Liban, sept mois plus tard. «En général, je passe entre un mois et un mois et demi dans chaque pays», note-t-il. «Comme je ne dispose que d’un budget très restreint et que je suis toujours avide de connaissances, j’essaye de m’adapter au mieux à l’endroit où je m’arrête. Je mange local, je dors local. Je fais aussi du tourisme, je découvre les saveurs du pays et je rencontre aussi des professionnels», ajoute-t-il. Mais les approches peuvent aussi varier. Ainsi, à Beyrouth, Samuel Cavagnis va frapper à la porte de la Résidence des Pins. Il est accueilli par l’intendant de l’ambassadeur de France à qui il explique sa situation et sa manière de voir les choses. «On m’a immédiatement aidé, en me mettant en contact avec la maison Larissa, le traiteur qui devait gérer le nouveau “Café des Lettres” du CCF, rue de Damas. Pendant deux mois, Samuel Cavagnis donne donc un coup de main et aide à préparer l’ouverture du Café. Pour la suite de son parcours, Samuel Cavagnis s’est acheté un vélo. Le temps d’équiper l’engin, et il sera bientôt reparti. «Je compte traverser l’Iran, le Pakistan, l’Inde, le Laos, le Cambodge, pour arriver finalement en Indonésie», précise-t-il. Se documente-t-il sur les pays à visiter ? «Très peu, juste de quoi éviter les catastrophes diplomatiques», répond-il dans un sourire. «Je crois que quand on provoque les rencontres, quand on essaye d’être ouvert aux autres, on vit des choses merveilleuses», conclut-il. La cuisine et le voyage, deux passions que Samuel Cavagnis marie bien. Et qu’il vit pleinement.
Cuisinier de profession, Samuel Cavagnis, 26 ans, se trouve au Liban depuis deux mois. Une escale de plus pour cet aventurier qui a décidé de faire le tour du monde. Ou presque. Il a entamé son voyage il y a neuf mois. Et il voudrait être rentré chez lui pour le Nouvel an 2000. Pour passer le cap du millénaire parmi les siens. Originaire de Belley, dans l’Ain (en Savoie), Samuel Cavagnis...