Société - Longue vie et Mont Joli A Bhersaf , la vieillesse n'a pas d'âge(photos)

Loin de la ville, dans le climat salubre et serein de Bhersaf, Longue Vie et Mont Joli accueillent des personnes du troisième âge pour leur assurer le calme et le repos, ainsi que les soins thérapeutiques nécessaires dans le cadre verdoyant de la montagne libanaise. Ce projet n’est pas récent. En effet, il y a dix ans déjà, cheikh Louis Michel Gemayel, à son retour d’Iran où il s’était longtemps établi, prend l’initiative de créer un centre d’accueil auquel il donne le nom de ses souhaits Longue Vie. Mais dès 1968, son père Michel Gemayel fondait le village S.O.S. de Bhersaf pour les enfants déshérités. C’est dire que la tradition humanitaire est solidement ancrée dans les mœurs familiales et se transmet de père en fils. Et pour fermer la boucle, la troisième génération celle des enfants de Louis Gemayel, prend la relève aujourd’hui, et apporte des idées nouvelles aux projets de la dynastie. Elle dote Longue Vie d’une annexe qui, initialement conçue pour accueillir les familles des résidents en visite, devient à la fois centre de repos et de convalescence et bientôt clinique de thalassothérapie. Cette auberge des «cœurs vieillis» et des «personnes fatiguées» est dirigée par M. Riad Fikani, secondé par une équipe dynamique, jeune et compétente. À Longue Vie, Mont Joli, la vie s’organise de manière rigoureuse. Le convalescent, quel que soit son âge, est accueilli le temps d’un rétablissement, soit pour le temps que celui-ci prendra. Il profite non seulement du bon air, du calme et de la nature, mais aussi d’une remise en forme assurée par des séances de physiothérapie, d’un régime alimentaire sain, tout cela sous la surveillance d’une équipe médicale qualifiée.Le Dr Atef Majdalani explique qu’après une chirurgie à cœur ouvert, une intervention neurochirurgicale, orthopédique ou autre, la rééducation est prise en charge par des phytothérapeutes, une équipe d’infirmières diplômées, contrôlée par deux médecins qui effectuent des visites quotidiennes. Souvent les malades ne veulent plus partir, et les réactions des convalescents est parfois étonnantes «On est venu ici pour voir, simplement parce que j’avais besoin de repos, mais cela m’a plu. J’ai ma maison à Tabaris, mais j’aime mieux rester ici». Jardinage À Longue Vie, Mont Joli, la vie commence à soixante ans , et même les activités sociales ont droit de cité. Une petite dame, une canne à la main se promène au soleil, un couple de petits vieux s’apprête à rejoindre trois grands-mères installées dans un petit salon à l’intérieur, habillées, pomponnées, tirées à quatre épingles faisant un brin de causette. Dans un coin deux dames disputent une partie de cartes. Il ne faut pas croire que le troisième âge est triste à Longue Vie, Mont Joli. La vie s’organise comme dans une colonie de vacances. Conçue dans l’esprit d’une auberge – 28 chambres décorées avec goût –, le centre propose des repas diététiques, des activités, jeux, travaux manuels, ateliers, bibliothèque et vidéothèque. Une partie du jardin est même divisée en lopins et permet des travaux de plein air. Suprême hommage à la vie, le jardin est à la disposition des résidents qui peuvent cultiver fleurs et légumes. Le domaine est traversé par une Piste de santé itinéraire de promenade à travers les bois, qui invite les résidents à la marche dans les allées des aînés, allées des fatigués où des panneaux indiquent les exercices physiques qui peuvent – et doivent – être effectués pour dérouiller les vieux os des marcheurs et leur redonner le goût à travers les champs. D’ailleurs, excursions et sorties font découvrir aux résidents les charmes de la nature. L’un d’entre eux nous confie : «Ici, je ne m’ennuie jamais, je me promène dans la nature, la nourriture est bonne. Que demander de plus?» Enfin, Longue Vie célébre cette année la fête internationale des vieux et à cet effet, regroupera dans ses jardins tous les moins jeunes de la région du Metn. Une médaille au plus «solide» des vétérans. Tout cela montre bien que la vieillesse n’a pas d’âge et que la vie des vieux peut fort bien être récréative pour leur donner, ainsi qu’aux malades et aux convalescents, l’envie de vivre longtemps.