Droits de l'homme Amnesty dénonce procès injustes, tortures et exécutions au Liban

Amnesty International a dénoncé mercredi les procès «injustes» engagés contre des détenus politiques, les tortures en prison, ainsi que l’augmentation du nombre des exécutions au Liban. «Des dizaines de détenus politiques sont jugés, et par certains côtés leurs procès ne sont pas conformes aux normes internationales», selon le rapport annuel d’Amnesty publié hier. «Des rapports sur des tortures et de mauvais traitements de prisonniers ne sont pas instruits», ajoute le texte. Amnesty affirme en outre que les autorités libanaises lui ont écrit en août 1998 pour expliquer que la peine de mort, réactivée en 1994, est une «mesure temporaire». «La mise au point libanaise est la bienvenue (...) Amnesty International demeure toutefois préoccupée par l’augmentation depuis 1994 du nombre des peines capitales et des exécutions», ajoute le rapport. Quatorze personnes ont été exécutées depuis 1994 au Liban, y compris deux hommes l’année dernière. Leur exécution a été filmée par une télévision locale. Au moins cinq condamnations à mort ont été prononcées l’année dernière, poursuit le rapport. Amnesty dénonce également la détention «sans motifs ou procès» de 140 personnes emprisonnées à Khiam, au Liban-Sud, sous le contrôle de la milice supplétive d’Israël, l’Armée du Liban-Sud (ALS). L’organisation internationale a déploré enfin la mort de 28 civils libanais tués dans des attaques militaires menées par l’armée israélienne, l’ALS ou les groupes de résistance anti-israéliens.