Evènement - Genève-Méditerranée, jusqu'au 11 juillet Participation libanaise avec l'écrivain Elias Khoury (photo)

Jusqu’au 11 juillet 1999, la Méditerranée règne à Genève. Grâce à l’initiative des ateliers d’ethno-musicologie, du musée d’ethnographie, de la librairie arabe l’Olivier et de Pro Helvetia, la fondation suisse pour la culture, une série d’événements permettra de mettre en évidence les liens qui unissent les pays méditerranéens à la capitale suisse. Car si cette ville n’a géographiquement rien à voir avec ces rives lointaines, il en est bien autrement d’un point de vue humain: plus d’un tiers de la population genevoise est originaire d’un des 29 pays du bassin méditerranéen. Cette proportion inattendue est le résultat d’une très ancienne ouverture de Genève sur le Sud, sa position stratégique sur le Rhône constituant une étape déterminante sur un axe commercial existant depuis l’époque romaine. Or, bien plus que de marchandises, il s’agit là de rapports humains, et la vieille cité calviniste a toujours été tolérante et perméable aux cultures étrangères. L’immigration, depuis la Deuxième Guerre mondiale, de travailleurs principalement italiens, espagnols et portugais, en est le très vivant témoignage. Cette manifestation, appelée tout simplement Genève-Méditerranée, prouve l’intérêt de cette ville pour ses immigrants méridionaux, et le musée d’ethnographie ne fait ici que poursuivre sa recherche sur le métissage culturel commencé il y a quatre ans avec son exposition Diversité 95. Amorcée le 28 mai dernier, Genève-Méditerranée s’intéresse aux «littératures et musiques de l’autre rive», mais aussi aux «images de l’autre rive». ` Et si les invités et les intervenants viennent représenter au moins une dizaine de nationalités, le Liban n’est pas en reste : il domine les expositions photographiques avec Mes Arabies, de Samer Mohdad, jusqu’au 27 juin, et Histoires intimes-Liban 1900-1960, jusqu’au 3 juillet. Enfin, les intellectuels méditerranéens et genevois se donnent rendez-vous, du 11 au 13 juin, pour deux colloques et une conférence d’Elias Khoury, intitulée “Le mythe de l’identité”. L’écrivain et rédacteur en chef du supplément littéraire du Nahar, qui se penchera sur le «problème de l’immigration et des cultures hybrides», donne une nouvelle définition de l’autre: «L’autre est une partie de nous-mêmes, et le terme “nous” est la métaphore de la décision commune d’un groupe de personnes de former ensemble une scène culturelle».