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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie - Revirement spectaculaire d'Apo au premier jour de son procès Ocalan appelle les rebelles du PKK à rendre les armes(photo)

Le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan a appelé hier son Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) à abandonner la lutte armée, au premier jour de son procès sur l’île-prison d’Imrali, selon un correspondant de presse sur place. «J’appelle à l’arrêt de la lutte armée. Le PKK ne doit plus s’opposer à l’État turc démocratique», a déclaré Öcalan après la lecture de l’acte d’accusation. «Les peuples kurde et turc ne doivent pas s’affronter. Je veux arrêter tout cela». «J’ai atteint le point où je comprends, même si c’est trop tard, que ma vie peut avoir un sens pour la Turquie (...). Que cette rébellion soit la dernière rébellion du peuple kurde en Turquie», a-t-il lancé. «Arrêtez de mourir pour moi», s’est-il exclamé en direction des militants du PKK. «Je suis prêt à mettre fin à mes jours si cela peut servir les intérêts de l’État démocratique. Au cas où le gouvernement me donne une chance je pourrais, même si c’est trop tard, faire descendre les membres du PKK des montagnes en l’espace de trois mois». Avant la lecture de l’acte d’accusation par les procureurs de la Cour de sûreté de l’État d’Ankara (DGM), deux avocats d’Öcalan se sont retirés de l’audience, après avoir réclamé une modification de la composition de la Cour et un ajournement du procès. Ils demandaient notamment le retrait du juge militaire siégeant aux côtés de deux juges civils, dont la présence est très controversée, y compris en Turquie. La Cour européenne des droits de l’homme notamment a affirmé que sa présence mettait en question l’indépendance du tribunal. Mais la Cour a rejeté cette demande. Défense pour une solution démocratique Le chef du PKK a lu des extraits de sa défense de 81 pages intitulée “Défense pour une solution démocratique”. «Je considère erronées les méthodes employées par le PKK (...) ! Je reconnais entièrement ma responsabilité dans tous les actes qui me sont reprochés dans l’acte d’accusation, le contraire serait inutile», a-t-il dit. Accusé de trahison et tentative de diviser la Turquie, Öcalan encourt la peine de mort s’il est reconnu coupable. Il s’en est par ailleurs pris à la Grèce, l’Italie, la Russie et au Kenya pour s’être engagés dans des actes de «piraterie» dans le processus ayant mené à sa capture le 15 février à Nairobi. «Ces pays, et particulièrement la Grèce, ont agi contrairement au droit international», a-t-il affirmé. Il a enfin demandé une amnistie pour lui et les combattants du PKK. À l’ouverture du procès, le chef kurde s’était déjà dit prêt à se mettre «au service de l’État» turc pour la «paix et la fraternité» entre Kurdes et Turcs, s’excusant même auprès des «familles des martyrs», employant la terminologie officielle pour les soldats et agents de sécurité tués dans le Sud-Est. L’une des mères lui a crié à ce moment : «Tu n’as pas d’honneur, tu n’as pas le droit de t’excuser !» «Je n’ai été soumis à aucune sorte de pression et n’ai subi aucun mauvais traitement après ma capture», a ajouté le chef du PKK. Le président du barreau d’Istanbul Yucel Sayman, présent parmi les auditeurs, s’est déclaré surpris des déclarations d’Öcalan, qui est allé très loin dans la main tendue à l’État turc. «Même ses avocats avaient l’air surpris», a-t-il commenté. Vingt journalistes ont été autorisés à assister à la première audience, sans moyen de transmettre des informations d’Imrali, en raison des mesures de sécurité draconiennes entourant le procès. Onze avocats d’Öcalan et 11 pour la partie civile se trouvaient dans la salle, ainsi que des parents du leader kurde. Douze étrangers – dont des diplomates – ont été autorisés «à titre privé» à suivre les audiences, la Turquie ayant refusé des «observateurs internationaux».
Le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan a appelé hier son Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) à abandonner la lutte armée, au premier jour de son procès sur l’île-prison d’Imrali, selon un correspondant de presse sur place. «J’appelle à l’arrêt de la lutte armée. Le PKK ne doit plus s’opposer à l’État turc démocratique», a déclaré Öcalan...