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Actualités - INTERVIEWS

Interview - le nouvel ambassadeur du Liban à Paris prend ses fonctions aujourd'hui Raymond Baaklini : l'art de convaincre et de plaire (photo)

Après 34 ans au ministère des Affaires étrangères dont 27 de carrière diplomatique, Raymond Baaklini, nouvel ambassadeur du Liban à Paris, a une expérience aussi longue que diversifiée. Il a assumé des missions dans des pays aussi différents que l’Allemagne de l’Est (à l’époque de l’URSS), la Libye, la Corée, la Suède, le Gabon… Affable, défendant ses idées avec conviction, M. Baaklini souligne que sa principale loyauté «va à cette institution qu’est le ministère des Affaires étrangères». Insistant sur la nécessité d’entretenir les meilleures relations avec les pays arabes, il notre que «le Liban est un petit pays et que son principal marché et son espace vital est le monde arabe». Il n’en considère pas moins que la France est «le pays avec lequel le Liban entretient les relations les plus étroites». M. Baaklini est marié et a deux garçons de 13 et 15 ans. «Ma femme est suédoise et nous sommes tous polyglottes en famille», souligne t-il. M. Baaklini a fait ses étude secondaires au Collège oriental de Zahlé. Il obtient sa licence en droit de l’Université de La Sagesse. «J’étais déjà fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères depuis 1965», raconte-t-il. Durant ses premières années au ministère et plus tard, M. Baaklini travaille sur des dossiers importants. «En 1971, j’ai réussi au concours du Conseil de la Fonction publique, dit-il. Cependant, ma carrière diplomatique n’a vraiment débuté qu’en 1973, quand j’ai été nommé secrétaire d’ambassade au Caire. Je m’y suis surtout occupé du dossier de la Ligue arabe». M. Baaklini a eu à remplir plusieurs missions qu’il qualifie de «délicates» comme à Berlin-Est en 1973 et au Gabon en 1980. Dans ce dernier pays, il s’est évertué à «rétablir de bonnes relations entre la communauté libanaise avec les autorités locales». Mais ce n’est qu’en 1983 qu’il est nommé ambassadeur en Libye pour cinq ans, puis pour cinq autres années en Corée du Sud à partir de 1994. Que représente Paris pour lui maintenant ? «Pour moi, il s’agit du couronnement d’une longue carrière, dit M. Baaklini. Être ambassadeur à Paris, ce n’est pas seulement une affaire de prestige. Il faut assurer une disponibilité de tous les instants et un travail d’un minimum de 15 à 16 heures par jour. Aucun pays n’a de relations aussi étroites avec le Liban que la France sur tous les plans». Interrogé sur ses lectures préférées, M. Baaklini déclare que sa carrière ne lui laisse le loisir de lire que des texte politiques. «À l’école et à l’université, j’aimais la belle littérature, la poésie et le théâtre, dit-il. J’ai suivi les activités du Théâtre de Beyrouth depuis son ouverture dans les années 60. Mais j’ai été nommé à deux postes très difficiles : Berlin-Est (en 1973) et la Libye, deux pays gérés par les services secrets. Pour savoir lire les faits politiques, je devais avoir un bagage d’informations très complet. Mes lectures sont donc devenues seulement politiques. Maintenant, je change de rive puisque je vais dans un autre genre de pays. Heureusement qu’il y a eu la coupure de la Corée». Qu’est-ce qui le prédisposait à la carrière diplomatique ? «C’est une belle carrière, répond sans hésitation M. Baaklini. Mais elle n’est pas facile. Les gens nous perçoivent comme des individus gâtés qui ne font qu’assister à des réceptions. Mais je vous assure que les invitations à dîner sont très fatigantes ! En fait, nous devons être disponibles tout le temps. Mais dans tous les cas, c’est un métier qu’il faut aimer pour l’exercer». «Vous savez, on dit que la diplomatie n’est pas seulement l’art de convaincre mais aussi l’art de plaire, ce qui est beaucoup plus difficile», conclut-il.
Après 34 ans au ministère des Affaires étrangères dont 27 de carrière diplomatique, Raymond Baaklini, nouvel ambassadeur du Liban à Paris, a une expérience aussi longue que diversifiée. Il a assumé des missions dans des pays aussi différents que l’Allemagne de l’Est (à l’époque de l’URSS), la Libye, la Corée, la Suède, le Gabon… Affable, défendant ses idées...