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Actualités - ANALYSE

Législatives - Les alliances se forment déjà La bataille commence avant la loi ...

Ce n’est un secret pour personne : le virage sur l’aile effectué par M. Walid Joumblatt qui, d’opposant, tourne au loyaliste, est dicté en tout premier lieu par des considérations électorales. Parallèlement aux décideurs, qui lui ont conseillé de mettre une sourdine à ses attaques, le régime lui-même lui avait fait comprendre, il y a déjà plusieurs mois, qu’on ne lui voulait pas du mal. Et il avait ainsi conféré longuement avec le directeur de la Sûreté générale le général Ali Sayyed à qui il avait fait remettre par la suite le projet de loi électorale concocté par son parti, le PSP. C’est donc une réunion d’état-major qui a groupé tout récemment à Benchaï, fief de M. Sleiman Frangié, le leader du Nord et son homologue de la montagne, en présence des députés Akram Chehayeb, qui accompagnait M. Joumblatt, Farid Makari, Fayez Ghosn et Estephan Doueihy. La rencontre devait être si importante qu’on tente d’en atténuer l’impact, pour ne pas effrayer les autres pôles de la scène publique. «Il ne faut pas, glisse un des députés présents, aller s’imaginer trop de choses. Ce n’est pas un axe d’acier entre montagnards que les leaders ont voulu fonder et leur rapprochement n’est pas dirigé contre le pouvoir. On ne doit pas, parce qu’il a rencontré M. Joumblatt, oublier que M. Frangié a été, depuis de longs mois, un des tout premiers à militer pour l’élection du général Émile Lahoud. On ne doit pas oublier qu’avec M. Michel Murr, que M. Joumblatt a également vu ces derniers temps, il est le seul pilier politique du gouvernement de technocrates que M. Hoss a voulu. Avec qui voulez-vous que M. Joumblatt prenne langue, avec les flamboyants préposés aux ministères techniques» ? Et de rappeler que du côté de Moukhtara, «après le déjeuner avec M. Murr, MM. Marwan Hamadé et Akram Chehayeb ont été chargés d’un suivi, pour l’amélioration des relations avec le régime». Auquel on prête généralement dans les cercles politiques la capacité de faire établir une loi électorale, un code nouveau qui réponde à ses vues propres. Et c’est de ces dispositions sur le papier que dépend directement la carrière de tout un chacun sur la scène publique, dans la mesure où toute influence se mesure au nombre de députés qu’on réussit à contrôler. Les leaders régionaux ou de partis fourbissent déjà leurs armes et se préoccupent de prévenir plutôt que d’avoir à guérir. C’est-à-dire essayent de se mettre dans les bonnes grâces de l’équipe au pouvoir qui tient donc entre ses mains l’atout-maître : la loi électorale et le découpage des circonscriptions. Pour beaucoup, c’est dans cette perspective des législatives de l’an 2000 que s’explique aussi le récent rapprochement des présidents Berry et Hoss, ainsi que le rôle dynamique que déploie le président Rafic Hariri en diplomatie pour défendre les positions libanaises au Sud… Il reste une constatation : si M. Frangié est un fan sincère du régime et si M. Joumblatt veut bien se rapprocher de Baabda, ni l’un ni l’autre ne semblent particulièrement désireux de soigner leurs relations avec le président Hoss. Alors une question qui court dans les salons : est-ce qu’en définitive les alliances vont être dirigées principalement contre le chef du gouvernement ? Et est-ce qu’il bénéficierait alors du soutien du palais ? Les jours, et la loi électorale, à venir apporteront les réponses voulues à ces interrogations tactiques.
Ce n’est un secret pour personne : le virage sur l’aile effectué par M. Walid Joumblatt qui, d’opposant, tourne au loyaliste, est dicté en tout premier lieu par des considérations électorales. Parallèlement aux décideurs, qui lui ont conseillé de mettre une sourdine à ses attaques, le régime lui-même lui avait fait comprendre, il y a déjà plusieurs mois, qu’on ne...