Diplomatie - Conférence de presse conjointe de Wittig et Kourkoulas L'Allemagne entend renforcer la coopération euro-méditerranéenne

Dans le but de présenter le programme de la présidence allemande de l’Union européenne, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Peter Wittig, et l’ambassadeur de la Commission européenne, Dimitris Kourkoulas, ont tenu hier une conférence de presse commune au siège de la délégation de la commission à Achrafieh. Par la même occasion, M. Wittig a confirmé que le ministre allemand des Affaires étrangères, Joscka Fisher, est arrivera au Liban le 12 février prochain dans le cadre d’une tournée proche-orientale. «Dans le domaine des relations extérieures de l’UE, la présidence allemande se consacrera particulièrement au renforcement de la coopération euro-méditerranéenne», a affirmé M. Wittig. «Le partenariat euro-méditerranéen revêt pour nous une importance stratégique», a-t-il déclaré. En effet, l’UE est liée aux pays méditerranéens par une proximité géographique et d’histoire commune. Tout problème politique ou économique sur l’une des rives se répercute sur l’autre rive. Par ailleurs, M. Wittig espère que la présidence allemande intensifiera et poursuivra les négociations en vue de conclure un accord d’association entre l’UE et le Liban. Cet accord s’inscrira dans le cadre du partenariat économique et financier qui vise à créer une zone de libre-échange entre les différents partenaires. «Nous croyons que le projet d’un accord d’association offre au Liban une bonne opportunité d’élargir son horizon géopolitique et de faire face au défi de la mondialisation», a noté l’ambassadeur d’Allemagne. Et de poursuivre : «Le Liban peut compter sur nous dans son développement politique, économique et social. L’UE a été l’un des donateurs majeurs qui ont aidé le Liban. L’aide financière de l’UE depuis 1970, quand le premier accord de coopération a été signé, porte sur un montant de 744 millions d’écus (878 millions de dollars). À ce montant, viennent s’ajouter près de 120 millions d’écus (141 millions de dollars) dans le cadre du programme Meda». Ce programme est le principal instrument financier de l’UE. Il vise à mettre en application le partenariat euro-méditerranéen. Sur un autre plan, M. Wittig a annoncé que l’Allemagne recevra les ministres des Affaires étrangères euro-méditerranéens à l’occasion de leur troisième conférence qui aura lieu les 15 et 16 avril prochain à Stuttgart. Les priorités de la coopération euro-méditerranéenne seront définies au cours de cette conférence sans toutefois négliger les buts suivants : l Obtenir des résultats provisoires dans le cadre de la Charte euro-méditerranéenne qui vise à instaurer la paix et la stabilité dans la région de la Méditerranée. l Développer la zone de libre-échange euro-méditerranéenne envisagée d’ici l’an 2010. lDévelopper les domaines culturel, social et humanitaire. Mais l’Union européenne ne se contentera pas de jouer un rôle économique. «Elle est prête à faire valoir son poids politique pour contribuer à relancer le processus de paix», a-t-il conclu. Discussions en vue d’abolir les taxes douanières De son côté, l’ambassadeur de la Commission européenne, Dimitris Kourkoulas, a indiqué que, depuis le début des relations contractuelles entre le Liban et l’UE en 1977, la Communauté européenne a contribué à la reconstruction et au développement du Liban à travers des dons non remboursables (130 millions d’euros) et des prêts de la Banque européenne d’investissement et de la Commission européenne (518 millions d’euros). «L’UE est déterminée à poursuivre son assistance financière dans le cadre de sa coopération avec le Liban», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «Une contribution financière similaire à celle des dix dernières années précédant cet accord (130 millions d’euros) serait envisageable pour la période s’étalant de 1996 jusqu’à la fin de 1999. Aux 100 millions d’euros de la première phase du nouveau programme de coopération Meda pour le Liban s’ajoutent des fonds (environ 10 millions d’euros) destinés à des ONG pour la réalisation de projets dans différents domaines. Le Liban est également bénéficiaire de programmes de coopération régionale qui visent à mettre à niveau les politiques sectorielles des différents pays méditerranéens avec celles de l’UE». En outre, M. Kourkoulas a expliqué que les discussions avec le Liban sur l’accord de partenariat portent sur l’abolition progressive des taxes douanières. «Nous savons qu’une grande partie des recettes du gouvernement provient des droits de douanes. Il faut trouver un autre système de taxation», a-t-il dit. Et de conclure : «Nous prévoyons, bien sûr, une longue période transitoire ainsi que des mesures de sauvegarde pour parer aux problèmes imprévus.»