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Actualités - ANALYSE

Priorité à la préparation du budget 99

Dans les cercles néo-loyalistes, où l’on sait que le peuple veut du sang comme on dit, on promet de nouvelles charrettes d’expulsions, réservées cette fois à la deuxième et à la troisième catégorie. Sur un autre plan, maintenant que le Conseil des ministres ne se réunit plus à Baabda, la priorité passe à un sujet moins sensationnel : la préparation du budget 99. Toujours est-il que M. Sélim Hoss, qui confirme, depuis son retour au pouvoir, sa pugnacité, ne laisse passer aucune critique de la néo-opposition sans y répondre et sans contre-attaquer vertement. Il a ainsi souligné que les fonctionnaires évincés, dont certains font les champions, savent mieux que personne pour quelles raisons ils sont mis à l’écart. Ce qui n’empêche pas quelques-uns d’entre eux, ajoute le chef du gouvernement, de faire semblant d’ignorer pourquoi ils se retrouvent sur la touche. M. Hoss précise cependant que les degrés de culpabilité sont variables : certains auraient commis des fautes graves, d’autres auraient été négligents et d’autres encore auraient mal fait fonctionner des institutions qu’ils dirigeaient. Il laisse entendre ensuite que sans cette relativité des charges retenues on n’aurait pas tenté de sauver la face des intéressés. Indiquant que ceux qui sont sûrs de leur innocence n’auraient pas hésité à en appeler à la justice pour la faire éclater, ce qui n’a été le cas pour personne… M. Hoss rappelle enfin que la mise de fonctionnaires à la disposition du président du Conseil ou d’un ministre n’a pas été inventée par son gouvernement. Et que c’est une pratique courante, basée sur une loi datant de 1972, adoptée en l’occurrence sur base des rapports des organismes de contrôle. Mais les fonctionnaires vont-ils rester un an entier, comme le permet la loi, à toucher leurs salaires en restant à la maison ? «Sûrement pas, répond un ministre. Nous allons les répartir en trois catégories : – Les incapables, cadres de bonne volonté mais qui se sont révélés peu qualifiés pour assumer des postes de haute responsabilité, comme une direction générale, seront rapidement remis en circuit à des fonctions de moindre niveau. – Les négligents, ceux qui ont fermé les yeux ou qui n’ont pas cherché à savoir ce qui se passait autour d’eux, les complices passifs en somme de divers abus tout comme ceux qui par complaisance à l’égard de leur ministre ont signé tout ce qu’il voulait seront traduits en Conseil de discipline générale pour une sanction appropriée. – Enfin, les pourris qui ont magouillé ou touché des pots-de-vin seront traduits devant l’Inspection centrale qui à son tour les déférera, après conclusion de ses enquêtes détaillées, devant le Conseil de discipline générale. Suivant la gravité des cas, ils seraient dégradés, retardés d’avancement ou révoqués, après restitution de leur part des fonds publics qu’ils auraient détournés. Cela, sur le plan administratif, sans préjudice de poursuites pénales». Un autre ministre affirme cependant de son côté que «le gouvernement ne veut pas ouvrir les dossiers, ni faire perdre la face aux gens. Il n’y aurait de révélations qu’au cas où certains des fonctionnaires concernés choisissaient d’en appeler au Conseil d’État : comme l’a dit M. Hoss, nous serions alors bien obligés de prouver que nous avions raison de prendre des mesures, en étalant les dossiers. Ce qui est certain, c’est que nous n’avons pas du tout agi par esprit de vindicte ou pour marquer des points sur un plan purement politicien. Simplement, ces cadres nous ne pouvions les laisser en place car ce serait contraire aux intérêts de l’État». Mais jusqu’à présent, le cadre diplomatique, la magistrature, les forces militaires ou sécuritaires n’ont pas été touchés… «Leur tour viendra», promet sobrement ce ministre.
Dans les cercles néo-loyalistes, où l’on sait que le peuple veut du sang comme on dit, on promet de nouvelles charrettes d’expulsions, réservées cette fois à la deuxième et à la troisième catégorie. Sur un autre plan, maintenant que le Conseil des ministres ne se réunit plus à Baabda, la priorité passe à un sujet moins sensationnel : la préparation du budget 99....