Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Correspondance A Noël, les afro-américains disent aussi Happy Kwanza

WASHINGTON-Irène Mosalli Après s’être fait appeler «African American», les Noirs d’Amérique célèbrent, depuis quelques décennie, la «Kwanza», à la période de Noël. Ce n’est pas qu’ils ont renié la Nativité, au contraire, ils ont voulu n’en retenir que l’essence et lui ôter tout qu’ils considèrent être fioritures et clinquant. Ayant trouvé que la commémoration de la naissance du Christ avait, en grande partie, dégénéré en un happening commercial, ils ont préféré se concentrer sur la véritable signification de l’événement. De plus, ils ont associé au notion de la famille, de la communauté et des solides valeurs morales. Une nouvelle approche qu’ils ont baptisée «kwanza», un mot swahili qui signifie «les premiers fruits». Cette idée a été lancée en 1966 par Maulana Karenga, doyenne du département des Études noires à l’université d’État de la Californie. Aujourd’hui, on estime à 20 millions le nombre de Noirs qui, de par le monde, célèbrent la «Kwanza» qui se déroule du 26 décembre au 1er janvier. Cette fête n’est ni religieuse, ni anti-Noël. Elle consiste à vivre l’esprit véritable de cette période de l’année. En s’adonnant à la réflexion, en faisant un bilan de sa vie, en remerciant les ancêtres pour ce qu’ils ont légué et à la lumière de leur enseignement tenter d’envisager un avenir meilleur. Pour ce faire, on applique les sept principes de la «Kwanza»: — «UMOJA», (unité): la famille est importante, comme un tout, et l’individu existe en tant que membre de la communauté. — «KUJICHAGULA», (autodétermination): l’importance pour les Noirs de se définir et de vivre ses propres valeurs et ses traditions. — «UJIMA», (travail collectif et responsabilité): répandre l’idée que «je suis, parce que nous sommes». — «UJAMAS», (économie coopérative): produire ce qui peut servir la communauté. — «NIA», (but): la communauté se doit d’aider ses membres à s’inscrire dans une plus vaste communauté. — «KUUMBA» (créativité): encourager chaque individu à s’exprimer d’une manière qui soit un reflet de la communauté. Quant au rituel, il est tout en allégories. On allume l’une après l’autre sept bougies, on prononce une pensée pour chacun des sept jours de la semaine et l’on promet de donner le meilleur de soi sur le plan personnel, familial et communautaire. On décore la maison avec des épis de maïs, qui sont le symbole des enfants de la maison. On boit dans une coupe commune et on étend par terre une natte dont le tissage serré est là pour rappeler les liens étroits qui réunissent le peuple africain. La célébration de la «Kwanza» est devenue si populaire que ses adeptes doivent à présent parer un effet boomerang: contestant la commercialisation de Noël, ils se voient à présent confrontés à ce même problème à travers la mise sur le marché de cartes postales, d’objets et de cadeaux ayant trait à cette fête.
WASHINGTON-Irène Mosalli Après s’être fait appeler «African American», les Noirs d’Amérique célèbrent, depuis quelques décennie, la «Kwanza», à la période de Noël. Ce n’est pas qu’ils ont renié la Nativité, au contraire, ils ont voulu n’en retenir que l’essence et lui ôter tout qu’ils considèrent être fioritures et clinquant. Ayant trouvé que la commémoration de...