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Actualités - CHRONOLOGIE

Photographe "Un fil des tables" de Nada Salamé : un certain art de vivre (photos)

Parce que l’art de recevoir à table est un rituel libanais souvent fastueux, Nada Riad Salamé a voulu en fixer les images dans un album. Le résultat est saisissant: quelque 300 photographies de superbes natures mortes. On est carrément scotché sur les scènes qui déroulent en une fête peu ordinaire, des décors d’une grande beauté. «Au fil des tables», ce n’est pas l’économie, le parler sec, mais l’éxubérance et la luxuriance. Une oeuvre prolixe avec intentions et motifs, qui mine de rien va plus loin que la simple histoire qui s’arrête à l’image. Une belle allégorie de la conquête de l’esthétique et d’un certain art de vivre. «Un hymne dédié à la fantaisie et à l’imagination» dit l’auteur. L’objectif de Nada Salamé immortalise sur papier glacé des tables qui n’ont rien de commun avec ce qui nous entoure dans la vie de tous les jours. Des tables où de somptueux bouquets posent toutes les couleurs, où la bougie ose toutes les étincelles, où les couverts jouent leur partition, où la vaisselle donne un spectacle de cristaux et de porcelaines, où les nappes ressemblent à des rêves de dentelle impalpable... Audacieux, fantaisistes, ou résolument classiques, les doigts d’artistes composent avec rigueur des images de raffinement, souvent assorties d’un rien de théâtralité. Les cadres sont plantés: un jardin à la campagne, une terrasse au bord de la mer, des salles aux voûtes de pierre, une envolée d’arcades légères des vieilles demeures libanaises, des pièces opulentes qui ont un parfum de mille et un voyages avec leurs murs tendus de cuir de Cordoue, leur plafond à caissons sculptés de boiseries ou de médaillons représentant le célèbre Noureev, leurs meubles florentins XVIIe, la table Louis XV avec son médaillon en Wedgwood, la cheminée en marbre de la même période, un cabinet en écailles de tortue et une profusion de tableaux et de tapisserie... A travers plus de deux siècles d’histoire du meuble et des objets, Nada Salamé pose un regard rigoureux sur les tribulations de la table: ronde, ovale, carrée ou rectangle, en marbre, bois massif dont une aurait appartenu à Richard Coeur de Lion, et une autre italienne «Scaiola» en marbre incrusté de lapis-lazuli. Les planches se vouent à tous les excès pour composer un poème de lumière en diverses tableaux: sur toile de coton rayé ou à careaux, imprimée panthère ou festonnée de couleurs; de cachemire, d’organdi ou de dentelle; de velours brodé d’or; de tissu vénitien ou damassé... s’étalent une porcelaine ancienne de Meissen; des assiettes en Chantilly 1760; des assiettes anciennes chinées chez un antiquaire et volontairement dépareillées; des verres en cristal d’époque Louis-Philippe; des cristaux de Bohême ayant appartenu au roi de Roumanie; des couverts Buccelati en argent; des tasses de thé en Sèvres, en porcelaine de Chine... Au menu également, les célèbres cactus de Hilton Mac Connico, le service «Trapani» de Garouste et Bonetti, de la vaisselle en terre cuite, de la faïence qui se pare de motifs floraux ou végétaux, des verres qui semblent être moulus dans l’écaille, des couverts à manche de bambou... Des plus simples aux plus précieux, les objets donnent le la à toutes les inspirations et font appel à tous les sens. «Au fil des tables», les créations font des éclats. Et l’on est littéralement submergé par la profusion des modèles choisis par Nada Salamé. Du grand art. Ont participé à l’élaboration de cet ouvrage qui existe en français et en anglais, les photographes Albert Saïkali, Samy Haddad, Michel Assaf, Tim Walker et Christian Bauchet. Préface de Shadi Karam. Les textes, ponctués de vers de grands poètes, sont signés Nour Salamé et Chris O’Byrne.
Parce que l’art de recevoir à table est un rituel libanais souvent fastueux, Nada Riad Salamé a voulu en fixer les images dans un album. Le résultat est saisissant: quelque 300 photographies de superbes natures mortes. On est carrément scotché sur les scènes qui déroulent en une fête peu ordinaire, des décors d’une grande beauté. «Au fil des tables», ce n’est pas l’économie,...