Thérèse Aouad Basbous signe "Pour un homme seul" (photo)

Au stand de la librairie Tarazi, Thérèse Aouad Basbous a signé hier son dernier ouvrage «Pour un homme seul». Une pièce très moderne, pour un seul comédien, parue en juin dernier aux Editions l’Harmattan.
Dans «Pour un homme seul», Thérèse Aouad Basbous donne la parole à un personnage en état passionnel. Un homme qui réalise son amour pour une femme au moment où celle-ci disparaît. Il l’appelle. La pièce tout entière est un hymne à l’amour, un chant, mais aussi un cri...
Par son appel, par tout ce qu’il se remémore de leur amour, l’homme parvient à faire revenir la femme qu’il aime...
«On retrouve toujours au centre de mon écriture théâtrale un couple, note Thérèse Aouad Basbous. Ce qui se passe entre un homme et une femme, ce qui ne se passe pas ou ce qui aurait pu se passer.... c’est ce troisième élément qui m’intéresse».
«Pour un homme seul» n’est ni un portrait psychologique ni une analyse sociologique. «Il s’agit plutôt de sentiment, précise l’auteur. L’émotion, la réaction intérieure, traduite sous une forme moderne, visuelle, tactile, très sensorielle: des images, des objets, des gestes, des mouvements, la lumière et puis, bien sûr , les mots».
Et d’insister: «Ce n’est pas non plus un monologue car la femme est très présente dans les propos de l’homme. Il parle en son nom. De plus, il y a beaucoup de variété: des tonalités et des visions différentes ainsi que de nombreuses descriptions...».

Expérience

«Pour un homme seul» est une pièce très violente et très tendre à la fois; une tranche de vie très dense. «J’ai voulu être le porte-parole d’un homme, exprimer — comme lui l’aurait fait — les sentiments d’un homme amoureux d’une femme, poursuit-elle. C’était donc pour moi une expérience nouvelle, très intéressante. J’étais à la fois excessivement angoissée et très heureuse».
Une fois l’écriture terminée, Thérèse Basbous donne à lire sa pièce à des comédiens et des critiques, sans pour autant révéler l’identité de l’auteur. «Ils étaient tous d’accord: l’auteur ne pouvait être qu’un homme», raconte-t-elle en souriant. Et d’ajouter, comme pour se justifier: «C’est la magie de l’écriture, le mystère de la création...».
Passionnée de théâtre, elle souligne que «le théâtre offre des moyens scéniques extraordinaires ainsi que la couleur, le relief, le mouvement....et surtout la voix, dimension indispensable à l’écriture. Pour moi, dit-elle, c’est tout simplement la vie».
Dans ses pièces, elle donne toutes les indications scéniques nécessaires pour une mise en scène. «Il y a deux lignes parallèles: le texte et en marge du texte, la vision de la scène», indique-t-elle. «L’un nourrit l’autre, sinon, il ne pourrait y avoir de théâtre. Je suis ainsi faite, ajoute-t-elle. Dans ma vie quotidienne, je transforme tout ce que je vois en théâtre par la pensée. Je réagis en sensations dramaturgiques»...
L’amour, la passion, la solitude, la mort, la vie, l’enfant... Le théâtre de Basbous, c’est tout cela à la fois. Après «Seuls comme l’eau», «H2O», «La Coïncidence» et «La Nonne et le téléphone» (toutes parues chez l’Harmattan), l’auteur signe aujourd’hui sa cinquième pièce en français.
Thérèse Aouad Basbous est également l’auteur de deux pièces en arabe («Al-Bakra», 1973 et «Masrah», 1996), ainsi que de plusieurs autres ouvrages, en arabe ou en français: recueils de poèmes, monographie, roman et récit.

N.S.