Sur son site électronique, la compagnie en question adopte comme slogan pour ce projet la transformation des « terres vierges » en « réseaux productifs ». Ce pauvre Liban, dont les villes et les quartiers sont quotidiennement défigurés par des projets immobiliers qui poussent dans tous les sens et qui souffre d'une urbanisation sans plan d'urbanisme, est-il devenu une « terre vierge » ? Ensuite, ce pays qui n'a cessé d'exporter la littérature, la culture et l'alphabet depuis des milliers d'années, ce pays qui ne cesse d'exporter ces têtes de génie, qui réussissent partout au monde dans les domaines de l'économie, de la médecine, du droit, et de la technologie, ce pays qui n'a cessé au cours des siècles d'émerveiller les visiteurs par la beauté de ses vestiges historiques, de sa nature et de son climat exceptionnel, est-il devenu aujourd'hui le pays qui importe des projets artificiels de villes désertiques qui, jadis, regardaient Beyrouth et les montagnes majestueuses qui longent la côte avec des yeux plein d'envie et de soif ?
N'aurait-il pas été plus judicieux de commencer plutôt par restaurer et mieux maintenir l'héritage historique, culturel et touristique dont nous disposons déjà ? Est-ce que l'Italie cherche aujourd'hui à bâtir des îles au large de son littoral pour attirer les touristes, ou bien se base-t-elle sur la grandeur de Rome et ce patrimoine romain qu'elle a si bien conservé ?
Monsieur le ministre du Tourisme Élie Marouni, un projet pareil ne fait que détruire la nature. Un secteur touristique ne peut se développer que sur des bases solides qui sont la stabilité, l'application de la loi, la protection du patrimoine historique, la protection de la nature et la lutte contre la déforestation.
C'est ainsi que nous serons en train de préserver de manière durable le tourisme au Liban !