« Le Liban doit rester neutre dans les conflits régionaux », affirme le ministre de l'Industrie

Le ministre de l’Industrie, Joe Issa-el-Khoury, a souligné samedi la nécessité que le Liban « reste neutre » dans la guerre entre l'Iran et Israël, alors que le Hezbollah a ouvertement affiché son rejet de la neutralité et son soutien à l'Iran dans sa guerre contre l'État hébreu.

S'exprimant sur les ondes de Radio Liban Libre, Joe Issa el-Khoury, a insisté sur « la nécessité pour le Liban de rester neutre dans les conflits régionaux », notant que « la position géographique et politique du Liban ne lui permet pas de mener des batailles au nom des autres ». Il a aussi estimé que « l’implication du Liban dans des paris erronés ne peut entraîner que des malheurs », appelant à « adopter la neutralité comme choix national rassembleur, garant de l’intérêt supérieur du pays ».  « Le commandement du Hezbollah doit revoir ses positions, notamment après la guerre qu'il a menée à partir du 8 octobre 2023 », a renchéri le ministre, estimant que ce conflit « n'a pas servi Gaza, mais a plutôt apporté des tragédies au Liban, en particulier dans le Sud, où il a causé des pertes humaines et matérielles et eu des conséquences négatives sur l'économie et l'infrastructure ».

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Saison touristique « affectée au Liban »

Abordant l'impact économique du conflit Iran-Israël, M. Issa el-Khoury a affirmé que « la saison touristique a été affectée par la guerre actuelle et certaines réservations ont été annulées à court terme ». Il a toutefois espéré que l'activité touristique se rétablisse si la guerre se termine avant la fin du mois de juin.

Le ministre a, dans ce contexte, espéré que « les conflits prennent fin et qu’une stabilité globale soit atteinte ». Il a aussi évoqué «les premiers signes de paix, comme la disposition du régime syrien à s’engager dans des projets de paix», appelant à « diffuser la culture de la paix au Liban, loin de l’attachement aux guerres ».

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Concernant le monopole de l'État sur les armes au Liban, sujet évoqué presque quotidiennement dans les milieux politiques et par les responsables depuis le début du mandat de Joseph Aoun, qui s'est engagé à atteindre cet objectif, le ministre a rappelé et soutenu la position du chef de l'État visant à établir un calendrier pour la remise des armes.

Le Hezbollah se tient « aux côtés de l'Iran »

Les propos du ministre interviennent alors que le Hezbollah continue d'afficher, par la voix de ses élus, son soutien à l'Iran. Deux jours après que le chef du parti chiite Naïm Kassem a affirmé qu'il agira comme « approprié » pour soutenir la République islamique, le député chiite Hassan Ezzeddine a souligné samedi que son parti se tenait aux côtés de l'Iran qui « n'a jamais abandonné le Liban ». « Aujourd'hui, nous sommes plus attachés à l'approche et à l'autorité du dirigeant Khamenei, et nous lui exprimons notre loyauté et notre grande confiance en sa sagesse, son courage et son leadership honorable », a-t-il poursuivi, alors que le guide suprême iranien est menacé de mort.

Des dizaines de manifestants ont affiché vendredi leur solidarité avec l'Iran dans la banlieue sud de Beyrouth et à Saïda (Liban-Sud), alors qu'Israël et le République islamique continuent de se livrer depuis une semaine à des attaques meurtrières sur fond de désaccord sur le nucléaire. Pendant ce temps, l'État hébreu poursuit ses frappes quasi-quotidiennes au Liban contre des membres présumés du Hezbollah, et maintient une présence au niveau de cinq points qu'il juge « stratégiques » dans le sud du pays.