Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Capitalisme oui, mais sauvage non !

Le capitalisme est une force de transformation extraordinaire. Il a permis l’innovation, la création de richesses, l’amélioration des conditions de vie. Mais quand il perd ses garde-fous, il devient un monstre incontrôlable, destructeur de sociétés, de nature et d’équilibres essentiels. Donald Trump, avec toute une partie de la classe politique qui l’imite ou l’admire, incarne la dérive dangereuse d’un capitalisme sans limites, sans règles et sans conscience.

La logique du profit immédiat, érigée en dogme absolu, a conduit Trump à des décisions catastrophiques. En économie, ses baisses massives d’impôts pour les plus riches et ses guerres commerciales absurdes ont creusé les déficits et fragilisé les classes moyennes. Sur le plan financier, la dérégulation effrénée a encouragé la spéculation et les comportements irresponsables, semant les germes d’une prochaine crise encore plus violente que celle de 2008.

En écologie, Trump a ignoré jusqu’aux alertes les plus basiques. Retrait des accords de Paris, démolition des normes environnementales, encouragement aux industries fossiles les plus polluantes : tout a été fait pour flatter des intérêts économiques de court terme, au prix d’un sacrifice inacceptable de l’avenir de la planète. Cette vision de la terre comme un simple stock de ressources à exploiter est non seulement archaïque, elle est suicidaire.

Sur le plan du droit, cette même mentalité sauvage a sapé les principes fondamentaux de la souveraineté des États et du droit international. En bafouant les accords, en méprisant les organisations multilatérales, Trump a creusé un fossé dangereux entre l’Amérique et le reste du monde. Ce n’est plus une question d’influence ou de leadership. C’est une question de survie du système international qui garantit encore, malgré ses défauts, une relative stabilité mondiale.

Le capitalisme sauvage promu par Trump et sa mouvance est devenu une menace systémique. Il détruit la confiance dans la démocratie, il creuse les inégalités à des niveaux explosifs, il dérègle les marchés financiers, il détruit la nature sans retour possible. Ce n’est pas le capitalisme qu’il faut condamner. C’est l’absence de règle, l’absence d’éthique, l’absence de limite qui en font une machine folle, lancée à pleine vitesse vers un mur.

Les États-Unis, en tant que première puissance du monde libre, ont une responsabilité historique. Ils doivent montrer l’exemple en respectant trois piliers essentiels. Respecter les institutions démocratiques et les contre-pouvoirs. Respecter la souveraineté des nations. Respecter le droit international, notamment en matière écologique, car la mer, la terre et l’air ne sont pas des réserves infinies de matières premières : ce sont des écosystèmes fragiles qui rendent la vie possible.

Le capitalisme sauvage a ses limites. Juridiques, économiques, financières, écologiques. Persister dans cette voie mènera inévitablement à des déséquilibres majeurs : effondrement des chaînes logistiques, chaos économique, crise financière globale, dégradation irrémédiable de l’environnement. Et derrière tout cela, la perte progressive de nos libertés démocratiques, puis, si rien n’est fait, de la vie organisée sur terre elle-même. Le choix est clair : un capitalisme régulé, éthique, respectueux de la nature et de la démocratie. Ou le chaos.

Quelques exemples des erreurs de Trump au cours de son premier mandat et les risques possibles au cours de son second mandat dans certains domaines.

La démocratie : sous Trump 1.0, délégitimation des élections et

attaque contre le Capitole avec pour conséquence l’érosion de la confiance dans les institutions démocratiques. Sous Trump 2.0, risque de concentration excessive du pouvoir exécutif.

Droit interne : sous Trump 1.0, pressions sur la justice, attaques contre les médias libres avec pour conséquence l’affaiblissement des contre-pouvoirs et des institutions. Sous Trump 2.0, l’instrumentalisation de la justice contre les opposants.

Droit international : sous Trump 1.0, retrait des accords de Paris, mépris du droit international, avec pour conséquence un isolement diplomatique et une perte d’influence mondiale. Sous Trump 2.0, un unilatéralisme exacerbé et des tensions globales.

Droit de la mer et des terres : sous Trump 1.0, refus de régulations écologiques et exploitation excessive, avec pour conséquence une destruction irréversible des écosystèmes marins et terrestres. Sous Trump 2.0, risque de pillage accéléré des ressources naturelles.

Économie : sous Trump 1.0, baisses d’impôts pour les riches, guerres commerciales désordonnées, avec pour conséquences des déficits publics massifs et un accroissement des inégalités. Sous Trump 2.0, risques de crise économique globale par isolement.

Finance : sous Trump 1.0, dérégulation bancaire irresponsable, avec pour conséquence une vulnérabilité accrue aux crises financières. Sous Trump 2.0, risque systémique majeur pour l’économie mondiale.

En conclusion, le capitalisme, loin d’être une force intrinsèquement néfaste, peut et doit être une source d’innovation et de prospérité durable. Mais il est impératif de lui imposer des règles, des limites et une éthique qui préservent non seulement les équilibres sociaux et économiques, mais aussi la planète elle-même. La dérive du capitalisme sauvage incarnée par des leaders comme Donald Trump est un avertissement. Une fois débridé, ce système déshumanise, fragilise et met en péril les fondements de notre société. Nous avons la responsabilité collective de rétablir un équilibre, d’incarner un modèle de capitalisme respectueux des institutions, des droits humains et de l’environnement, tout en restant fidèles à des valeurs démocratiques fondamentales. Car la question n’est pas de savoir si le capitalisme doit exister, mais dans quelle mesure nous pouvons le réguler afin qu’il serve le bien commun, plutôt que de nous conduire tous vers le chaos. L’heure est venue de choisir un capitalisme éthique, visionnaire et régulé avant qu’il ne soit trop tard.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes. 

Le capitalisme est une force de transformation extraordinaire. Il a permis l’innovation, la création de richesses, l’amélioration des conditions de vie. Mais quand il perd ses garde-fous, il devient un monstre incontrôlable, destructeur de sociétés, de nature et d’équilibres essentiels. Donald Trump, avec toute une partie de la classe politique qui l’imite ou l’admire, incarne la dérive dangereuse d’un capitalisme sans limites, sans règles et sans conscience. La logique du profit immédiat, érigée en dogme absolu, a conduit Trump à des décisions catastrophiques. En économie, ses baisses massives d’impôts pour les plus riches et ses guerres commerciales absurdes ont creusé les déficits et fragilisé les classes moyennes. Sur le plan financier, la dérégulation effrénée a encouragé la spéculation et les...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut