Le président du Parlement et chef du mouvement Amal Nabih Berry prenant la parole au cours d'un événement religieux à Aïn el-Tiné. Photo d'archives tirée du compte Flickr du Parlement
Le président du Parlement libanais Nabih Berry a estimé que les municipales à Beyrouth ont prouvé que le duo Amal-Hezbollah, qui s'est allié à plusieurs partis politiques, est un tandem « national » et non pas « chiite ».
Malgré les profondes divergences politiques avec des partis comme les Forces libanaises (FL), le tandem chiite faisait partie d’une large alliance composée de la majorité des partis politiques du pays, « Beyrouth nous unit », une liste qui devait assurer l’élection au conseil municipal de Beyrouth de 12 chrétiens et de 12 musulmans, comme le veut la coutume depuis une trentaine d’années. Cette liste semble avoir pris le dessus dans la capitale. Mais celle baptisée « Beyrouth t’aime », qui bénéficie du soutien du député Nabil Badre, de la Jamaa islamiya (et du courant du Futur), a pu faire élire au moins un de ses membres, Mahmoud el-Jamal, au conseil municipal. Une percée qui a ébranlé les équilibres politiques et confessionnels au sein du conseil. En effet, le général a obtenu son siège au détriment d’Élie Andréa, le vice-président du conseil municipal sortant, réputé proche du métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi. De fait, la parité islamo-chrétienne, chère au camp chrétien, n’est plus de mise pour la première fois depuis 1998, puisque 13 des conseillers municipaux élus sont musulmans (9 sunnites, 3 chiites et un druze), contre 11 chrétiens.
« Nous avons rempli notre devoir aux élections municipales à Beyrouth et avons assuré un certain équilibre, à tel point qu'il ne faut plus nous qualifier de tandem chiite, mais de tandem national », s'est cependant félicité M. Berry dans un entretien accordé à al-Modon et publié mardi.
Quid des législatives ?
Il a cependant fait savoir que la donne sera différentes aux prochaines législatives prévues en 2026. « À Beyrouth, nous avons réuni des courants opposés, mais aux législatives, la scène sera différente et ils seront inévitablement séparés », a-t-il précisé, dans une référence à l'alliance conjoncturelle avec les Forces libanaises. « La Békaa parle d'elle-même, car tous les villages se sont prononcés en faveur du tandem national », a-t-il par ailleurs indiqué. Lundi soir, le ministère de l'Intérieur a publié les résultats des municipales à Beyrouth et dans le caza du Hermel, après ceux de Rachaya et de la Békaa-Ouest.
Concernant la tenue du dernier volet des municipales au Liban-Sud prévu samedi, Nabih Berry a noté que « les yeux restent rivés sur Israël, de peur qu'il ne commette une nouvelle bêtise », dans une référence aux attaques israéliennes qui se poursuivent malgré le cessez-le-feu conclu le 27 novembre. « Nous participerons aux élections dans le Sud quoi qu'il arrive et quel que soit le prix », a-t-il assuré. « L'atmosphère sera essentiellement consensuelle, nous avons travaillé pour y parvenir », a-t-il conclu.
Le ministre de l'Intérieur Ahmad Hajjar avait affirmé il y a quelques jours à L'OLJ avoir « mené des contacts avec les pays garants du cessez-le-feu pour que les élections se déroulent normalement » dans le Sud.
Que le tandem s'estime heureux que les autres composantes aient accepté de s'associer a eux cette fois. Le pays sort d'une épreuve destructrice et le publique du tandem panse encore ses blessures et n'est pas au courant de la réalité sur le terrain. A ce jour le Hezbollah n'a pas enterré tous ces morts et n'a pas les moyens de fiancer et compenser les pertes provoquées. Son règne par la terreur est terminé. Pour les législatives se sera autre chose et je doute que le tandem puisse préserver tous les sièges chiites cette fois. Il vont être surpris du résultat.
09 h 31, le 21 mai 2025