
Un véhicule devant des bâtiments détruits par des frappes israéliennes à Ramiyé au Liban-Sud, le 5 mars 2025. Mahmoud Zayyat/AFP
Alors que l'armée israélienne a bombardé plusieurs régions du Liban-Sud et un bâtiment de la banlieue sud de Beyrouth ce vendredi 28 mars, en représailles à des tirs de roquettes en provenance du Sud, nous vous proposons la relecture de cet article, initialement publié en date du 22 mars 2025.
Alors que des attaques aériennes israéliennes ont atteint samedi 22 mars au matin plusieurs villages du Liban-Sud, suite au premier tir de roquette en direction d'Israël depuis plus de trois mois, plusieurs habitants du Sud ont affiché leur volonté de rester dans leurs villages malgré cette nouvelle poussée de fièvre.
En représailles aux trois roquettes tirées et interceptées au-dessus de Metulla, Israël a bombardé au moins six villages du Sud et 18 autres sites dans la région, tuant et blessant plusieurs personnes dans le village de Touline (Marjeyoun).
« La guerre n'a pas cessé »
« Ce qui s'est passé a été rapide et soudain. La vie était ordinaire dans le village lorsqu'une énorme explosion a été entendue. Des éclats d'obus et des pierres ont été dispersés partout. Les cris se sont superposés au bruit des sirènes d'ambulance », raconte Ahmad Salloum, originaire de Touline. « La guerre contre le Liban n'a pas cessé, elle est juste un peu moins intense qu'avant, mais elle se poursuit », a-t-il ajouté.
Bien qu'Israël et le Liban aient conclu un accord de cessez-le-feu fin novembre, après plus de 13 mois de conflit, les attaques israéliennes se poursuivent dans plusieurs régions du pays contre des combattants présumés du Hezbollah.
« L’État doit agir, la situation ne peut pas rester ainsi. Chaque jour, il y a des meurtres, des destructions et des raids. Pourquoi l'armée libanaise ne répond-elle pas aux attaques ? », s'est demandé Salloum. Malgré la recrudescence des tensions, ce dernier semble déterminé à rester dans le Sud. « Il est vrai que j'ai eu peur, mais cela ne me poussera pas à fuir à nouveau. Après tout, où que nous allions, nous sommes en danger », estime-t-il.
Les enfants terrorisés
Hussein, un autre habitant de Touline, nous affirme qu'aucun habitant n'a quitté le village, malgré la brutalité du raid qui l'a visé. « Il est difficile de quitter sa maison. Les habitants continueront à endurer la peur jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus la supporter », a-t-il souligné à L'Orient Today.
De son côté, le président du conseil municipal de Touline, Malek Awali, a affirmé que si les habitants sont en colère et inquiets de ce qui s'est passé, ils restent « déterminés à rester dans le village ».
Même son de cloche du côté de Nawal, une enseignante originaire du village de Jbaa dans la région de l'Iqlim al-Touffah. « Les frappes aériennes d'aujourd'hui étaient partout autour de nous. L'intensité des explosions a secoué les maisons et le bruit des frappes a terrorisé les enfants », a-t-elle déploré. « Mes deux enfants et moi nous sommes réfugiés dans une pièce située en-dessous de la maison, mais nous savions que cela ne nous protégerait pas de la force des missiles », a-t-elle poursuivi. « J'ai pensé à quitter le village, mais où irions-nous ? Malgré mes craintes pour les enfants, je ne quitterai plus jamais ma maison », a-t-elle conclu.
C'est courageux de rester et ce serait plus courageux encore s'ils bottaient les barbus hors de cette région, ceux qui ont vendu la victoire divine en récoltant des destructions et une défaite sanglante.
19 h 21, le 28 mars 2025