
Le député de Baalbeck-Hermel, Ghazi Zeaïter. Photo ANI
Le député de Baalbeck-Hermel Ghazi Zeaïter a appelé vendredi l'État à protéger les Libanais présents en Syrie et ceux vivant dans les villages frontaliers exposés aux violences transfrontalières qui ont éclaté en fin de semaine dernière entre des clans libanais, dont la famille Zeaïter, et les nouvelles forces de sécurité syriennes (ex-Hay'at Tahrir el-Cham HTC).
Ces propos du parlementaire chiite, membre du groupe du mouvement Amal, tenus lors d'une conférence de presse à Baalbeck, font suite à la mort de son neveu, Khodr Karam Zeaïter, qui a été enlevé à son domicile dans l'un des villages frontaliers sur le territoire syrien, avant d'être tué par des membres des forces syriennes.
« Groupes terroristes »
« Khodr Karam Zeaïter, comme les autres martyrs tombés lors de ces affrontements, a été tué par des groupes armés terroristes », a-t-il dénoncé. Et d'ajouter : « Il a été enlevé de chez lui, alors qu’il n’était impliqué dans aucune activité. Il vivait dans la maison de sa famille, héritée depuis des décennies. Pendant sa captivité, nous avions reçu des promesses de sa libération sous quelques jours, lors des contacts établis avec les parties se présentant comme responsables dans la région ». Trois autres personnes, membres de la famille Jaafar, ont par ailleurs été tuées, alors que plus d'une dizaine ont été blessées et hospitalisées.
Le député a également qualifié cette opération menée contre les villages peuplés de longue date par des familles libanaises de « massacre », tandis que Damas indique intervenir contre des « contrebandiers » accusés d'être liés à des activités de trafic en tout genre, notamment « d'armes et de stupéfiants », et d'être « affiliés au Hezbollah ».
M. Zeaïter a ainsi annoncé avoir été mandaté par les habitants des zones frontalières pour transmettre leurs préoccupations au président de la Chambre des députés et chef de file du mouvement Amal, Nabih Berry, afin que ce dossier soit porté au président libanais Joseph Aoun et discuté avec les autorités syriennes.
« Violation de la souveraineté libanaise »
Lors de sa prise de parole, Ghazi Zeaïter a notamment rappelé que plus de 20 villages syriens abritent des Libanais depuis plus de 130 ans. « Différentes communautés (sunnites, chiites et chrétiens) y cohabitent sans tensions », a-t-il déclaré, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Il a par ailleurs rejeté l’argument du contrôle des frontières comme justification aux violences, affirmant que « des massacres, destructions de maisons et enlèvements » sont commis sous ce prétexte, avant de souligner que l’armée libanaise a la responsabilité de sécuriser la frontière et que « ni Amal ni le Hezbollah ne couvrent les contrebandiers ».
M. Zeaïter a ensuite mis en garde contre un « déplacement forcé » et un « crime continuel » contre les résidents libanais de ces villages situés à cheval entre les territoires syriens et libanais et a appelé les autorités syriennes à assumer leur rôle. « Certaines localités libanaises ont été bombardées par des groupes armés affiliés à Hay’at Tahrir al-Cham. Cela est une violation inacceptable de la souveraineté libanaise. Il est du devoir de l'État de défendre les terres appartenant aux Libanais en Syrie », a-t-il dit.
Le parlementaire a souligné l’importance du maintien des relations historiques entre les tribus et familles libanaises et syriennes, rejetant toute tentative de division confessionnelle. Il a également dénoncé des influences étrangères qui cherchent à attiser les tensions et a mis en garde contre des agendas internationaux visant à déplacer les populations locales.
M. Zeaïter a enfin déclaré que l’occupation israélienne constitue une menace pour la région, notamment en Syrie, où Israël chercherait à s’étendre. Il a conclu en réaffirmant son engagement pour la protection des populations et des territoires, plaidant pour une coopération entre le Liban et la Syrie afin de garantir la stabilité et la sécurité des Libanais des zones frontalières.
Il se rappelle qu’il existe un Etat libanais, normal car son neveu est décédé. Qu’en est-il des neveux décédés par l’explosion du port de beyrouth ? Ce type, notoirement corrompu, avait refusé de comparaître devant le juge, comme si la justice n’existait pas. C’était le règne des voyous et des armes. Les choses ont changé et ceux qui ont piétiné les institutions les réclament maintenant.
06 h 43, le 15 février 2025