
Le secrétaire général du Courant du Futur et neveu de Rafic Hariri, Ahmad Hariri (d) lors d'un événement du parti à Minié, au Liban-Nord, le 9 février 2025. Photo ANI
Le secrétaire général du Courant du Futur, Ahmad Hariri, a appelé à une participation « massive » à la commémoration des 20 ans de l'assassinat de son oncle Rafic Hariri, le 14 février 2005, dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. Cette cérémonie doit avoir lieu vendredi au mausolée de la mosquée Mohammed el-Amine, dans le centre-ville de Beyrouth.
Il s'exprimait en marge d'une tournée à Minié dans l'agglomération de Tripoli, chef-lieu du Liban-Nord, au cours de laquelle il a rencontré Ahmad Kheir, député sunnite de la Modération nationale, ainsi que d'autres acteurs locaux dans les domaines politique, social et religieux, selon un communiqué cité par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Ahmad Hariri a souligné à cette occasion « l'importance de l'unité nationale et de la coopération commune entre tous les courants de la région ». Il a estimé qu'une forte participation à la cérémonie apportera un « soutien supplémentaire au message national que portait Rafic Hariri ». Il a aussi exprimé l'espoir que cet anniversaire « sera une plateforme pour la réconciliation nationale et le travail de reconstruction de l'État », rappelant que Rafic Hariri était originaire de Minié.
Le fils de Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, vit hors du Liban et a officiellement suspendu toute activité politique en 2022. Il est attendu au Liban pour la commémoration.
Prisonniers islamistes
Le secrétaire général du Courant du Futur a aussi estimé que la question de l'amnistie des détenus islamistes dans les prisons libanaises était « épineuse » et qu'elle devrait constituer une priorité pour le mandat du président Joseph Aoun, « afin de leur rendre justice et de lever l'injustice qui leur a été infligée ».
Cette affaire a été remise sur le tapis après la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre dernier et la prise du pouvoir à Damas par une coalition de rebelles islamistes conduite par le groupe Hayat Tahrir el-Cham, aujourd'hui dissoute. Il y a une semaine, le Courant du Futur avait appelé ses sympathisants à ne pas se joindre à des rassemblements préalables à la grande marche prévue le 14 février prochain.
Le discours d'Ahmad Hariri tranche avec les attaques lancées dimanche par un autre député sunnite du Bloc de la Modération nationale, Walid Baarini, qui a de nouveau chargé le Premier ministre Nawaf Salam. Au lendemain de la formation du gouvernement, l'élu a reproché à l'ancien juge à la Cour internationale de justice de ne pas avoir inclus de ministres représentant le Akkar et membres de son groupe parlementaire.
Au début du mois, Ahmad Hariri avait appelé ses partisans à « se préparer » pour les élections législatives de 2026, évoquant un scrutin qui devrait marquer selon lui une « étape-clé » pour le retour du Courant bleu en politique.
Saad Hariri n'a pas la trempe d'un homme d’état. Il serait dangereux de tabler, une fois encore, sur un cheval perdant. Un lâche sera toujours un lâche. Les Libanais doivent tourner la page Hariri et passer a autre chose de plus tangible, de plus sure et de plus crédible.
08 h 30, le 12 février 2025