
Le député de la Modération nationale Walid Baarini lors d'une conférence de presse à Abdé, dans le Akkar au Liban-Nord, le 9 février 2025. Photo envoyée par notre correspondant Michel Hallak
« La marginalisation du Akkar continue, rien n'a changé. » Le député du Bloc de la Modération nationale Walid Baarini a de nouveau chargé le Premier ministre Nawaf Salam dimanche, au lendemain de la formation du gouvernement, advenue au Liban après plus de trois semaines de tractations politiques.
« Nawaf Salam se comporte de manière sélective, il se soumet à des parties bien précises et opère un coup de force contre tous les députés sunnites », a fustigé M. Baarini, membre d'un Bloc constitué principalement de sunnites soutenus par d'anciens partisans du Courant du Futur de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui a officiellement arrêté toute activité politique en 2022. « L'absence de représentation du Akkar est inacceptable », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Abdé, dans le Akkar.
« Mépris » affiché
Walid Baarini a ainsi insisté sur « le mépris » affiché selon lui par les responsables. « Les chiites ont eu ce qu'ils voulaient, les sunnites ont été exclus. C'est dangereux pour le pays », a-t-il dénoncé en affirmant que M. Salam « n'a pas convié les députés sunnites » aux tractations avant de constituer son cabinet. « Nous avons forcé notre passage vers le Premier ministre désigné, et son attitude a été de nous marginaliser », a ajouté le député.
Il a ensuite appelé à corriger le tir « en menant des projets stimulants au Akkar, comme l'aéroport de Qleyaat et ses infrastructures », un dossier souvent évoqué par les forces d’opposition au Liban. Celles-ci estiment que l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), seul aérodrome civil au Liban situé dans la banlieue sud de la capitale, se trouve sous l’influence du Hezbollah, et que, à ce titre, il fait régulièrement l’objet de menaces israéliennes et de boycott de la part de compagnies étrangères. Elles appellent ainsi à investir dans d'autres aéroports civils dans le pays.
« Demander le fédéralisme ne veut pas dire que nous ne nous plaçons pas sous l'accord de Taëf et sous l'État, et nous réclamons la décentralisation élargie », a ajouté M. Baarini, qui a prévenu : « Nous accordons un délai au gouvernement, mais nous ne nous tairons pas sur l'injustice faite au Akkar. »
Avant l'annonce de la formation du gouvernement, M. Baarini s'en était déjà pris au nouveau Premier ministre. Il avait dénoncé une « marginalisation » de son bloc parlementaire dans les tractations pour la composition du nouveau cabinet. Même si le nouveau gouvernement comporte des ministres sunnites, ceux-ci ne proviennent pas des différents blocs parlementaires sunnites de la Chambre, comme la Modération nationale mais aussi l'Entente nationale, les sunnites proches du Hezbollah.
Ce discours nous rappellentceux des opposants à M. Rafic Hariri qui s’était saigné et a payé de sa vie pour élever le pays au rang des pays civilisés.Ce sont les mêmes qui combattent M. Salam en l’accusant de tous les maux alors qu’ilfait tout son possible pour sortir le pays de son enfer. Les oiseaux de mauvaise augure trouvent toujours des poux chez les autres alors qu’ils sont loin d’être irréprochables du désastre dans lequel se trouve notre pays. Ils étaient où lorsque le HB et les Assad plaçaient leurs pions? Ils avaient oubliés leurs revendications communautaires pendant des décennies e
10 h 37, le 10 février 2025