
Ahmad Hariri s'adressant à des partisans du Futur lors d'une rencontre à Ersal, samedi. Photo envoyée par notre correspondante Sarah Abdallah
Ahmad Hariri, secrétaire général du Courant du Futur, parti actuellement en retrait de la scène politique libanaise depuis une annonce en ce sens faite il y a trois ans par le leader sunnite et ex-Premier ministre Saad Hariri, a appelé ses partisans à « se préparer » pour les élections législatives de 2026. Un scrutin qui devrait marquer selon lui une «étape clé» pour le retour du Courant bleu en politique, selon lui.
Lors d'une cérémonie partisane à Katermaya dans le Chouf, au sud de Beyrouth, en amont de la 20e commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri, ancien Premier ministre et père de Saad, Ahmad Hariri a estimé que les 20 années écoulées depuis l'attentat à Beyrouth « ont été difficiles pour tout le monde ». Toutefois, les événements des quatre derniers mois, notamment l'élimination par Israël de hauts responsables du Hezbollah et surtout la chute du régime syrien, « ont rendu justice au martyr » Rafic Hariri, selon lui. Dans ce cadre, « les manifestations du 14 février doivent également être une célébration de la chute du régime Assad », accusé d'être impliqué dans son assassinat.
« Avec Saad Hariri, nous reviendrons »
« Rien ne peut toutefois protéger le Liban mieux que l'édification d'un État véritable, qui respecte la volonté du peuple », l'application de la Constitution et le monopole des armes aux mains de l'État et de l'armée libanaise, a lancé M. Hariri, dans une allusion claire à l'arsenal du parti chiite.
Saluant le début d'une « nouvelle ère avec l'élection » du président Joseph Aoun, il a appelé à la formation d'un gouvernement qui « soit capable de faire face à la crise socio-économique et d'organiser les élections municipales (notamment prévues avant mai 2025, ndlr) et surtout les législatives de 2026. Dans ce contexte, il a affirmé que ce scrutin sera « une étape clé pour le retour du Courant du Futur sur la scène politique (...) Alors préparez-vous, a-t-il lancé à des dizaines de partisans. Avec Saad Hariri, nous reviendrons à la vie politique, plus forts, si Dieu le veut ».
Comme chaque année, Saad Hariri, ancien Premier ministre, entreprendra une visite à Beyrouth pour la commémoration de l’assassinat de son père le 14 février. Sauf que son passage cette fois-ci, qui survient dans un contexte radicalement différent et en plein changement géopolitique majeur dans la région, pourrait se prolonger. L’Orient-Le Jour avait appris de source informée que le leader sunnite a rappelé ses proches conseillers et les membres de son équipe jadis chargée de sa campagne électorale, pour préparer le terrain en vue des législatives de mai 2026. Depuis quelques années, des informations similaires ont accompagné ses escales beyrouthines avec, à chaque fois, le souhait populaire de le voir intégrer de nouveau la scène politique, suite à son retrait en janvier 2022 et son départ pour les Émirats arabes unis.
Le « camp arabe, une source de bonnes choses pour le Liban »
Le neveu de Rafic Hariri a encore salué « le retour des pays arabes » au Liban, « en tête desquels l’Arabie saoudite », ce qui augure d'un « nouvel élan » et de « bonnes perspectives ». « Le camp arabe a toujours été une source de bonnes choses pour le Liban, contrairement au camp iranien qui n’a apporté que destruction et rancœur entre les peuples de la région », a-t-il dit, appelant sans le nommer le Hezbollah et ses alliés à « revenir dans le giron du Liban et préserver la paix et la Constitution ».
Ahmad Hariri s'est également rendu en soirée dans la localité de Ersal (Békaa), où il a déclaré : « Bachar el-Assad est parti. Nous, nous revenons ». Il a félicité Ahmad el-Chareh pour son accession au pouvoir à Damas et appelé les habitants de Ersal à participer aux manifestations prévues le 14 février pour « célébrer la chute du régime Assad et la libération de la Syrie de sa tyrannie ».
Il a ajouté que le discours de Saad Hariri le 14 février « reflétera les aspirations de la prochaine étape et confirmera que la modération restera la lumière qui guidera le Courant du Futur », dans des déclarations rapportées par l'ANI (Agence nationale d'information, officielle). « Soyez prêts à retourner à nos racines et à retrouver notre position naturelle dans l'équation nationale et au sein de notre peuple », a-t-il dit en s'adressant aux habitants.
La visite à Beyrouth, le 23 janvier, du ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, marquait le come-back saoudien au Liban, après une prise de distance en 2016 dans la foulée du bras de fer qui opposait l'Arabie saoudite à l’Iran. Le prince ben Farhane était le premier responsable saoudien de haut niveau à se rendre à Beyrouth depuis 2010. L'ambassade des Émirats arabes unis avait, elle, rouvert le 24 janvier après quatre ans de fermeture.
Espérons que lors de ces prochaines législatives, les libanais sauront donner une bonne leçon à tous les traîtres qui les ont menés à l’abattoir en leur promettant des lendemains qui chantent. On entend que les coassements des corbeaux depuis,leur arrivée au pouvoir. Il serait temps que tous les libanais se réveillent et choisissent enfin leurs dirigeants en fonction de leur patriotisme, leur compétence et non des promesses fallacieuses avec lesquelles ils comptent les acheter comme ils ont toujours fait.
14 h 21, le 03 février 2025