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Politique - Présidentielle au Liban

Pour son premier jour de mandat, Aoun enchaîne les réunions et convoque les députés

Les consultations parlementaires contraignantes pour désigner un Premier ministre se tiendront lundi.

Pour son premier jour de mandat, Aoun enchaîne les réunions et convoque les députés

Le président libanais Joseph Aoun (g.) recevant à Baabda le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, le 10 janvier 2025. Photo X / LebanesePresidency

Au lendemain de son élection, le nouveau président libanais Joseph Aoun a dû se plier à un agenda chargé : une réunion avec le chef du gouvernement démissionnaire Nagib Mikati en début de journée, et une autre avec le patriarche maronite Béchara Raï en fin d'après-midi.

Entre les deux, le chef de l'État a reçu deux premiers représentants de pays étrangers, le président chypriote Nikos Christodoulidès, et le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani. Le président Aoun a enfin pris sa première décision en tant que chef d'État en fixant à lundi la date des consultations parlementaires contraignantes, en vue de la désignation d'un nouveau Premier ministre, a annoncé le Palais de Baabda.

Au cours de ces consultations avec les différents groupes parlementaires et députés, le chef de l’État prendra leur avis sur la figure qu'ils souhaitent voir présider le futur gouvernement et désignera à la fin des consultations le nouveau Premier ministre. Il entamera ses réunions à 8h en recevant le président du Parlement, Nabih Berry.

La visite de Nagib Mikati a été l'un des premiers temps forts de la journée du nouveau président. À la fin de l'audience, le chef de l'exécutif a affirmé à la presse avoir évoqué avec le chef de l’État « la situation dans le Sud et la nécessité pour l'ennemi israélien de se retirer » du territoire libanais et de « cesser ses violations » du cessez-le-feu. « Nous sommes devant un nouveau chantier pour sauver le Liban », a encore lancé le Premier ministre.

Nouvelle phase, en particulier au sud du Liban

Revenant en outre sur la déclaration du président concernant le monopole des armes aux mains de l'État et l'application totale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, M. Mikati a affirmé : « Attendons-nous du président qu’il dise que les armes doivent être accessibles à tous ? » « Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle phase, qui est notamment initiée au Liban-Sud et en particulier au sud du Litani, d'où seront retirées toutes les armes », a-t-il lancé. « Il faut retirer les armes et garantir la présence de l’État sur tout le territoire libanais, en rétablissant la stabilité, à partir du Liban-Sud », a-t-il insisté.

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Quelles sont les prochaines étapes pour le président Joseph Aoun ?

« Le président Aoun a demandé au gouvernement de continuer à expédier les affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet », a-t-il ajouté. Il a précisé que depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022, « le Conseil des ministres s'est réuni 60 fois, a adopté plus de 1 211 décisions et publié plus de 3 700 décrets ». « Toutes les mesures que nous avons prises visaient à maintenir le fonctionnement de l’État et à gérer ses affaires », s'est-il justifié alors que certaines factions politiques, notamment le Courant patriotique libre, ont accusé M. Mikati d'outrepasser ses prérogatives en prenant des décisions qui auraient nécessité un président en exercice.

Les « efforts » du gouvernement Mikati

Le gouvernement de Nagib Mikati est considéré comme sortant depuis les élections législatives de mai 2022. Après le scrutin, M. Mikati avait à nouveau été désigné Premier ministre par le chef de l’État d'alors, Michel Aoun, mais les deux hommes n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur la formation de la nouvelle équipe ministérielle. A la fin de son mandat présidentiel, le cabinet était resté chargé des affaires courantes, dans l'attente d'un nouveau président et du lancement d'une nouvelle procédure de désignation d'un Premier ministre.

De son côté, le président Aoun a remercié Nagib Mikati pour ses « efforts » et ceux de son gouvernement pendant la période de vacance présidentielle, lui demandant, comme évoqué par le Premier ministre sortant, de continuer à expédier les affaires courantes jusqu'à la mise sur pied d'une nouvelle équipe ministérielle.

Le soutien de l'UE

Joseph Aoun a en outre reçu son prédécesseur, Michel Aoun, ainsi que son homologue chypriote, Nikos Christodoulidès, premier chef d'État à lui rendre visite. Selon un communiqué publié par Baabda, le président chypriote a assuré Joseph Aoun du soutien de son pays au Liban « dans tous les domaines » et exprimé sa volonté de renforcer la coopération bilatérale. Il a également invité le président libanais à se rendre à Chypre « lorsqu'il le jugera possible » et annoncé son intention de le convier à la réunion du Conseil de l'Europe en mars prochain.

Les présidents de Parlement des 46 États membres du Conseil de l'Europe, ainsi que ceux de plusieurs pays partenaires et observateurs, doivent se réunir à Strasbourg les 20 et 21 mars 2025 pour un grand sommet parlementaire européen. Le président Aoun a exprimé sa gratitude pour « la visite du président chypriote au deuxième jour de sa présidence », qu’il a qualifiée de message d’espoir pour tous les Libanais. Il a également abordé les besoins du Liban dans divers domaines, notamment le soutien économique et l’aide aux forces armées libanaises.

La situation au Liban-Sud a été au cœur des discussions, tout comme l’importance d’un soutien européen accru, « une fois que le gouvernement sera formé et aura commencé le travail ».

Le chef de la diplomatie italienne

La visite du ministre italien des Affaires étrangères, tout juste arrivé de Damas, a été un autre temps fort de la journée, à laquelle son homologue libanais a également participé. « J'ai transmis les salutations du président italien et du gouvernement au président de la République, le général Aoun. Cette élection est une étape fondamentale et très importante, non seulement pour le Liban mais aussi pour la région du Moyen-Orient », a déclaré Antonio Tajani au cours de la rencontre à Baabda, selon un communiqué du palais.

« Il est crucial d'avoir un président libanais doté de sagesse et de crédibilité pour la sécurité de la région. Le cessez-le-feu, après la guerre qui a causé d'importants dégâts au Liban, doit être renforcé, et l'Italie jouera un rôle-clé, notamment par l'intermédiaire de la Finul », a-t-il ajouté. Antonio Tajani a également souligné que cette élection représente une « garantie pour la stabilité du Liban, qui est essentielle pour l'Italie », et qu'elle pourrait servir de base à un renforcement de la coopération bilatérale. « Le Liban pourra désormais jouer le rôle qu'il mérite dans cette région méditerranéenne, et l'Italie poursuivra sa mission de soutien à l'armée libanaise », a-t-il affirmé.

Le président Aoun de son côté a remercié l'Italie pour son soutien constant au Liban, notamment par sa participation à la Finul, et a assuré que des efforts sont continuellement déployés pour garantir la sécurité et la stabilité au Liban-Sud.

En marge de cette visite, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a également exprimé son soutien au nouveau président libanais : « Je suis convaincue que le président Aoun sera un dirigeant digne de confiance et faisant autorité pour le Liban, une nation amie de l'Italie à laquelle nous sommes liés par des liens historiques et profonds », a déclaré Mme Meloni dans un communiqué.

Visite à Bkerké

En fin de journée, Joseph Aoun s'est rendu à Bkerké pour s'entretenir avec le patriarche maronite Béchara Raï. Selon un communiqué de Bkerké, le patriarche a félicité le nouveau président et l'a appelé à réaliser les objectifs qu'il a énumérés dans son discours prononcé jeudi, dans lequel il a annoncé une « nouvelle ère pour le pays ». « La joie du peuple libanais pour votre élection reflète leur confiance en votre personnalité d'une part et vos positions nationales qu'ils ont expérimentées dans les différentes tâches que vous avez reçues, en particulier pendant le commandement de l'armée », a déclaré le patriarche.

Le nouveau président a par ailleurs reçu de nombreux messages de félicitations. Du Liban, il a été félicité par l'ancien chef de l’État Michel Sleiman, le chef du courant des Marada et ancien candidat à la présidentielle Sleiman Frangié et le mufti de la République Abdellatif Deriane. Sur la scène internationale, le roi de Jordanie Abdallah II, le président palestinien Mahmoud Abbas, l'ont également contacté pour le féliciter et il a reçu des messages de la part du roi Salmane d'Arabie saoudite, de son fils le prince héritier Mohammad ben Salmane, et du président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Enfin, le chef du parti Kataëb Sami Gemayel a salué l'élection de Joseph Aoun, qu'il a qualifiée de « nouvelle page de l’histoire du Liban », estimant que son discours d'investiture, dans lequel il s'est notamment prononcé avec vigueur sur le monopole des armes aux mains de l’État, était « inédit ». 

Au lendemain de son élection, le nouveau président libanais Joseph Aoun a dû se plier à un agenda chargé : une réunion avec le chef du gouvernement démissionnaire Nagib Mikati en début de journée, et une autre avec le patriarche maronite Béchara Raï en fin d'après-midi.Entre les deux, le chef de l'État a reçu deux premiers représentants de pays étrangers, le président chypriote...
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Ce n est pas mikati qui sauvera le liban Il n a jamais rien fait dans son mandat a part se courber devant les barbus

Robert Moumdjian

06 h 52, le 11 janvier 2025

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Commentaires (1)

  • Ce n est pas mikati qui sauvera le liban Il n a jamais rien fait dans son mandat a part se courber devant les barbus

    Robert Moumdjian

    06 h 52, le 11 janvier 2025

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