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Nos Lecteurs ont la Parole

Gare à l’échec de l’élection présidentielle du 9 janvier

Pour faire une approche rationnelle de cette échéance, il faudrait bien comprendre ce qui se passe en Syrie, ainsi que la terrible situation dans laquelle se trouve « l’axe de la résistance », y compris la République islamique d’Iran.

La situation en Syrie

Il est faux d’affirmer que la situation en Syrie est sous le contrôle d’islamistes daechistes, ou que les contradictions entre les partis rebelles syriens vont exploser, ou que l’évolution de la situation en Syrie est assombrie par l’incertitude, ou que le danger que l’État islamique est imminent, ou que le sort des Kurdes est inconnu, ou que le sort des chrétiens est flou, ou que les druzes de Syrie voudraient faire partie intégrante d’Israël (un vœu pieux israélien infondé), ou que les alaouites sont en danger.

Selon les nouvelles en provenance de Syrie et selon mes propres informations, ce tableau sombre ne reflète pas la réalité.

Il est naturel que le gouvernement intérimaire soit dirigé par el-Bachir, car « Hay’at Tahrir el-Cham », dirigé par Ahmad el-Chareh (anciennement connu sous le nom d’Abou Mohammad el-Jolani), est doté d’une expérience administrative dans la région d’Idlib. En outre, le mandat de ce gouvernement expire le 1er mars et sa mission se limite à reprendre en main les institutions étatiques du gouvernement Assad et à y conduire les affaires courantes afin qu’il n’y ait pas de vide, de chaos ou d’assaut contre ces institutions.

À la fin du mandat de ce gouvernement, la phase de transition proprement dite commencera par une conférence nationale réunissant les composantes de la révolution syrienne, d’où émergera un comité de spécialistes chargé de rédiger la nouvelle Constitution. Cette phase suivie par des élections donnera naissance à la nouvelle Syrie.

Quant à la question kurde, elle dépend des négociations

américano-turques qui ont déjà débuté, sachant que les Kurdes ont d’ores et déjà brandi le drapeau de la révolution et sont en contact avec les fractions révolutionnaires.

État des lieux de l’« axe de la résistance »

La République islamique d’Iran a reçu des coups durs successifs en perdant le Hezbollah au Liban, le régime d’Assad en Syrie, le Hamas à Gaza, alors que les Forces de mobilisation populaire (al-Hachd al-Chaabi) sont paralysées et inefficaces en Irak. Il ne reste plus que les houthis au Yémen, qui sont isolés de l’axe et dont l’avenir est sombre.

Bref, la République islamique a perdu sa raison d’être qui se résume par l’islamisation du monde à partir de l’islamisation du Moyen-Orient conformément à la doctrine chiite duodécimaine suivant le concept de la tutelle du juriste (velayet e-faqih). De plus, des milliards de dollars ont été dépensés pour alimenter « l’axe de la résistance » aux dépens du citoyen iranien. La République islamique d’Iran (RII) est donc au bord de l’abîme et son régime est en danger.

Quant à sa tentative de fabriquer une bombe nucléaire, elle échouera car l’administration Trump ne le permettra pas : soit que la RII rentre en négociation avec l’administration Trump et accepte de se soumettre à ses conditions, soit qu’elle subisse une frappe militaire sur ses installations nucléaires.

Quant au Hezbollah, il a perdu stratégiquement dès qu’il a accepté d’arrêter la guerre sans l’arrêter à Gaza, laissant la « résistance islamique » à son misérable sort.

Il a également perdu sa raison d’être (tout comme la RII).

De plus, ses capacités militaires ont été réduites, et il n’a plus la capacité de renouveler son arsenal en raison de la perte de sa profondeur stratégique syrienne. En outre, l’inquiétude de sa base populaire est à son paroxysme, en raison des horreurs de la guerre qu’il a initiée et des pertes de vies et de biens subséquentes, lesquelles il ne peut compenser qu’avec les moyens du bord.

Il est pratiquement en état de mort clinique, même s’il conserve ses armes.

Élections présidentielles et formation du gouvernement

Nous devons aborder les élections présidentielles du 9 janvier 2025 en tenant compte de ces changements stratégiques.

Il ne fait aucun doute que les élections auront lieu à cette date et que personne ne pourra les empêcher.

Si le président est élu au cours de la première session de la séance électorale, il aurait besoin de plus de 86 voix, sinon il serait élu lors des sessions qui suivent la première avec au moins 65 voix. Il est bien sûr préférable que le président soit élu au premier tour. Ce qui nécessite un consensus.

Il faut mettre l’accent sur la position du royaume d’Arabie saoudite (RAS) en raison de son influence incontestable sur la scène libanaise, présentement et dans le futur.

Le RAS ne favorise pas l’affrontement avec la communauté chiite, mais cherche plutôt à la contenir. Il exhibe une volonté d’élire un président acceptable par « toutes les composantes libanaises, à condition qu’il soit réformiste ». C’est aussi la position du comité des Cinq (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar).

Par conséquent, « l’opposition souverainiste » devrait être patiente et agir avec sagesse et sans imprudence face au Hezbollah, car malgré sa mort clinique, il est toujours armé et « capable » de créer des problèmes sécuritaires intérieurs graves dont le citoyen libanais n’a vraiment pas besoin.

De toute façon, nul ne peut se considérer victorieux en vue de la situation émergente au Liban et en Syrie, situation à laquelle il n’a apporté aucune contribution directe. On comprendrait la liesse populaire pour la chute du tyran Bachar el-

Assad et l’affaiblissement du Hezbollah, mais pas du tout l’exploitation d’aucuns de ces développements à des fins partisanes.

Nous ne voulons pas que ce qui s’est passé en 2005 se reproduise avec les parties qui ont pris les rênes du 14 Mars et conduit le Liban à la situation tragique qu’il a connue.

Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est élire un président de la République, de préférence quelqu’un comme Jihad Azour, qui a des liens avec le monde économique et financier international, pour former un gouvernement apolitique (afin que le gouvernement ne tombe pas dans la paralysie en raison des luttes entre les différentes composantes du gouvernement pour des questions de « partage du gâteau ») et de nommer un Premier ministre à l’instar de Salim Hoss à l’époque du président Élias Sarkis.

Une pareille combinaison (président/gouvernement) empêcherait le retour aux querelles concernant les quotas qui caractérisent la classe politique libanaise ainsi que la formation d’un gouvernement où siègerait le Hezbollah.

Elle devrait aussi permettre de mettre en œuvre effectivement l’accord de Taëf, la Constitution, ainsi que l’accord d’armistice avec Israël et de placer les frontières maritimes, terrestres et aériennes sous la garde de l’armée et des forces de sécurité libanaises.

Quant à sa tâche principale, elle serait de sortir la situation économique, sociale et financière délabrée de son état décadent et de mettre en œuvre les réformes nécessaires à cet effet. Ce qui rétablirait la confiance extérieure et intérieure dans l’État libanais et attirerait les investissements internationaux en général et ceux des pays du Golfe en particulier, et inciterait la riche diaspora libanaise à investir dans son pays d’origine.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Pour faire une approche rationnelle de cette échéance, il faudrait bien comprendre ce qui se passe en Syrie, ainsi que la terrible situation dans laquelle se trouve « l’axe de la résistance », y compris la République islamique d’Iran.La situation en SyrieIl est faux d’affirmer que la situation en Syrie est sous le contrôle d’islamistes daechistes, ou que les contradictions entre les partis rebelles syriens vont exploser, ou que l’évolution de la situation en Syrie est assombrie par l’incertitude, ou que le danger que l’État islamique est imminent, ou que le sort des Kurdes est inconnu, ou que le sort des chrétiens est flou, ou que les druzes de Syrie voudraient faire partie intégrante d’Israël (un vœu pieux israélien infondé), ou que les alaouites sont en danger.Selon les nouvelles en provenance...
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