Les frappes aériennes israéliennes au Liban mettent quotidiennement en péril les sites historiques disséminés à travers le pays, menaçant ainsi la richesse et la diversité de son patrimoine archéologique. C’est dans ce contexte que le comité spécial de l’Unesco, chargé de la protection des biens culturels en cas de conflit armé, se réunira le 18 novembre pour une session extraordinaire consacrée au Liban.
Parmi les sites les plus connus figurent ceux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, tels que les ruines de Baalbek et les sites archéologiques de Tyr. Cependant, il existe également d’autres sites d’une grande importance historique et archéologique pour le patrimoine libanais, même s’ils ne sont pas classés. L’Orient-Le Jour fait un petit tour d’horizon.
Les dégâts actuels
Bien que la plupart des sites archéologiques du Liban aient majoritairement été épargnés, deux d’entre eux ont malheureusement subi des dégâts lors des récentes frappes aériennes.
Un mur entier de la citadelle de Toron, une forteresse bâtie au temps des croisés à Tebnine (Bint Jbeil) au Liban-Sud, a été détruit il y a plus d’une semaine par des frappes israéliennes. Cette information a été confirmée à notre publication par Carmen Fawaz, responsable des activités culturelles dans le village, et par une source au sein de la Direction générale des antiquités (DGA). « La forteresse risque d’être entièrement détruite. Il y a même des frappes en ce moment non loin de ce site archéologique », a confié vendredi Mme Fawaz qui appelle à la protection de ce site patrimonial.
Dans la Békaa, deux murailles d’enceinte juxtaposées situées dans la ville historique de Baalbeck, l’une datant du mandat français et connue sous le nom de Gouraud (en référence au général Henri Gouraud) et l’autre de l’époque ottomane, ont été détruites lundi par les bombardements israéliens acharnés sur la région. Quant au temple de Baalbeck, « visuellement », il n’a pas subi de dégâts, indique une source de la DGA, précisant toutefois qu’« il n’y a pas moyen aujourd’hui de savoir si les vibrations ont causé des dégâts. »
Dans la Békaa également, le temple romain de Qsarnaba, en tant que tel, n’a pas subi de dégâts, mais des pierres des bâtiments environnants ont été projetées dans sa direction à la suite des violentes frappes israéliennes.
Les zones à risques
Si l’on ne peut pas répertorier tous les sites qui sont dans des zones à risques, en voici les principaux.
Au Liban-Sud :
- À Tyr, deux sites archéologiques emblématiques se distinguent : le site sur al-Mina, célèbre pour ses bains romains et ses mosaïques finement conservées, et le site d’al-Bass, qui abrite des vestiges impressionnants tels que l’hippodrome et l’arc de triomphe. « Tout le monde a quitté les lieux, même les gardiens, il est quasi impossible aujourd’hui de se rendre sur place et de faire une évaluation des dégâts s’il y en a », explique une source au sein de la DGA.
- La forteresse de Beaufort : ce château fort surplombe, depuis le XIe siècle, la vallée du Litani et est à quelques kilomètres de la frontière avec Israël.
- Ras el-Aïn : l’histoire dit que les réservoirs antiques de Ras el-Aïn ont été édifiés par le roi Salomon pour remercier le roi de Tyr, Hiram, pour la construction du temple de Jérusalem.
- Qalaat Chamaa, située dans le caza de Tyr au Liban-Sud, à 99 kilomètres de Beyrouth. Construite sur un haut plateau, la citadelle a une vue magnifique sur la Méditerranée.
- Qalaat Doubieh (le château de Doubieh) : l’édifice militaire se trouve sous le village de Chakra.
- Qalaat Deir Kifa (le château maronite) : comme Qalaat Chakra, le chateau de Deir Kifa a été construit au début du XIIe siècle dans le cadre des premiers postes croisés.
- La Tour de Naqoura : une tour côtière qui servait de point d’observation et de défense contre les invasions maritimes.
Dans le caza de Saïda :
- Le site de Kharayeb, dont le village connaît d’importantes destructions en raison des frappes israéliennes. Le temple de Kharayeb date des époques phénicienne et hellénistique. Fouillé dans la seconde moitié du XXe siècle, il a livré de nombreuses figurines en terre cuite. Nombre d’entre elles sont exposées au musée national de Beyrouth
- Le site archéologique de Sarepta (à Sarafand), la seule ville située au cœur de l’ancien territoire de la Phénicie ayant pu être complètement fouillée et étudiée. Des fouilles menées entre 1969 et 1974 par l’archéologue américain James B. Pritchard ont révélé que le site avait été bâti à l’âge du bronze.
- Le site de Adloun, dont le village est bombardé par l’aviation israélienne. Les grottes de Adloun parmi les plus anciennes installations au Liban datent de la préhistoire et ont été découvertes vers la fin du XIXe siècle. Des tombes taillées dans le roc datant de l’époque romaine sont encore visibles sur place.
- Le temple d’Echmoun : il s'agit d'un site archéologique majeur du Liban, dédié au dieu phénicien de la santé et de la guérison. Il se trouve sur la rive sud de la rivière el-Awali, dans le village de Bqosta, à 5 kilomètres à l’est de Saïda.
Dans la Békaa :
- Temnine el-Faouqa : le nympheum romain est une fontaine dédiée au dieu des eaux. Ses piliers ont été volés durant la guerre et remplacés par des répliques au cours des années 1990.
- Les deux sites de Niha : le premier abrite deux temples romains datant du Ier siècle après Jésus-Christ et très bien préservés. On distingue les détails de nombreux sculptures et bas-reliefs : aigles, lions, divers personnages... Le second site, Hosn Niha, est aussi un temple datant de l’époque romaine.
- La Qamoua de Hermel : une sorte de tour rectangulaire et massive en pierre chapeautée d’une forme pyramidale. Cette tour haute de 27 mètres a pu servir de repère aux caravanes marchandes au fil des siècles, puis aux disciples de Saint-Maron ayant quitté la région d’Apamée de la Syrie seconde, après la mort de ce dernier en 410.
- À Douris, à environ 3 km au sud-ouest de Baalbeck, se trouve « Qoubbet Douris », ou la coupole de Douris. Un monument construit au XIIIe siècle avec des blocs de l’époque romaine. La ville est sujette à des frappes quotidiennes et les alentours du site ont déjà connu des dégâts importants suite aux frappes israéliennes, selon nos sources sur place.
De rajouter, au TOUR D’HORIZON : Petit article recopié de n’importe quelle BROCHURE distribuée (GRATIS ) par les agences touristiques ( tant qu’il y en a ) . Pour ceux qui sont intéressés, le GUIDE BLEU des années 1970 donne plus de détails. Pour une fois, sans automatiquement pointer sur HB ; QUESTION : Que cherchent les israéliens dans la destruction de NOTRE patrimoine si riche en information culturel, historique et archéologiques – espérons que certaines réponses ne soient PAS CENSURÉ…
15 h 49, le 02 novembre 2024