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Économie - Énergie

Élargissement du projet solaire sur le fleuve de Beyrouth : un pas positif mais pas suffisant

Entamé en 2015, le projet « Beirut River Solar Snake » pourrait être finalisé en moins de 12 mois, une fois l’appel d’offres remporté.

Élargissement du projet solaire sur le fleuve de Beyrouth : un pas positif mais pas suffisant

Une partie du projet « Beirut River Solar Snake » installé sur le fleuve de Beyrouth. Photo tirée du site du LCEC

Alors que le Liban en crise continue chaque mois à frôler avec un black-out total en termes d’électricité fournie par le secteur public, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, annonçait le 11 septembre le lancement d’un appel d’offres pour la construction d’un parc solaire d’une capacité de 8 mégawatts (MW) le long du fleuve de Beyrouth.

Ce projet, qui sera financé par le ministère, servira d’extension à une installation solaire construite en 2015 (d’une capacité totale d’1 MW) et baptisée Beirut River Solar Snake (BRSS). Prévue pour atteindre une capacité totale de 10 MW (en augmentant progressivement sa capacité d’1 MW par an), cette installation n’avait finalement jamais abouti.

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Bien que la reprise de ce projet soit un pas dans la bonne direction, il ne représente toutefois pas une solution aux problèmes d’électricité du pays, selon Marc Ayoub, chercheur associé à l’Institut Issam Farès de l’Université américaine de Beyrouth, qui se demande aussi s’il s’agit de la manière la plus efficace d’utiliser l’argent public, compte tenu de la situation du pays.

Seulement 0,1 % de la demande nationale totale

Ce dernier précise que le Liban a aujourd’hui besoin d’environ 2 000 MW pour répondre à la demande totale d’électricité du pays, alors que seulement 600 MW sont actuellement fournis par l’établissement public Électricité du Liban (EDL), et ce dans le meilleur des cas.

D’un autre côté, Pierre Khoury, directeur du Lebanese Center for Energy Conservation (LCEC), a souligné que le pays dispose d’environ 1 500 MW d’installations décentralisées d’énergie renouvelable, soit celles découlant des initiatives privées des Libanais. « Mais ces systèmes ne fournissent qu’environ 200 MW, car les installations solaires ne produisent qu’entre 15 et 20 % de leur capacité totale, soit l’énergie effective/réelle », précise Marc Ayoub. « Cela est dû à de multiples facteurs, dont notamment la disponibilité du soleil, les conditions météorologiques, ainsi que l’énergie non utilisée (perdue) », ajoute-t-il. En plus de la capacité actuelle d’EDL, cela signifie que le Liban dispose aujourd’hui de 800 MW sur les 2 000 MW nécessaires, soit seulement 40 % de la demande nationale d’électricité, selon les calculs de L’OLJ.

Selon ce même raisonnement, l’expansion du BRSS produira probablement entre 1 et 2 MW (soit seulement 0,1 % de la demande nationale totale selon nos calculs) – et non sa pleine capacité de 8 MW – en particulier en raison de son emplacement à Beyrouth, où le rayonnement solaire est plus faible par rapport à d’autres régions. « La zone où les rendements les plus élevés pourraient être atteints est dans la Békaa (où le rayonnement solaire est significativement plus élevé que dans la capitale) », souligne Marc Ayoub, ajoutant que le ministère pourrait gagner davantage en reconsidérant l’emplacement de sa dernière initiative.

Une première phase de 6,2 MW

Si la construction du BRSS avait coûté 4 millions de dollars en 2015, le chercheur estime que le coût par MW sera inférieur en raison des améliorations technologiques qui ont fait baisser les prix des panneaux solaires ces dernières années, sans pour autant être en mesure de préciser quel serait le coût total, qui doit aussi tenir compte de la structure de montage, qui pourrait faire grimper la facture.

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Une fois qu’un vainqueur sera désigné suite à l’appel d’offres qui arrive à échéance le 23 octobre, Pierre Khoury estime qu’il faudra moins de 12 mois pour finaliser ce projet et le raccorder au réseau national d’EDL. La partie désignée sera aussi chargée des travaux d’entretien « pendant un an ou deux », indique le directeur du LCEC, avant que cette responsabilité ne revienne à EDL, qui en deviendra propriétaire et gestionnaire par la suite.

« Les candidats devront présenter une offre initiale pour construire un parc d’une capacité totale de 6,2 MW, après quoi le ministère comparera les offres reçues et choisira celle qui coûte le moins cher », précise Pierre Khoury. « En fonction du budget disponible, la capacité totale du projet pourra ensuite être portée à 8 MW, sinon le parc solaire sera élargi en fonction des fonds disponibles du ministère », continue-t-il.

L’élargissement du BRSS fait partie du plan du ministère qui vise à développer le marché de l’énergie solaire au Liban, dans l’espoir de faire passer la part des énergies renouvelables de 20 % à plus de 30 %. Dans ce cadre, Pierre Khoury indique que le ministère de l’Énergie a également lancé un nouvel appel d’offres pour réhabiliter la centrale hydroélectrique de Jeïta-Hrash (Kesrouan), construite dans les années 1930. La centrale, qui produisait environ 1,2 MW, est hors service depuis six ans.

Contacté, Walid Fayad n’était pas disponible dans l’immédiat pour faire des commentaires. 

Alors que le Liban en crise continue chaque mois à frôler avec un black-out total en termes d’électricité fournie par le secteur public, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, annonçait le 11 septembre le lancement d’un appel d’offres pour la construction d’un parc solaire d’une capacité de 8 mégawatts (MW) le long du fleuve de Beyrouth.Ce projet, qui...
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Wouaw, Personnellement peu attaché à ces origines libanaises « non choisis». Hier, tombé par pur hasard sur quelques interventions de Stéphanie Khoury sur la 5. Wouaw, ça donne envie d’être fière et surtout de croire en l’être humain censé !!! C’est à vous qu’on devrait filer un poste au gouvernement, pas à des bouffeurs de shawarmas!!!!

tohu-bohu

18 h 11, le 24 septembre 2024

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Commentaires (1)

  • Wouaw, Personnellement peu attaché à ces origines libanaises « non choisis». Hier, tombé par pur hasard sur quelques interventions de Stéphanie Khoury sur la 5. Wouaw, ça donne envie d’être fière et surtout de croire en l’être humain censé !!! C’est à vous qu’on devrait filer un poste au gouvernement, pas à des bouffeurs de shawarmas!!!!

    tohu-bohu

    18 h 11, le 24 septembre 2024

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