Le monstre

La légitimité d’Israël ne tenait que grâce à la sympathie du monde entier après les horreurs de l’Holocauste. Elle s’est construite sur l’image – ou la propagande – présentant un

kibboutz pacifique où l’homme cultive en harmonie une terre prétendument aride. Cette légitimité fragile s’est ensuite renforcée grâce aux succès économiques d’Israël et sa capacité à prospérer malgré l’hostilité de ses voisins et de la population indigène. Elle a aussi été dopée par des accords de paix signés avec un bon nombre d’ennemis.

Cette légitimité est désormais à terre. Même des survivants de l’Holocauste et leurs descendants se sont désolidarisés des actions abominables d’un gouvernement inique et colonial. Le mythe du kibboutz pacifique a été évincé par des colonies peuplées d’extrémistes religieux qui terrorisent impunément les natifs de cette terre meurtrie. La forteresse assiégée est devenue un cyclope surarmé qui massacre des civils et essaye d’annihiler les populations qui lui résistent.

À la tête de ce monstre, un Netanyahu éternellement assoiffé de pouvoir et comme ivre de cette violence entraîne la Palestine dans les abîmes de l’horreur. Il restera dans l’histoire comme le boucher qui a précipité son pays et la région dans le chaos. Sa politique du pire depuis des décennies, son racisme primaire contre les habitants non juifs de cette terre, l’accélération de la colonisation et son choix cynique et assumé de favoriser le Hamas extrémiste contre l’OLP ont provoqué le plus grand nombre de victimes depuis le début de ce conflit, quand 40 000 Palestiniens sont tombés sous ses bombes ou quand les otages israéliens sont exécutés sans aucun autre but que celui de le garder au pouvoir. L’humanité entière frissonne devant le monstre qu’elle a enfanté et se retourne vers ceux qui l’autorisent à continuer.

Le déclin de l’Occident comme référence de démocratie et de droits de l’homme s’accélère sur ce bûcher fumant qu’est devenue Gaza. Quelqu’un saura t’il l’arrêter ?

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