Le groupe des 31 députés de l'opposition qui comprend notamment les Forces libanaises (FL), le parti Kataëb, des indépendants et des parlementaires de la contestation, a répondu à l'appel au « dialogue et à des consultations » lancé par le chef du Parlement, Nabih Berry, autour de la présidentielle, en insistant sur la tenue d'une séance électorale « ouverte » avec plusieurs tours successifs, jusqu'à ce qu'un nouveau chef de l'État soit élu.
Dans un discours prononcé samedi, M. Berry avait tenté de revitaliser son appel au dialogue, lancé il y a un an, qui viserait à l'élection d'un président « le plus tôt possible et sans veto ». « Venez demain pour des consultations au Parlement afin de parvenir à élire le président rassembleur que le Liban et son peuple méritent en ce moment critique de leur histoire », avait-il déclaré.
Dans un communiqué publié samedi soir, les 31 parlementaires ont rappelé leur propre initiative, lancée en juillet dernier, qui comprend deux propositions. La première consiste à organiser des « consultations informelles » de 48 heures, sans aucune forme « d'institutionnalisation », en vue de tenir le scrutin dans le cadre d'une session ouverte du Parlement. Cette initiative entendait s'opposer à celle du chef du législatif, qui souhaite un dialogue sous sa houlette. La deuxième proposition prévoit la tenue d'une séance électorale ouverte, où des consultations entre les blocs parlementaires auraient lieu entre les tours de vote.
« Les blocs d'Amal et du Hezbollah ont rejeté » les consultations que nous avions proposées, peut-on lire dans le communiqué de l'opposition. « Quoi qu'il en soit, nous réitérons notre engagement à consulter tous les groupes parlementaires et députés pour mettre un terme au vide présidentiel », insiste l'opposition, qui appelle une nouvelle fois à la convocation à une « séance ouverte, commençant après un premier tour de consultations, et suivie de votes successifs, avec un quorum qui doit être maintenu par toutes les parties ».
Au cours des séances électorales précédentes, les députés du mouvement Amal et du Hezbollah, qui soutiennent la candidature du chef du courant des Marada Sleiman Frangié à la présidentielle, quittaient l'hémicycle après un premier tour de vote, provoquant un défaut de quorum.
Les Forces libanaises et leur chef Samir Geagea accusent régulièrement le tandem chiite Amal-Hezbollah d'appeler au dialogue mais de refuser tout autre choix que celui de M. Frangié, et estiment que l'insistance de M. Berry sur des consultations préliminaires à un vote sur un candidat faisant finalement consensus reviendrait à enlever à l'élection tout caractère démocratique.
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10 h 23, le 02 septembre 2024