Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a rencontré mardi le ministre sortant de l'Energie Walid Fayad et le directeur de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient Jean-Christophe Carré au Grand Sérail pour discuter de projets d'énergie renouvelable, alors qu'une panne d'électricité sévit dans tout le pays.
Le conseiller du Premier ministre et ancien ministre Nicolas Nahas a également participé à la réunion, qui a porté sur le programme de 250 millions de dollars de la Banque mondiale destiné à financer des projets liés aux énergies renouvelables et à soutenir les systèmes électriques du Liban.
« Nous avons présenté les derniers documents préparés pour ce projet, y compris le mécanisme de gestion des liquidités et le plan de recouvrement des coûts développé par Électricité du Liban (EDL) avec l'approbation de la Banque du Liban », a ajouté M. Fayad. Le ministre a expliqué que ce plan vise à permettre à l'institution EDL de devenir autonome et indépendante du soutien de l'État au fil du temps, grâce à des mesures telles que « les ajustements tarifaires, la législation et les réformes financières ».
« Aujourd'hui, le Premier ministre Nagib Mikati a signé une lettre d'engagement du gouvernement libanais au programme de développement de la politique sectorielle, qui est largement en phase avec le plan pour le développement durable du secteur de l'électricité approuvé par le cabinet en 2022 », a ajouté M. Fayad.
La prochaine étape consistera à négocier le programme de la Banque mondiale la semaine prochaine, avant qu'il ne soit présenté par les ministres des Finances et de l'Energie, puis transféré au conseil d'administration de la Banque mondiale pour approbation, ce qui est prévu pour la fin du mois de septembre. Le programme sera ensuite discuté par le gouvernement et soumis au parlement pour ratification. « Le chemin est long, mais nous espérons le compléter à l'automne prochain », a déclaré M. Fayad.
Depuis samedi, les Libanais ont dû compter presque entièrement sur des générateurs privés pour obtenir de l'électricité. Ce jour-là, EDL a annoncé qu'elle avait fermé toutes les unités de ses centrales thermiques après avoir épuisé ses stocks de carburant, n'ayant pas reçu la dernière livraison attendue dans le cadre de l'accord d'échange qui lie le Liban à l'Irak depuis 2021.
Depuis, les réactions et les annonces se sont succédées, contrastant avec le silence qui a prévalu malgré les avertissements d'EDL début juillet sur ce risque. Lundi, M. Mikati a demandé à l'Inspection centrale d'enquêter sur cette interruption forcée. Dimanche, l'Algérie a promis de fournir du carburant au Liban, et des contacts sont en cours pour s'assurer que cette promesse sera tenue, selon M. Fayad. En outre, lundi, le gouvernement irakien a démenti « les rumeurs selon lesquelles l'Irak avait cessé de fournir du carburant au Liban », attribuant le retard de la dernière livraison à des « raisons techniques et logistiques ».