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Politique - Liban

Le plan d'urgence, point d'orgue d'un Conseil des ministres fourre-tout mercredi

Une réunion du cabinet sortant doit se tenir mercredi matin pour discuter de 46 points, dont un sur les réfugiés syriens, un autre sur le fuel irakien et plusieurs points financiers et sociaux.

Le plan d'urgence, point d'orgue d'un Conseil des ministres fourre-tout mercredi

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati présidant un Conseil des ministres en juillet. Photo ANI

Alors que le Liban et la région restent suspendus à la possibilité d’une riposte de l’Iran et du Hezbollah à Israël après les assassinats du leader du Hamas à Téhéran, Ismaïl Haniyé, et d’un grand cadre militaire du parti libanais à Beyrouth, Fouad Chokor, et alors que les craintes d’une guerre généralisée continuent de planer, le Conseil des ministres ce mercredi se concentrera principalement sur l’exposé que devra faire Nasser Yassine, ministre sortant de l’Environnement et responsable de la cellule d’urgence, sur les mesures et dispositions prévues dans le cadre du plan d’urgence nationale.

Le conflit au Liban-Sud entre le Hezbollah et Israël, déclenché le 8 octobre 2023 au lendemain du début de la guerre à Gaza, sera présent aussi dans une demande formulée par le ministère de la Santé et liée aux quelque 100 000 déplacés internes venant des zones frontalières. Le ministère préconise l’amendement du décret n° 12311 du 20 octobre 2023 qui vise à inclure ces déplacés dans la couverture des blessures et des problèmes de santé résultant des opérations militaires dans les centres de premiers soins liés au ministère par un contrat.

Réfugiés syriens et fuel irakien

L’ordre du jour du Conseil des ministres, formé de 46 points, ne comporte toutefois pas que des points en relation avec la guerre. Le dossier des déplacés syriens au Liban y a également sa place. Un plan de gestion de cet épineux dossier et un bilan des directives qui ont déjà été prises sont à l’ordre du jour. Le conseil prévoit de charger le ministre sortant des Déplacés, Issam Charafeddine, du suivi du retour volontaire de ces populations déplacées depuis le début de la guerre syrienne en 2011.

Interrogé par L’OLJ sur d’éventuelles nouveautés dans la gestion de ce dossier, M. Charafeddine, un proche de l'ancien député Talal Arslane, s’est contenté de nous demander d’attendre les décisions de mercredi. Il faut savoir que jusque-là, le dossier n’était pas confié à ce ministre, alors même que celui-ci est convaincu qu’il fait partie de ses prérogatives. Il avait même cessé d’assister aux réunions du Conseil des ministres en signe de protestation. 

Selon les autorités libanaises, le Liban accueille environ 1,5 million de réfugiés syriens sur son territoire. De nombreux incidents ont éclaté avec la population locale dans plusieurs régions et les appels à leur retour en Syrie se multiplient, créant un climat délétère entre les communautés.

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Parmi certains points ajoutés à l’ordre du jour mardi, on trouve celui, crucial, d’une demande formulée par le ministère de l’Énergie et de l’Eau en vue de couvrir les besoins d’Électricité du Liban (EDL) en matière de fuel. Le ministère exige aussi le paiement d’une partie des dus à l’Irak pour le fuel envoyé par ce pays au Liban, et en prévision de nouvelles importations à venir. Le Liban a été dernièrement de nouveau au bord du black-out en raison de l’incapacité du principal fournisseur d’électricité, EDL, à importer du fuel pour ses centrales.

Modification du taux de la TVA ?

Le Conseil des ministres a également prévu d’examiner plusieurs demandes formulées par le ministère des Finances, dont une prévoyant de modifier le décret d’application n° 6493 du 19 juin 2020, qui fixe les modalités d’application de la loi de 2001 sur la TVA. Le conseil ne devrait en principe pas pouvoir modifier unilatéralement ce taux, cette prérogative revenant au Parlement. Contacté, le ministère des Finances n’a pas répondu à nos questions sur ce point.

Un autre point important prévoit l’examen de projets de décrets qui viendraient modifier les « frais annuels de garantie », soit la contribution demandée par l'Institut national des garanties des dépôts aux banques opérant au Liban pour les années 2020, 2021, 2022 et 2023. Selon une source bancaire souhaitant rester anonyme, les banques libanaises n’ont plus payé cette contribution à l’institut depuis quelques années dans l’attente justement d’une décision prise par le Conseil des ministres qui en fixera le montant. Certaines d’entre elles craignent que l’État exige que les banques payent cette contribution en « dollars » frais. L’institut garantit actuellement les dépôts à hauteur de 75 millions de LL, ce qui ne représente que 837 dollars au taux réel du marché.

Indemnités pour les militaires retraités

Certains autres points de l’ordre du jour portent sur des questions administratives ou sociales. Ainsi, les ministères de l’Intérieur et de l’Environnement comptent soulever la question de la couverture des frais de collecte et traitement des déchets par la Caisse autonome des municipalités. Le secteur des déchets fait face à de nombreuses difficultés depuis la crise : les différents entrepreneurs œuvrant en vertu de contrats avec l’État se plaignent d’être payés en retard ou avec une nette baisse des montants qui leur sont alloués du fait de la dévaluation monétaire. Ce qui explique l’accumulation d’ordures par moments dans les rues.

Quant au fait de percevoir ce budget dans la Caisse autonome des municipalités, il n’est pas surprenant puisqu’il s’agit d’un système qui dure depuis des décennies, ce qui prive les municipalités de ressources vitales qui auraient pu être employées pour leur développement. Le ministre de l’Environnement n’a pas répondu à nos appels pour plus de détails.

De son côté, le ministère de l’Économie proposera de poursuivre le subventionnement du pain destiné aux familles à revenus limités qui profitent des aides sociales, après que le projet d’urgence pour l’approvisionnement en blé, financé par la Banque mondiale, est arrivé à son terme.

Côté social également, le Conseil des ministres examinera une revendication de longue date des militaires retraités, qui ont vu leurs indemnités fondre comme neige au soleil depuis la crise, et qui manifestent régulièrement leur mécontentement. Il sera question de leur allouer une indemnité forfaitaire mensuelle de l’ordre de cinq millions de livres (environ 55 dollars).

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Pour sa part, le ministère des Affaires sociales demandera le prolongement de la période d’essai de la fusion entre deux programmes d’aide sociales, ESSN (Emergency Social Safety Net), créé en 2021 pour assister les ménages affectés par la crise et la Covid-19, et NPPT (National Poverty Targeting Program), établi en 2011 pour venir en aide aux ménages les plus démunis.

L’éducation aura également une place sur cet ordre du jour, notamment avec une demande formulée par le ministère de l’Éducation pour l’organisation d’une session de rattrapage des examens officiels pour le cycle secondaire dans ses quatre branches. 

Alors que le Liban et la région restent suspendus à la possibilité d’une riposte de l’Iran et du Hezbollah à Israël après les assassinats du leader du Hamas à Téhéran, Ismaïl Haniyé, et d’un grand cadre militaire du parti libanais à Beyrouth, Fouad Chokor, et alors que les craintes d’une guerre généralisée continuent de planer, le Conseil des ministres ce mercredi se...
commentaires (3)

Une grande partie de la capitale est sans eau ni électricité depuis plus d’une semaine et ces impotents corrompus font semblant de s’atteler à la tâche pour assurer le nécessaire en cas de guerre de grande envergure. Ils nous prennent pour des demeurés et continuent de nous anéantir puisqu’ils se considèrent intouchables tant que cette milice vendue les protège et les appuie pour achever notre pays. Le peuple exténué par tant de misère n’a plus la force de défendre ses dûs et eux en profitent pour garder le plus longtemps le pouvoir pour encore plus s’enrichir sur son dos.

Sissi zayyat

11 h 55, le 14 août 2024

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Commentaires (3)

  • Une grande partie de la capitale est sans eau ni électricité depuis plus d’une semaine et ces impotents corrompus font semblant de s’atteler à la tâche pour assurer le nécessaire en cas de guerre de grande envergure. Ils nous prennent pour des demeurés et continuent de nous anéantir puisqu’ils se considèrent intouchables tant que cette milice vendue les protège et les appuie pour achever notre pays. Le peuple exténué par tant de misère n’a plus la force de défendre ses dûs et eux en profitent pour garder le plus longtemps le pouvoir pour encore plus s’enrichir sur son dos.

    Sissi zayyat

    11 h 55, le 14 août 2024

  • - PEUPLE, LA MASCARADE, - PARLE DE PLAN D,URGENCE, - QUAND ILS SONT DANS LA DANSE, - ET JOUE LA SERENADE. - COMPTER SUR VOTRE GRAIN, - LES GENS MOURRONT DE FAIM.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 44, le 14 août 2024

  • Quel grand farceur ce Mikati. Il va réunir sa bande de guignols bien au frais dans ses locaux climatisés pour faire semblant de discuter, prendre des des décisions, se partager les commissions et ensuite aller déjeuner dans les restaurants de luxe. Pour information la région du Metn n’a plus de courant d’EdL depuis plus d’une semaine. Quant à l’eau de l’EBML elle est à sec depuis des mois, mais attention pas les factures dont le montant a été multiplié par 30. Voler pour voler, autant faire les choses à fond.

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 44, le 14 août 2024

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