Au Liban, le séisme ressenti dans toutes les régions, sans trop de dommages

Une secousse sismique a été ressentie quelques minutes avant minuit, dans la nuit de lundi à mardi, à Beyrouth et dans les régions environnantes. Selon l’Agence nationale d'information (Ani, officielle), la secousse a eu lieu vers 23h56 et a été ressentie par des habitants de Beyrouth, du Metn, ainsi que de plusieurs régions du Nord jusqu'au Hermel, dans la Békaa. Seuls des dégâts mineurs sont à déplorer.

Le centre sismologique euro-méditerranéen a initialement indiqué sur X, qu'un séisme d'une magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter avait eu lieu en Syrie, du côté de Hama. Selon le German Research Centre for Geosciences (GFZ), cité par Reuters, le séisme, dont la magnitude a été revue à la baisse à 4,8, a touché la Syrie et la Jordanie. Son épicentre était à 10 kilomètres sous la surface de la terre. Selon l'Observatoire national d'Athènes, la secousse a aussi été ressentie à Chypre.

Toujours selon Reuters, la défense civile syrienne, qui opère dans les zones tenues par l'opposition dans ce pays déchiré par la guerre, a déclaré qu'elle s'était déployée dans plusieurs zones pour répondre à toute urgence éventuelle, mais qu'elle n'avait pas reçu de rapports faisant état de dommages jusqu'à présent. A Salamiya, une ville située à environ 30 km à l'est de la ville de Hama, les habitants se sont précipités dans les rues sombres par peur, a déclaré Nasser Duyub, un employé de l'Etat qui vit dans cette ville, rapporte encore l'agence. « Mon fils dormait, je ne sais pas comment je l'ai attrapé et je suis sorti de la maison », a déclaré M. Duyub à Reuters. Des habitants ont dit avoir vu un balcon s'effondrer et des ambulances soigner des personnes qui s'étaient évanouies.

Au Liban, la secousse a été ressentie de façon plus ou moins forte selon les régions. A Denniyé, à Tripoli, dans le Akkar, ainsi que dans toutes les zones frontalières du Nord, les effets et l'impact de la secousse ont été faibles, d'après notre correspondant dans la région Michel Hallak. Certains habitants ont quitté leurs maisons pendant une courte période, en particulier à Tripoli, où ils se sont rendus au parc des expositions de la ville et sont restés un certain temps dans leurs voitures.

Les habitants des régions de Baalbeck et du Hermel, zones frontalières de la Syrie, ont ressenti une « secousse modérée » selon notre correspondante Sarah Abdallah. Celle-ci était encore plus faible dans le Sud, où « personne n'a rien senti de façon générale », selon notre correspondant Mountasser Abdallah.

Des informations corroborées par la Défense civile, qui n'a eu à procéder à « aucune intervention de sauvetage ou de déblayage, puisqu'aucun dommage matériel n'a été recensé », selon l'un de ses porte-paroles.

Dans le contexte sécuritaire actuel que traverse le Liban, cette nouvelle secousse sismique n'a pas manqué de faire réagir les internautes, très prompts à tourner en dérision cet énième incident : « On s'attendait à un tremblement aérien, la Terre nous a surpris par son propre tremblement », écrit cet internaute en allusion aux récents bangs supersoniques entendus à maintes reprises la semaine dernière au-dessus de Beyrouth, en raison des survols d'avions de chasse israéliens.

En Israël, « des médias et des organisations scientifiques » ont également indiqué que » le séisme avait frappé le pays », rapporte notamment le Jerusalem Post.

En février 2023, un séisme plus violent avait ravagé des régions entières de la Syrie et de la Turquie, faisant des dizaines de milliers de victimes. Il avait alors été fortement ressenti au Liban.

Selon l'Observatoire de la Terre de la NASA, le Liban et la Syrie sont situés directement au sommet d'une importante « zone de faille transformante » où deux plaques tectoniques - la plaque africaine à l'ouest et la plaque arabique à l'est - frottent l'une contre l'autre.

Depuis le 1er août, deux autres tremblements de terre d'une magnitude comprise entre 4 et 5 se sont produits dans la région, tous deux en provenance du sud de la Turquie.