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Société - Reportage

Dans le camp de Chatila, les réfugiés se réjouissent de la reconnaissance de l’État de Palestine

Un responsable estime que le timing de la décision des pays européens « est important après le 7 octobre en raison des massacres commis par l’ennemi sioniste ».

Dans le camp de Chatila, les réfugiés se réjouissent de la reconnaissance de l’État de Palestine

Des portraits de Yasser Arafat et de Mahmoud Abbas dans les ruelles du camp de Chatila à Beyrouth, le 22 mai 2024. Anwar Amro / AFP

Dans le camp de Chatila à Beyrouth, les réfugiés palestiniens se disent heureux de la décision de trois pays européens mercredi de reconnaître l’État de Palestine, qui ravive leur espoir de retour sur leur terre.

L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé leur décision de reconnaître conjointement un État palestinien dans l’espoir d’entraîner d’autres pays à faire de même, une démarche critiquée par Israël.

« Nous espérons que le monde entier va reconnaître la Palestine, déclare Alaa Ghozlan, 26 ans. Nous sommes très heureux de cette décision. » Le jeune homme est un descendant de réfugiés de Haïfa, aujourd’hui dans le nord d’Israël, qui ont fui lors de la « Nakba », la catastrophe qu’a constituée pour les Palestiniens la création de l’État d’Israël en 1948. « Le timing de cette reconnaissance est important car nous avons trop souffert, ajoute-t-il. Aujourd’hui, nous avons l’espoir de revenir dans mon pays, dont j’ai été privé mais qui reste vivant dans mon cœur. »

Environ 250 000 réfugiés palestiniens résident au Liban, selon une estimation de l’ONU, pour beaucoup dans des camps surpeuplés et dans des conditions déplorables.

« Nos droits »

Le drapeau palestinien vert, rouge, blanc et noir flotte sur les ruelles insalubres du camp. Sur les murs fleurissent les portraits de différents dirigeants palestiniens et de « martyrs », dont ceux du Hamas.

Samah Omari, une mère de famille de 50 ans, se dit elle aussi « très heureuse » de la décision des pays européens, et exprime l’espoir qu’elle aura des conséquences sur son avenir et celui de sa famille. « Les gens meurent en Palestine. Nous réclamons nos droits (...) Nous espérons revenir dans notre pays et ne plus être des réfugiés », affirme-t-elle.

L’annonce coordonnée d’Oslo, de Dublin et de Madrid a été saluée comme « une étape importante » par le Hamas et comme un moment « historique » par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Israël, qui considère que cette décision ne fera « que nourrir l’extrémisme et l’instabilité », a, de son côté, annoncé sans tarder le rappel « pour consultations » de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège.

À Chatila, des hommes à moto et des tuk-tuks se faufilent entre les femmes qui font leurs courses et les écoliers qui se frayent un chemin dans les rues sinueuses.

Des fils électriques et des tuyaux d’eau en plastique pendent au-dessus, alors que du linge est accroché sur les balcons délabrés.

Générations futures

Souleiman Abdel Hadi, 70 ans, un responsable du camp dont la famille est originaire de la région d’Acre, aujourd’hui dans le nord d’Israël, estime que le timing de la décision des pays européens « est important après le 7 octobre en raison des massacres commis par l’ennemi sioniste ».

Les habitants du camp suivent avec angoisse les informations en provenance de la bande de Gaza, où au moins 35 647 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées en plus de sept mois de guerre entre le Hamas et Israël, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du territoire palestinien dirigé par le mouvement palestinien. La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien qui a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Selon Souleiman Abdel Hadi, la décision des trois pays européens « est le résultat des sacrifices consentis par le peuple palestinien pendant 76 années de persécutions, de tueries et de destructions ».

Dans une autre ruelle du camp, Abou Majdi, qui porte un keffieh autour du cou et la carte de Palestine en pendentif, estime que l’initiative des trois capitales européennes est « magnifique ». « Elle a été obtenue par le sang des martyrs » palestiniens, affirme cet homme âgé de 63 ans, « dont 40 passés à militer » pour la cause palestinienne.

Lui aussi descendant de réfugiés de Haïfa, il se dit convaincu que « cette reconnaissance va changer l’avenir des toutes les générations et de la cause palestinienne ».

Dans le camp de Chatila à Beyrouth, les réfugiés palestiniens se disent heureux de la décision de trois pays européens mercredi de reconnaître l’État de Palestine, qui ravive leur espoir de retour sur leur terre.L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé leur décision de reconnaître conjointement un État palestinien dans l’espoir d’entraîner d’autres pays à faire de...
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Rever en couleur! De la foutaise!

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20 h 34, le 23 mai 2024

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  • Rever en couleur! De la foutaise!

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    20 h 34, le 23 mai 2024

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