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Nos Lecteurs ont la Parole

Histoire d’un génocide

L’histoire de notre génocide, « l’arménocide », comme on l’a appelé. Une histoire racontée pendant cent neuf années. Lorsque l’on dit « Arménien », la pensée va à une communauté unie, à un peuple travailleur, à une culture et des traditions préservées, à un patrimoine transmis de génération en génération.

Peuple vieux de plus de trois mille ans, les Arméniens ont vécu sur des terres ayant des frontières avec la Perse, la Mésopotamie, la Russie des tsars... Fiers comme les cimes de leurs montagnes, travailleurs et fermes comme leurs terres, courageux et solides comme leurs forteresses.

Un des premiers peuples chrétiens au monde, les Arméniens ont bâti leur première Église-nation qu’ils ont appelée Etchmiadzine en l’an 301.

À partir du XIXe siècle, le destin de cette nation commence à basculer. Les Ottomans sont là, prêts à exécuter leur plan visant à anéantir les Arméniens une fois pour toutes. L’Arménie paisible et prospère dérangeait le plan établi par des personnes avides de sang faisant partie du pantouranisme. Des massacres à petite échelle eurent lieu au XIXe siècle, mais il fallait trouver une solution plus radicale et plus rapide.

Devant le silence du monde civilisé, devant l’indifférence des grandes nations, les Ottomans mirent leur plan à exécution au mois d’avril de l’an 1915.

Au départ, l’élite politique et intellectuelle fut décimée, puis vint le tour du peuple amputé de ses dirigeants politiques et spirituels.

Malgré leur défense héroïque, les Arméniens (ou ce qu’il en restait) ont dû prendre le chemin de la déportation. Chacune de nos familles a vécu ce drame et par la suite enduré souffrances et malheurs. Un peuple arraché, déraciné, sans sépulture. Toutes ces souffrances ont reforgé et rebâti un peuple uni, travailleur, persévérant, ancré dans sa culture et ses traditions.

Autrefois, le 24 avril était considéré un jour de deuil et de recueillement. Aujourd’hui, le 24 avril est le jour du renouvellement du serment, de l’engagement envers ceux qui sont tombés pour que vive la cause arménienne. Ce combat ne s’arrêtera pas tant que la Turquie de Talaat et de Djemal n’aura pas reconnu le génocide arménien.

Et un dernier mot pour le monde civilisé : tant que le génocide arménien n’est pas reconnu par la Turquie, nous assisterons à de nouveaux génocides comme celui du Rwanda, du Karabagh ou de Gaza.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

L’histoire de notre génocide, « l’arménocide », comme on l’a appelé. Une histoire racontée pendant cent neuf années. Lorsque l’on dit « Arménien », la pensée va à une communauté unie, à un peuple travailleur, à une culture et des traditions préservées, à un patrimoine transmis de génération en génération.Peuple vieux de plus de trois...

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