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Nos Lecteurs ont la Parole

Les enfants d’aujourd’hui sont-ils pires que ceux d’autrefois ?

D’une génération à une autre, on répète ce leitmotiv : les enfants d’aujourd’hui sont plus turbulents que ceux d’hier ; les enfants d’aujourd’hui sont moins responsables que ceux d’hier ; les enfants d’aujourd’hui sont pires que les enfants d’hier !

Il est évident de se poser la question : qui est responsable de ces comparaisons, de ces jugements dévalorisants et de ces étiquettes irritantes ?

À vrai dire, les conditions de vie d’aujourd’hui, et celles d’il y a 30 ans ou 50 ans ne sont pas les mêmes. Cette différence est due à plusieurs paramètres fondamentaux.

D’abord, parlons de l’environnement : il y a 50 ans, les enfants étaient très souvent en contact avec la nature, tous leurs sens étaient imprégnés et se coordonnaient ensemble. Ils couraient, sentaient les belles odeurs, écoutaient le sifflement du vent et les chants des oiseaux, jouaient avec la terre... De même, ils étaient capables de mesurer les profondeurs des endroits et de réaliser les distances grâce à la quantité, à la lumière du jour qui nourrissait leurs yeux. Cela a contribué au développement du cerveau des enfants qui leur a permis d’accéder à plus d’autonomie, de concentration et de capacités cognitives. En revanche, aujourd’hui, les enfants vivent dans un monde cadré, serré et des fois même dans des

« appartements-conteneurs » : à l’âge de 3 mois, ils vont à la crèche, puis, un peu plus grands, ils sont toujours assis à l’école, ils rentrent à la maison, restent devant leur écran et passent la plupart de leur temps dans un appartement où les objets sont pour la plupart industriels. Par conséquent, les enfants ont des difficultés d’intégration sensorielle, ils ont tendance à être fragilisés au niveau de l’ossature et à avoir moins de capacités de convergence oculaire que les enfants d’hier.

De surcroît, l’attitude surprotectrice des parents impacte négativement le développement de la personnalité des enfants. En fait, l’idée de laisser l’enfant agir tout seul n’existe plus dans nos sociétés. Par exemple, au lieu de leur apprendre à grimper sur le toboggan et à en descendre, on les met au sommet du toboggan et on les aide à se faire glisser. De même, à cause du stress, les parents réagissent avec leurs enfants sans aucune patience, ou ne prennent pas le temps de jouer avec eux. Ils se croient rassurés quand ils sont dans leur chambre connectés à l’internet ou ils leur aménagent un endroit équipé avec des tapis de jeux sans aucun accompagnement.

Mais il faut savoir qu’il y peut y avoir plus de danger sur internet et plus de perturbateurs endocriniens dans leur chambre qu’à l’extérieur. Cette protection exagérée est parfois remplacée par un lâcher-prise de leur rôle : ces deux attitudes privent les enfants d’expériences dans la nature et peut entraîner des réactions violentes et de l’ennui. Les parents d’autrefois accompagnaient les enfants dans leurs promenades en pleine nature, faisaient la bataille des coussins entre eux, leur apprenaient à nager… Tout cela permet à l’enfant de se construire, de se sentir puissant et d’avoir une bonne estime de soi.

De nos jours, l’alimentation a aussi un rôle à jouer : aujourd’hui, l’organisme des enfants peut être déséquilibré à cause des perturbateurs endocriniens comme les pesticides, les plastifiants… et à cause des molécules nocives telles que le sucre, les colorants, les conservateurs consommés d’une manière abusive. Selon des études scientifiques, ces derniers déclenchent des comportements hyperactifs, des crises de colère et des troubles d’attention, une baisse de capacité logique et surtout des problèmes de carence, d’immunité ou d’allergie. Alors qu’il y a 50 ans, un aliment, contenait plus de nutriments et de vitamines.

« En vérité, il n’y a pas d’enfants difficiles, ce qui est difficile, c’est d’être un enfant dans un monde où les personnes sont fatiguées, occupées, sans patience et pressées », affirme Valérie Duband, coach professionnelle spécialisée dans les troubles des apprentissages des enfants et des ados. Heureusement que les parents prennent de plus en plus conscience de l’intérêt d’un retour à la nature et de la nocivité de la « modernité ». Et la meilleure solution reste l’éducation positive qui favorise l’échange, l’accompagnement pour que les enfants expriment librement leurs craintes et leurs frustrations.

Micheline KASSIS

Psychologue scolaire

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

D’une génération à une autre, on répète ce leitmotiv : les enfants d’aujourd’hui sont plus turbulents que ceux d’hier ; les enfants d’aujourd’hui sont moins responsables que ceux d’hier ; les enfants d’aujourd’hui sont pires que les enfants d’hier ! Il est évident de se poser la question : qui est responsable de ces comparaisons, de ces jugements...

commentaires (1)

Tout est juste , je me souvient on jouait à cache - cache

Eleni Caridopoulou

11 h 44, le 23 avril 2024

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Commentaires (1)

  • Tout est juste , je me souvient on jouait à cache - cache

    Eleni Caridopoulou

    11 h 44, le 23 avril 2024

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