Des infirmiers agressés par la famille d'une femme décédée à l'hôpital Dar el-Chifa de Tripoli

Des proches d'une femme décédée samedi ont agressé des membres du personnel infirmier et brisé du matériel médical à l'hôpital Dar el-Chifa de Tripoli (Liban-Nord) à la suite de son décès, ont indiqué à L'Orient Today des sources médicales et sécuritaires.

La femme, H.Y., était âgée de 57 ans et avait été transportée dans cet hôpital du quartier Abi Samra à Tripoli samedi, après avoir subi une crise cardiaque massive. Elle est décédée peu après son arrivée dans l'établissement. Des membres de la famille de la défunte ont brisé du matériel au service des urgences de l'hôpital et battu des infirmiers, faisant trois blessés, a-t-on expliqué de mêmes sources.

Selon des témoins oculaires, l'agression a été provoquée par « l'administration de l'hôpital qui exigeait le paiement d'une facture à la famille de la défunte ».

Contactée par L'Orient Today, une source de l'hôpital a affirmé qu'un groupe de personnes s'étaient mis en colère après que l'équipe médicale a échoué à sauver la patiente et avaient commencé à frapper les infirmiers. Commentant l'accusation des témoins oculaires selon laquelle la facture de l'hôpital a provoqué l'agression, elle a précisé que la famille a payé la facture de 75 dollars et que ce n'était pas la cause du problème. Un procès est en cours contre les personnes qui ont attaqué l'hôpital et son personnel. 

L'établissement est en outre revenu sur les faits dans un communiqué publié en soirée, dans lequel il explique que la patiente « s'est présentée cet après-midi aux urgences de l'hôpital après avoir subi une grave crise cardiaque », mais qu'elle est « décédée peu de temps après en raison de la gravité de son cas » et « malgré toutes les procédures médicales nécessaires» accomplies par le personnel. D'après le texte, trois membres du personnel administratif et médical présents lors des violences de la famille de la victime ont été blessés. L'administration de l'hôpital dénonce un « comportement honteux » de la famille.

Condamnations
En soirée, le ministère de la Santé a condamné cette agression « inacceptable ». Le ministère de la Santé publique a dénoncé, dans un communiqué, l'attaque contre l'hôpital Dar Al-Shifa de Tripoli et son personnel médical par la famille d'un patient aux urgences de l'hôpital.

Avant cela, c'était le syndicat des propriétaires d'hôpitaux au Liban qui avait condamné l'agression, selon un communiqué publié par l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Le syndicat avait ajouté que la récurrence de tels incidents « dans plus d'un hôpital et plus d'une région » est liée à « l'incapacité » des responsables concernés à prendre des « mesures pour dissuader les agresseurs ». Enfin, le syndicat a appelé les autorités compétentes à « intervenir et à assurer la protection du personnel hospitalier ».

Ces dernières années, sur fond de grave crise économique et financière, plusieurs médecins, soignants ou personnels hospitaliers ont été agressés dans des établissements de différentes régions du pays, provoquant l'indignation du secteur médical. Début décembre 2021, le Parlement avait approuvé un renforcement des sanctions pénales en cas d'agressions à l'encontre de médecins.