
Des Jordaniens sont rassemblés devant la mosquée al-Kalouti, près de l'ambassade d'Israël à Amman, à l'occasion d'une manifestation de soutien aux Palestiniens de Gaza, le 26 mars. Alaa Al-Sukhni/REUTERS
La police anti-émeute jordanienne a battu et arrêté des dizaines de manifestants qui tentaient de se diriger vers l'ambassade d'Israël, lourdement gardée, dans la capitale Amman, ont rapporté mercredi des témoins et des habitants. Plus de deux mille manifestants se sont rassemblés mardi en fin de journée, au troisième jour de manifestations émaillées d'affrontements, après que des policiers armés de matraques ont repoussé des centaines de personnes en colère qui cherchaient à prendre d'assaut l'enceinte de l'ambassade dans le quartier cossu de Rabae, à Amman.
L'ambassade israélienne, près de laquelle des mouvements de protestation sont organisés quotidiennement, est depuis longtemps un point chaud des rassemblements anti-israéliens lors des périodes d'escalade de violence entre les Palestiniens et Israël. De nombreux manifestants ont scandé des slogans en faveur du Hamas, notamment « Oh Hamas... Tout le peuple jordanien est derrière toi ».
Les autorités jordaniennes craignent que l'offensive et les bombardements israéliens à Gaza ne renforcent la popularité du mouvement islamiste auprès de nombreux Jordaniens.
Les passions se sont exacerbées parmi les Jordaniens, dont beaucoup sont d'origine palestinienne, à cause du carnage à Gaza à l’heure où la campagne de bombardement incessante d'Israël contre le Hamas a fait des dizaines de milliers de morts parmi les civils, selon les responsables de l’enclave, et rasé de nombreuses parties de l'enclave densément peuplée. La Jordanie a connu l'une des plus grandes manifestations de colère dans la région depuis le déclenchement de la guerre, lorsque les combattants du Hamas ont pénétré dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant 1 200 personnes et capturant 253 otages, selon les décomptes israéliens.
Campagne de répression
Les autorités jordaniennes ont déclaré que les manifestations pacifiques étaient autorisées, mais qu'elles ne toléreraient aucune tentative de la part d'émeutiers cherchant à exploiter la colère contre Israël pour semer le désordre ou tenter d'atteindre une zone frontalière avec la Cisjordanie occupée ou avec Israël. Le mois dernier, l’organisation Amnesty International a appelé les autorités jordaniennes à mettre fin à ce qu'elle a qualifié de vaste campagne de répression, au cours de laquelle des centaines de personnes ont été arrêtées pour avoir exprimé leur soutien aux Palestiniens de Gaza ou pour avoir critiqué la politique du gouvernement jordanien à l'égard d'Israël.
De nombreux manifestants dénoncent l'inaction des autorités, estimant que la population de Gaza est laissée seule face à la puissance militaire d'Israël. Le traité de paix entre la Jordanie et Israël est largement impopulaire parmi de nombreux citoyens qui considèrent la normalisation comme une trahison des droits de leurs compatriotes palestiniens.
Cet article est une traduction, réalisée par L'Orient-Le Jour, d'une dépêche de Reuters publiée en anglais
Imaginons l'entité sioniste suspend son accord de fourniture d’eau à la Jordanie - Suite aux critiques d'Amman contre la guerre lancée par l'entité sioniste contre le Hamas, alors que la Jordanie achète 100 millions de mètres cubes d'eau à I'entité sioniste chaque année ??? il se passerait quoi ?
14 h 29, le 27 mars 2024