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Lifestyle - Monarchie

La « malédiction Diana » s’acharne-t-elle sur Kate ?

Face aux spéculations qui désarment la famille royale britannique depuis la curieuse disparition de Kate Middleton, Kensington et Buckingham répondent sans convaincre. Pour « L’Orient-Le Jour », Adélaïde de Clermont-Tonnerre, romancière, experte de la royauté et directrice de la rédaction de « Point de vue », explique la polémique et ses retombées. Entretien.

La « malédiction Diana » s’acharne-t-elle sur Kate ?

Kate Middleton, une princesse en danger ? Photo AFP

C’est la photo qui depuis le 10 mars ébranle la couronne britannique. Publiée sur les comptes officiels du prince et de la princesse de Galles à l’occasion de la fête des Mères en Grande-Bretagne, cette image de Kate Middleton entourée de ses trois enfants était vue comme un moyen de rassurer les foules soucieuses de l’état de santé de la future monarque. Sauf que rapidement, des détails interpellent les internautes, journalistes et chroniqueurs royaux : le cliché aurait visiblement été retouché en de multiples endroits. Au total, 16 modifications auraient été effectuées, selon le New York Times.

Immédiatement, les agences de presse retirent le portrait de leurs plateformes, craignant une manipulation. Le lendemain, la princesse s’exprime sur le réseau social X en tant que « photographe amatrice », qui a semble-t-il souhaité corriger l’image.

De la photo de famille au scandale. Photo AFP

Mais que se cache-t-il derrière cette opération de communication ratée ? Pourquoi vouloir maintenir le mystère autour de l’état de santé réel de l’épouse du prince William depuis deux mois ? Rembobinons.

Le 25 décembre 2023, Kate Middleton participe avec d’autres membres de la famille royale à la messe de Noël dans l’église de Sandringham. Avec leurs enfants, William et sa femme font une apparition tout sourire devant les objectifs des photographes accrédités. Leur dernière en date. Trois semaines plus tard, le 17 janvier 2024, le palais de Kensington annonce que la princesse avait été opérée la veille. Le communiqué précise que cette intervention chirurgicale à l’abdomen était prévue. Autre précision : Kate doit rester hospitalisée entre 10 et 14 jours.

Bien que le protocole semble ici respecté, c’est essentiellement cette longue période de convalescence qui pose question. Sur les plateaux des talk-shows américains, à la une des journaux télévisés britanniques et des tabloïds, des médecins et psychologues sont invités à fabuler sur les raisons du mal-être physique et émotionnel d’une princesse sur fond de paparazzades passionnant simples curieux et complotistes convaincus.

Apparue sur des photos non-officielles relayées sur les réseaux sociaux, d’abord en voiture, aux côtés de sa mère Carole, puis de son époux William, ces clichés volés, inventés ou ressortis n’ont fait qu’amplifier la polémique et les interrogations.

Malade, mourante, dans la coma, botoxée, trompée, toutes les spéculations sont permises pour combler le silence de la monarchie en perte de crédibilité. À l’heure où Charles III reprend la parole pour exprimer dans un discours sa gratitude envers le peuple britannique à la suite de l’annonce de son cancer en janvier, celle qui a toujours été comparée à Diana préfère sombrer dans un mutisme inhabituel…

Adélaïde de Clermont-Tonnerre, experte des questions royales et directrice de la rédaction de l’hebdomadaire Point de vue spécialisé dans les têtes couronnées, revient pour L’Orient-Le Jour sur une polémique qui intrigue autant qu’elle fascine et décortique le mode de fonctionnement de la famille royale britannique depuis la disparition de la reine Elizabeth II.

Adélaïde de Clermont-Tonnerre : romancière, experte de la royauté et directrice de la rédaction de « Point de vue ». Alain Jocard/AFP

Comment expliquer cet engouement autour de l’« affaire Kate Middleton » ?

Il faut d’abord reconnaître que la famille royale britannique est une référence bien au-delà des frontières du Royaume-Uni, et cela depuis l’accession au trône d’Elizabeth II en 1952. Aujourd’hui, Kate est indéniablement la figure la plus populaire de cette lignée, surtout depuis la défection de Harry et Meghan et, plus récemment, depuis le décès de la reine.

Il est donc compréhensible que le mystère qui enrobe une personnalité connue pour son accessibilité crée une sorte de feuilleton mondial où tout le monde est suspendu au moindre bout d’information.


Depuis le mois de janvier, les théories les plus farfelues fleurissent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pourquoi  Kensington ne présente-t-il pas des éléments plus concrets qu’une photo, manipulée qui plus est ?

Le vrai mystère est là. Ce dysfonctionnement étonne tout le monde puisque Kensington et Buckingham Palace sont connus pour avoir une communication extrêmement bien réglée. Il fallait soit donner moins d’informations, soit en livrer plus. La véritable interrogation pour les experts est la suivante : comment ont-ils pu dérégler à ce point la communication et pourquoi ? Pourquoi, alors que les paparazzis s’en donnent à cœur joie, n’existe-t-il pas de vrais clichés officiels pour rassurer les esprits ? L’amateurisme communicationnel est assez flagrant et c’est inédit.


Fait aussi inédit, Charles III s’est exprimé assez ouvertement sur sa maladie. Pourquoi a-t-il à le faire et non la princesse de Galles ?

C’est très simple. D’abord, c’était une décision unilatérale du roi de communiquer sur son cancer. Personne n’a fait ça avant lui et personne ne l’y obligeait. Dans la Constitution britannique, vous avez le droit de ne pas attester de votre état de santé pour exercer vos fonctions, contrairement au président des États-Unis qui doit régulièrement fournir des informations à ce sujet. Rappelons aussi que, contrairement à Charles, Kate n’est pas un chef d’État et ne le sera jamais. Elle est certes la conjointe d’un futur roi, mais a droit à une vie plus privée que William.

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Ce scandale donne l’impression que la confiance du grand public vis-à-vis de la famille royale britannique s’estompe peu à peu…

Ce n’est pas l’engouement qui s’estompe en tout cas. Vous mesurez peut-être cela à la popularité d’Elizabeth II qui était non seulement une figure de référence, mais un témoin de l’histoire, une grand-mère pour les Européens. On a tendance a dire que Charles III ne jouit pas de la même réputation, mais il a quand même entre 53 et 66 % d’opinions favorables.

Il faut néanmoins admettre que l’emballement médiatique et affectif se porte sur des figures féminines. D’abord parce qu’elles font tout simplement rêver. Ça rappelle les contes de fées. Cette ravissante jeune femme, mariée par amour, avec trois merveilleux enfants... Depuis la mort de la reine, l’affection de beaucoup s’est reportée sur elle.


Selon vous, à quoi doit ressembler le plan d’attaque du palais pour sortir gagnant de cette affaire ?

La solution est assez claire : il faut reprendre les vieilles méthodes de la génération précédente et ce slogan de la reine qui disait : « Je dois être vue pour être crue. » C’est certainement assez injuste, surtout si on parle d’une personne convalescente, mais c’est ainsi. Je suis certaine qu’à la minute où on la reverra en public, toute la polémique sera oubliée.

On laisse entendre qu’il y aura une première apparition officielle au cours de la messe de Pâques, un moment fort en symbolique pour cette famille qui représente l’Église anglicane.


Elizabeth II était connue pour sa fermeté vis-à-vis de ses descendants qu’elle souhaitait irréprochables. La famille royale est-elle plus laxiste depuis sa mort ?

Il est tentant d’embellir le souvenir et la trajectoire des morts, mais n’oublions pas que la reine, bien que plus ferme que ses enfants, comme vous dites, n’a pas connu que des expériences positives avec les siens. On se souvient de cette année catastrophe, son annus horribilis en 1992 où trois de ses quatre enfants divorcent avec un livre à charge et un scandale toutes les dix minutes !

Sans oublier la mort tragique de Diana qui a fait plonger sa cote de popularité en 1997, ni les femmes qui accusent son fils Andrew de faits extrêmement graves. La famille royale n’est donc pas plus laxiste, l’époque a évolué et « l’ère Charles » semble être plus encline à l’autogestion.


On l’a vu avec Diana, on le voit en quelque sorte avec Kate… Est-il légitime de se demander si les femmes qui épousent un futur roi d’Angleterre sont prédestinées au malheur ?

Cette position de futur monarque régnant est d’une violence et d’une dureté qu’on sous-estime. Nous, ça nous fait rêver parce qu’ils sont glamour, parce qu’ils sont divinement bien habillés, parce qu’ils ont des carrosses, des chevaux, des châteaux, des bijoux et que tout ça nous semble fabuleux, inaccessible.

Mais imaginez-vous être à ce point scruté et analysé dans le moindre de vos faits et gestes. Kate est une femme qui, en épousant William, savait que sa vie devait être dédiée aux autres. Si elle est souffrante, le monde ne peut même pas lui accorder six semaines de tranquillité. C’est une malédiction divine. Cette absence de liberté de mouvement et d’expression est d’une violence humaine qu’on sous-estime grandement. Donc attendons de voir…

Adélaïde de Clermont-Tonnerre en quelques dates :
- Depuis 2004 : directrice de la rédaction du magazine « Point de vue ».
- 2010 : publication de « Fourrure », son premier roman, aux éditions Stock, finaliste du prix Goncourt.
- 2011-2016 : chroniqueuse pour de nombreuses émissions de radio et de télévision. Notamment sur France 2, RTL et Europe 1.
- 2016 : lauréate du Grand Prix du roman de l’Académie française pour son second ouvrage, « Le dernier des nôtres ».
- Depuis 2018 : présidente des éditions « Royalement vôtres ».

Les Rumeurs
• Kate serait, selon les passionnés de la monarchie, en dépression nerveuse et internée de force dans un hôpital psychiatrique.
• Les rumeurs de tromperies sont persistantes. L'infidélité du prince William serait l'une des raisons du silence de Middleton. Sa prétendue idylle avec Rose Hanbury, une marquise inconnue du grand public, a été relayé par le tabloïd The Sun il y a trois ans.
• Les théories vont loin puisque certains internautes affirment que la princesse de Galles serait morte. Sur certains comptes X, on relate, sans aucune preuve, que son corps aurait été vu dans un crématorium.
C’est la photo qui depuis le 10 mars ébranle la couronne britannique. Publiée sur les comptes officiels du prince et de la princesse de Galles à l’occasion de la fête des Mères en Grande-Bretagne, cette image de Kate Middleton entourée de ses trois enfants était vue comme un moyen de rassurer les foules soucieuses de l’état de santé de la future monarque. Sauf que rapidement, des...

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Elle se trouve a Gazza dans un souterrain et les negociations vont bon train pour la libérée?

Aboumatta

00 h 24, le 22 mars 2024

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Commentaires (1)

  • Elle se trouve a Gazza dans un souterrain et les negociations vont bon train pour la libérée?

    Aboumatta

    00 h 24, le 22 mars 2024

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